Interview de François Walthéry

Il fait très chaud en ce pré-été 2023, mais la température monte encore à l’approche de l’interview de François Walthéry. Interroger ce dessinateur mythique procure une vive émotion, faite de joie et d’une grande impatience mâtinée d’une étrange timidité. Les derniers réglages de Skype effectués, la légende de la BD arrive. Dès les premières minutes, la timidité s’évanouit, tant le grand dessinateur est sympathique, amical et content de parler bande dessinée.

Interview

Les Amis de la BD : Nous fêtons cette année les 100 ans de Dupuis. Vous faites grandement partie de cette histoire depuis presque 60 ans. Que ressent-on à cette évocation ? A-t-on conscience d’avoir procuré du rêve, des émotions et tellement de bons moments à des milliers de lecteurs ?

François Walthéry : C’est vrai que je fais partie de l’équipe depuis 60 ans. Je ne me suis pas vraiment rendu compte de ce que vous dites, ce rêve et cette évasion procurés aux lecteurs… Mais je suis content de cela, bien sûr ! Si la BD est évidemment mon métier, dans le sens où j’en vis, j’ai surtout voulu, depuis le début, m’amuser ! Cela me rappelle le jour où j’ai proposé mes dessins à Dupuis pour la première fois. J’étais très jeune et j’étais allé chez l’éditeur avec ma mère. Malheureusement, j’avais oublié mes originaux et ma mère, mécontente de cela, m’avait giflé devant tout le monde ! Cependant, tout le monde m’a défendu dans les bureaux et tout s’est finalement bien passé. J’aimais beaucoup la famille Dupuis, notamment Charles, avec qui j’avais de très bonnes relations.

Photo de François Walthéry
© Daniel Fouss/CBBD

Les Amis de la BD : Vous l’avez dit, vous êtes entré très jeune dans le milieu de la BD. Etiez vous, vous-même, lecteur de BD ? Quelles étaient vos séries préférées en tant que jeune lecteur ?

François Walthéry : A cette époque, je lisais vraiment tout ce qui pouvait me passer sous la main au niveau BD. Je lisais les journaux que je trouvais un peu partout, chez le médecin, le coiffeur… Il y avait les journaux Artima qui publiaient les BD italiennes notamment. J’étais aussi abonné au journal Tintin, et je me souviens que le premier numéro que j’ai reçu était celui qui commençait la publication de « SOS Météores » de Jacobs. J’ai conservé tous les magazines d’ailleurs ! J’avais aussi les livres de chez Dupuis, achetés pour 30 Francs belges, à l’époque. Je lisais Buck Danny, Blondin et Cirage, L’Epervier Bleu, Jean Valhardi, Spirou… Il y avait aussi les dessins du jeune Jidéhem dans Héroic Albums ! J’adorais cela, ces histoires de pures aventures, de feuilletons pleins de rebondissements où on s’attachait aux personnages. Les intrigues étaient uniquement fondées sur l’aventure et on s’amusait bien ! Tous ces auteurs étaient influencés par leurs lectures : London, Twain, Cooper… Ce style de pure aventure se retrouve par exemple dans les films d’Indiana Jones, Spielberg ne s’est jamais caché d’avoir été influencé par les BD d’aventures. Je ne m’occupais pas vraiment de savoir qui étaient les dessinateurs de ces histoires, même si je recopiais beaucoup les dessins.

Les Amis de la BD : Parmi ces personnages, lequel recopiiez-vous le mieux ? Celui dont vous étiez le plus fier ?

François Walthéry : Curieusement, c’était le capitaine Haddock du « Secret de la Licorne », avec son grand sabre ! D’ailleurs, ma première BD était un Tintin, « Le crabe aux pinces d’or » que j’avais eu avant de savoir lire. Ma sœur me racontait l’histoire et je pouvais le réciter par cœur tellement j’aimais cet album ! Je recopiais aussi Spirou dans « La corne du rhinocéros ». Spirou était tellement bien dessiné par Franquin, un maitre, indépassable, souvent imité mais jamais égalé. Je me suis aussi cassé la tête à essayer de recopier « La mauvaise tête » !

Les Amis de la BD : A vos débuts, la BD était alors un métier d’artisans, de copains. Pouvez-vous nous raconter comment cela se passait à l’époque ?

François Walthéry : C’était très agréable ! On était toute une bande, la bande de chez Spirou, avec Franquin, Jijé et Peyo notamment, mais aussi Charlier et Hubinon. On fréquentait aussi beaucoup nos collègues de Tintin : Tibet, Graton, Greg. On se voyait souvent, on allait chez les uns et chez les autres, on s’envoyait les dessins, on en discutait, on prenait les conseils des dessinateurs chevronnés. On travaillait beaucoup, mais c’était une ambiance vraiment très sympathique, propice à la création. On se voyait aussi pour des séances de réflexions collectives avec Delporte, le rédacteur en chef de l’époque. Tout cela se terminait par de bonnes bouffes bien arrosées ! On s’amusait beaucoup, on ne se prenait pas au sérieux, même si on travaillait énormément.

Photo de François Walthéry
© François Walthéry

Les Amis de la BD : Y avait-il aussi un fort lien avec le public ? On vous sait être très amateur de salons, rencontres, dédicaces.

François Walthéry : Les festivals et autres salons sont venus bien plus tard. A cette époque, Dupuis nous envoyait en dédicaces exceptionnellement, dans des librairies de Bruxelles ou Liège, parfois au magasin Dupuis à Paris, mais il n’y avait pas les grands rassemblements qu’on peut voir aujourd’hui. Je me souviens d’une dédicace que j’avais fait, au tout début de Natacha dans une librairie du centre de Liège. J’étais à côté d’Hubinon, et il n’y avait pas grand monde. A un moment, un homme arrive avec une valise devant Victor, et en sort toute sa production : Buck Danny, Surcouf, Barbe Rouge, etc. ! Le pauvre Hubinon n’a pas pu venir à bout de cela ! Il m’est arrivé aussi une aventure à une dédicace. J’arrive chez le libraire et lui dit que je viens pour la dédicace. Il me répond de revenir plus tard, les auteurs n’étant pas arrivés. J’ai eu beau lui expliquer que l’auteur, c’était moi, il ne m’a pas cru, car j’avais l’air trop jeune ! Cela m’avait bien fait rire !

Les Amis de la BD : Que vous disent vos lecteurs pendant les dédicaces ?

François Walthéry : Ils me parlent toujours un peu. Cela reste assez général, ils me posent des questions sur le métier, me disent ce qu’ils aiment dans mon travail et pourquoi. Les questions sont en principe les mêmes d’un lecteur à l’autre. Certains me demandent de reproduire un dessin d’un album ou une couverture, mais c’est impossible, ce serait bien trop long. En principe, je fais une tête de Natacha en gros plan, avec parfois un avion en gros plan. La coutume de faire un dessin en dédicace est due à Jijé. Avant lui, les auteurs écrivaient simplement « Bien amicalement » ou une formule de ce genre sur les albums avant de signer. Si vous avez maintenant des dessins sur vos albums en dédicace, c’est grâce à Jijé !

Les Amis de la BD : Dans vos newsletters, vous rendez souvent hommage aux grandes figures de la BD que vous avez connues, avec force anecdotes. Nos followers, et notamment Emmanuel Ségui St Bonnet, aimerait que vous nous parliez de Tillieux.

François Walthéry : J’en parle effectivement dans les newsletters car c’était vraiment quelqu’un de bien. Au niveau professionnel, bien sûr, avec Gil Jourdan et Félix, mais aussi au niveau humain. Sous ses airs sérieux, Maurice était un homme très chaleureux, charmant, sympathique et très drôle ! Un peu comme Will, d’ailleurs. Il avait une énorme culture générale aussi et pouvait parler de tous les sujets. Tillieux a initié la mode des personnages aux gants de conduite, car il n’aimait pas dessiner les mains. Il aimait aussi dessiner les personnages avec des lunettes, comme Félix, car cela faisait un effet sur les yeux. Crouton, dans Gil Jourdan a aussi des lunettes. C’était d’ailleurs une caricature de son père. L’œuvre de Maurice a été réédité de belle façon aux éditions de l’Elan, dans un superbe ouvrage. Heureusement !

Photo de François Walthéry
© François Walthéry

Les Amis de la BD : Vous avez rencontré au studio Peyo des auteurs de votre génération comme Gos ou Derib. Ces amitiés ont passé les décennies. Vous revoyez-vous souvent ? Echangez-vous souvent sur vos productions respectives ?

François Walthéry : Oui, bien sûr ! On s’envoie nos bouquins et on s’appelle régulièrement. Avec Gos, par exemple, on se voit un peu moins car je suis à Liège et lui à Bruxelles, mais on se passe très souvent des coups de fil. Pour l’anecdote, le personnage de Walter dans Natacha est un clin d’œil au fils de Gos, qui s’appelle Walter et qui a ensuite fait de la BD sous le nom de Walt. J’écris beaucoup à Lucien de Gieter aussi, qui habite près de Wavre. Je corresponds aussi souvent avec Derib qui habite en Suisse. Je me souviens bien quand il a créé son Yakari, nous étions encore chez Peyo. Un autre bon ami est Wasterlain. C’est indiscutablement le plus grand talent qui est arrivé chez Peyo. Tout le monde est de cet avis, sauf lui !

Les Amis de la BD : Le public vous connait principalement pour la série « Natacha » imaginée avec Gos, pour combler les trous dans l’emploi du temps. Un de nos followers, Francky Debacker nous demande comment vous avez « vendu » l’idée à Dupuis à l’époque.

François Walthéry : Cela a été assez facile. J’avais imaginé un personnage, avec Gos, alors que nous étions encore chez Peyo. A l’époque, il y avait Tif et Tondu, Gil Jourdan, Buck Danny, etc., que des héros masculins. Delporte nous a dit « pourquoi ne pas faire une hôtesse de l’air plutôt qu’un steward ? ». J’ai ajouté un petit chapeau et une jupe à mon personnage et c’était fait. C’est venu simplement, du fait de ces années. Natacha a été créée au début des années 70, mai 1968 était passé par là. Nous étions dans l’air du temps sans vraiment le savoir ou le vouloir. Cependant, n’oublions pas qu’il y avait déjà des personnages féminins à l’époque : Line, de Cuvelier ou bien Sophie de mon ami Jidéhem. Yoko Tsuno est arrivée juste après Natacha. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle Natacha est blonde, et Yoko brune. Tout simplement parce que j’ai créé mon personnage avant celui de Leloup ! J’ai pu faire Natacha blonde, et ce pauvre Roger, pour se différencier a dû faire Yoko brune et il faut savoir que dessiner les cheveux bruns est un sacré boulot !

Les Amis de la BD : Les 2 derniers Natacha adaptent une histoire de la série « L’épervier bleu » de Sirius. Pouvez-vous nous parler de cette série mythique, mais un peu oubliée ?

François Walthéry : Cette série était vraiment très bonne, de la pure aventure, du feuilleton ! Elle a injustement subi les foudres de la critique, la fameuse loi française de 1949. Sirius avait imaginé une aventure où Eric, l’Epervier Bleu, allait sur la Lune. Il y trouvait des champignons, de la glace, etc. Le comité de censure a cassé cette histoire qui a dû s’arrêter. C’est incompréhensible, sachant que l’année suivante, Hergé a emmené lui aussi Tintin sur la Lune, sans aucune censure. Sirius a arrêté sa série à regret et en a débuté une autre, Timour. L’Epervier Bleu est revenu 20 ans après dans Spirou, mais ce n’était plus pareil.

Les Amis de la BD : Comment travaillez-vous à l’adaptation de cette histoire, finalement assez ancienne, à l’univers de Natacha, bien différent de celui de l’Epervier Bleu ?

François Walthéry : L’histoire que j’adapte, L’île aux Perles, a été créée en 1946 par Sirius. Elle est ancienne, certes, mais très bien écrite. Les personnages sont très modernes, c’est de la vraie aventure, intemporelle. Il y a aussi beaucoup d’humour dans ce scénario. Certaines situations sont un peu invraisemblables, certaines réparties très marrantes. Cela ne se prend pas au sérieux, c’est de la bonne BD ! Pour l’adaptation à l’univers de Natacha, je m’appuie beaucoup sur les grands-parents de Natacha et Walter. Mon histoire se déroule via la lecture du journal de la grand-mère de Natacha, ce qui me permet de faire le lien entre le présent et le passé. Je place également quelques clins d’œil à l’univers de Sirius dans ces 2 albums, en ajoutant notamment une petite fille et en donnant au bateau le nom de l’Epervier Bleu.

Les Amis de la BD : Un 3ème tome reprenant l’univers de Sirius, « Chanson d’Avril » est prévu. Quel en est l’état d’avancement ?

François Walthéry : L’histoire que j’adapte, « L’île aux perles » a une suite, « Les pilotes de la stratosphère ». Il fallait donc que je fasse un autre album pour achever le travail. « Chanson d’avril » est le nom que l’Epervier Bleu donne à son arme. Cet album fera exceptionnellement 54 planches. C’est un travail énorme. J’en suis actuellement à la planche 45.

Planche de Natacha
Une planche extraite du futur album de Natacha en exclu pour Les Amis de la BD à l’occasion de l’interview de François Walthéry © François Walthéry

Les Amis de la BD : Quelles sont vos habitudes de travail ? Comment se passe une journée de travail de F. Walthéry ?

François Walthéry : Mes habitudes ont un peu varié avec le temps. Chez Peyo, je travaillais beaucoup. La journée, j’étais sur ma table à dessins de 11h du matin à 19h et ensuite, j’accompagnais Peyo dans son travail de nuit, de 23h à 3 ou 4h du matin. Aujourd’hui, je travaille le soir, pendant environ 4h. Je suis plus lent qu’avant, mais je travaille régulièrement. Parfois, je travaille avec un fond musical ou avec un documentaire à la TV, pour avoir une présence. Wasterlain fait cela aussi.

Les Amis de la BD : Que préférez-vous dessiner ?

François Walthéry : J’aime bien dessiner les voitures et les scènes d’action, mais je n’en mets pas spécifiquement dans mes histoires pour le plaisir d’en dessiner ! En revanche, je me fais parfois des petits croquis préparatoires, notamment pour la position des mains ou des pieds. Faire 2 mains gauches ou 2 pieds gauches est une méprise qui peut vite arriver !

Les Amis de la BD : Quel est l’album de Natacha que vous préférez ?

François Walthéry : Je les aime tous, avec une préférence pour « Le 13ème apôtre ». Il y en a certains que j’aime moins, non pas pour l’histoire, mais plutôt car la période où je les ai dessinés n’était pas bonne. Pour Benoit Brisefer, j’aime bien « Le cirque Bodoni ». Et j’ai un bon souvenir aussi de « Tonton Placide » : dans cette histoire, on avait oublié de caser le fameux rhume de Benoit ! On a pu le placer tout à la fin !

Les Amis de la BD : Quel est votre regard sur la BD actuelle ? Qu’appréciez-vous particulièrement ?

François Walthéry : Je regarde un peu tout ce qui se fait. Je lis « Spirou » et les productions d’autres éditeurs aussi. Je n’ai pas vraiment de coup de cœur. J’aime bien la série à gags Dad, cependant, c’est très marrant. Il y a de bons dessinateurs, mais je ne suis pas fan des scénarios. Le rythme est trop lent et il manque le souffle d’aventure, comme dans l’Epervier Bleu, dont nous parlions précédemment. Globalement, aujourd’hui, ce sont plutôt des illustrateurs qui font de la BD et c’est parfois un peu pénible à suivre. Aussi, je n’aime pas du tout le côté « manga » de certaines BD actuelles.

Photo de François Walthéry et notre intervieweur.
Photo prise pendant l’interview de François Walthéry.

Les Amis de la BD : Connaissez-vous personnellement certains jeunes auteurs ?

François Walthéry : J’en rencontre certains dans des salons ou des festivals, mais en principe, ils habitent assez loin, à Bruxelles ou en France. Je suis assez copain avec Yoann, par exemple.

Les Amis de la BD : Vous êtes un ancien élève de Peyo. Tebo a fait un album hommage aux Schtroumpfs. Il y a eu débat sur notre communauté, mais il a été globalement apprécié. L’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensé ?

François Walthéry : Je l’ai lu dans Spirou et je n’ai pas du tout apprécié. Moi qui ai travaillé avec Peyo, je sais combien il est difficile de dessiner les Schtroumpfs. Et dans cet album, le style n’est pas respecté. Je ne comprends pas vraiment pourquoi on veut changer une formule qui a été si longue et délicate à mettre en place. La fille de Peyo m’a dit que c’était une commande de l’éditeur, un « one shot ». Cependant, Tebo n’a pas été crapuleux dans son scénario. Et Tebo, j’aime beaucoup quand il fait sa « Méthode Raowl » … mais pas les Schtroumpfs !

Les Amis de la BD : Vous n’aimez pas les reprises, de façon générale ?

François Walthéry : Certaines sont bien faites, notamment pour Lucky Luke et Astérix, car, si les nouveaux dessinateurs apportent leur patte, c’est respectueux de la formule. En revanche, je n’aime pas le dernier épisode de Champignac. Le dessin est très bon, mais je sujet évoqué est complètement anachronique, comme si on voulait surfer sur une certaine tendance moderne qui n’a rien à voir avec le personnage qui doit faire des expériences avec ses champignons… D’autant plus que, à l’époque où l’intrigue est supposée avoir lieu, Champignac devrait être déjà vieux ! C’est la même époque que « Il y a un sorcier à Champignac », de Franquin ! D’ailleurs, pour l’anecdote, ce même Franquin avait retiré mon nom d’une liste de repreneurs de Spirou, dans les années 70. Je ne savais même pas que l’éditeur m’avait mis sur une telle liste ! André m’a dit qu’il l’avait fait pour que je puisse suivre mon chemin avec ma propre série, Natacha. Et il a vraiment bien fait !

Les Amis de la BD : Un des membres des ADBD, Christian Mallet voudrait savoir ce qu’il s’est passé à Bordeaux avec Thierry Le Luron.

François Walthéry : Ha, oui ! C’est une histoire de fou ! J’étais envoyé par l’éditeur à Bordeaux avec la bande de copains habituelle : Tillieux, Cauvin, Pesch, etc. Nous étions à l’hôtel Aquitania, si je me souviens bien. Nous voyons Le Luron à la réception. A cette époque, c’était un imitateur très célèbre et respecté. Et là, quand on passe devant lui, Maurice lui sort : « Ha ! C’est vous, Thierron l’Ahuri ? ». Je peux vous dire que l’autre riait jaune !

Couverture du tome 23 de Natacha
Couverture du tome 23 de Natacha, sorti en 2018. © Natacha – François Walthéry et Sirius – Dupuis

Les Amis de la BD : Titi Muss nous demande si vous vous rappelez lui avoir signé des cartes « Natacharme » lors de la sortie du timbre Natacha ?

François Walthéry : Il y avait énormément de monde ce jour-là, je ne me souviens pas de cette anecdote… Les amateurs de timbres sont timbrés !

Les Amis de la BD : On nous demande aussi beaucoup de nouvelles de votre santé.

François Walthéry : Ce n’est pas encore la grande forme, mais ça va mieux. J’ai eu 4 opérations ces dernières années, notamment de la colonne et j’ai eu une valve au cœur. Je marche encore difficilement, avec une béquille, quand je sors de chez moi. Je fais des progrès petit à petit. Je dois refaire la musculature de ma jambe gauche. J’aimerais pouvoir retourner faire un peu de vélo, mais cela n’est pas encore pour maintenant. C’est à cause de ma santé que j’avais mis « Chanson d’avril » en pause. Là, je peux redessiner et c’est bien, car en dessinant, je ne pense pas à ces problèmes de santé ! Là, ce qui m’incommode le plus, c’est la chaleur de ces derniers jours.

Les Amis de la BD : Nous avons eu le bonheur d’avoir Lambil en interview, récemment. Il nous a dit qu’il attendait toujours la planche que vous lui aviez promis ! Quelle est donc cette histoire ?

François Walthéry : C’est une histoire qui date d’au moins 25 ans, mais qui est tout à fait exacte ! Je lui donnerais, parole de scout ! On ne se voit plus trop souvent avec Willy, mais je l’aime bien. J’ai toute la collection des « Tuniques bleues », c’est une très bonne série.

Les Amis de la BD : On peut peut-être dire un mot de deux de vos autres séries, « P’tit bout de chique » et « Rubine » ?

François Walthéry : Le P’tit bout de chique est sorti en intégrale aux éditions du Tiroir. La boucle est bouclée pour lui. Quant à Rubine, c’était une commande du Lombard qui voulait une héroïne chez eux, Dupuis ayant déjà Natacha. Les scénarios sont de Mythic et sont vraiment biens ! Tout en suivant de près la série, j’avais passé le relai à Dragan de Lazare, un ami qui est très doué. Maintenant, la série continue avec Di Sano qui habite près de chez moi, d’ailleurs.  On discute ensemble de certains découpages, dessins, mises en page. Avec Mythic, il forme une belle équipe. Rubine est entre de bonnes mains.

Dessin de Natacha et P’tit bout de chique
Natacha et P’tit bout de chique © François Walthery

Les Amis de la BD : Avant de terminer, peut-être pourriez-vous nous dire le scénariste avec lequel vous auriez aimé travailler ? Charlier peut-être ?

François Walthéry : Oui, cela aurait pu se faire, d’autant plus qu’il ne manquait pas d’imagination ! Je connaissais bien Jean-Michel, un vrai liégeois ! Le souci avec lui, c’est qu’il ne savait pas s’arrêter ! Une histoire pouvait continuer sur 4 ou 5 albums ! Sinon, je connaissais bien Greg. J’aurais pu travailler avec lui, avec plaisir. Cependant, il m’avait dit « Tu as déjà trop de scénarios en réserve ! ». Et il a eu raison. Mais j’ai la chance d’avoir travaillé avec le grand scénariste Tillieux !

Les Amis de la BD : Merci énormément pour cet entretien. C’est toujours un plaisir de pouvoir échanger avec vous !

François Walthéry : Avec plaisir, il faudra refaire cela !

Conclusion de l’interview de François Walthéry

La conversation se poursuit après l’interview de François Walthéry et son fils Nicolas. Le dessinateur, toujours affable continue à parler BD, à donner de belles anecdotes et à faire de cette belle journée un moment incroyable ! Nous sommes des privilégiés, aux Amis de la bande dessinée

Propos recueillis par Mathieu DEPIT

Vous pouvez discuter de l’interview de François Walthéry sur notre groupe Facebook des Amis de la bande dessinée.