Les albums de 2023 préférés de l’équipe des Amis de la bande dessinée

L’année 2023 fut une année productive pour la BD, entre grosses sorties et pépites à découvrir, voici la sélection des albums préférés de l’équipe des Amis de la bande dessinée !

Couvertures des albums préférés des Amis de la BD

Un ami de Spirou est franc et droit…, T1 des Amis de Spirou – Par David Evrard et Jean-David Morvan – Dupuis

L’album de 2023 préféré de Fanny H.

« Avec ce premier tome, on est très loin d’une aventure classique de  l’univers de Spirou. Le fameux trio Morvan, Evrard et Ben BK aborde le  sujet difficile de la seconde guerre mondiale et surtout une perte bien  cruelle pour les membres des ADS. Une touche humoristique est apportée  bien sûr, juste ce qu’il faut, pour nous raconter cette histoire dont la  trame est tristement bien réelle. Vous trouverez les explications  nécessaires tout le long des pages ainsi qu’à la fin avec le fac-similé  de documents, des photos et surtout une lettre bouleversante de Jean  Doisy. Les amis de Spirou, un ami de Spirou est franc et droit…, une  magnifique réussite, un très bel hommage rendu à ces deux enfants  décédés bien trop tôt alors qu’ils défendaient tout simplement leur pays  et leurs idéaux comme tant d’autres… “ADS un jour, ADS toujours”. »

A lire aussi notre chronique.

Planche du T1 des Amis de Spirou
© Les Amis de Spirou – David Evrard et Jean-David Morvan – Dupuis

T2 de La Bête – Par Frank Pé et Zidrou – Dupuis

L’album de 2023 préféré de Johan Jézéquel

« La  bête c’est bien sûr une histoire revisitée du Marsupilami dans le  Brussels des années 50 dont on découvre ici la suite et la conclusion  (houba, pardon, ou pas!), un hommage amoureux à tout cet âge d’or  saupoudré au détour des cases, voire au détour de pleines pages  gourmandes que nous offre Frank.

On se surprend  à admirer des coins de rues, des morceaux de boulevards, des troquets  typiques que n’auraient pas boudé Tillieux, Roba, Jidéhem ou bien sûr  Franquin, dont le professeur du petit François reprend les traits en un  clin d’œil complice! 

L’histoire de ce tome 2  rappelle un peu le film E.T. , où le petit François vit avec sa mère et  doit supporter le harcèlement de ses camarades notamment parce que sa  mère a fauté avec un Allemand pendant la guerre, et trouve refuge dans  le recueil d’animaux plus ou moins déglingués, dont un cheval hilarant  et le Marsu donc, qui va occasionner bon nombre de péripéties!

Le  Frank de La bête c’est un peu un anti-Jacobs, ici point de texte bavard  et de description sans fin, on prend son temps et son espace pour  apprécier des perspectives splendides, pour se laisser absorber par  l’histoire, pour respirer à l’unisson avec les personnages et se laisser  porter dans cet univers exotique, tendre et familier à la fois ! »

A lire aussi notre chronique.

Planche du T2 de La Bête
© La Bête – Frank Pé et Zidrou – Dupuis

Plurielle(s), T3 de Elles – Par Aveline Stokart et Kid Toussaint – Le Lombard

L’album de 2023 préféré de Charlyne Bazille

« Une histoire sur Elle, jeune adolescente fraîchement arrivée au collège Mercury, qui a tout l’air d’une jeune fille comme les autres.. mais en réalité, elle y a plusieurs Elles! Une BD en 3 tomes sur le changement de personnalité. Un 3ème tome qui conclut bien la série, sur comment Elle va réussir à s’entendre avec ses autres personnalités pour pouvoir avancer et comment ça va influer sur sa vie d’après avec ses amis et sa famille, et on ressent la force de leur attachement. Avec son histoire bien ficelée, des traits se rapprochant du cinéma d’animation et des personnages attachants, c’est mon coup de cœur de l’année 2023. »

A lire aussi notre chronique.

Planche du T3 de Elles
© Elles – Aveline Stokart et Kid Toussaint – Le Lombard

L’Enfer de Dante – Par Gaëtan et Paul Brizzi – Daniel Maghen

L’album de 2023 préféré de Philippe Barre

« Les jumeaux légendaires, responsables de la production d’un des meilleurs dessins animés d’Astérix (La surprise de César) et anciens de chez Disney, s’attaquent à une paille : adapter la Divine Comédie en BD. L’avertissement est clair : on ne se concentre que sur le premier volume, L’Enfer, et pas mal de sélections crève-cœur risquent de faire grincer les dents des puristes. Qu’importe : la performance est hallucinante. La mise en image est limpide, classieuse, moderne, et d’autant plus bluffante quand on réalise qu’il ne s’agit, à 100%, que de crayon à papier. L’écriture contient ce qu’il faut de touche de modernité pour rendre un chef-d’œuvre en italien classique du 14ème siècle digeste aux profanes. Un tour de force qu’ils réitèrent la même année avec l’adaptation d’un autre petit roman obscur : Don Quichotte. »

Planche de L'Enfer de Dante
© L’Enfer de Dante – Gaëtan et Paul Brizzi – Daniel Maghen

Le Grand Migrateur – Par Louise Joor et Augustin Lebon – Rue de Sèvres

L’album de 2023 préféré de Laurie Dumas

« Sur la planète O’Zhinn, ravagée par la malédiction de la glaire noire, vivaient des géants maintenant disparus. Tous les 200 ans, ceux-ci sortaient de leur longue hibernation pour entamer une longue migration vers le nord. Décimés par les hommes, leur histoire est désormais une légende qui n’existe plus que dans quelques livres. Quand un jour, un dernier géant endormi sous terre se réveille à la surprise de tous, la chasse à la bête reprend.

Ce qui m’a plus dans cette BD en one shot c’est avant tout l’illustration de la couverture qui nous évoque grandement le thème de l’histoire. Dès l’ouverture du livre,  nous sommes plongés dans le scénario avec une première de couverture entièrement illustrée d’une carte des différents lieux du récit. Et quelques petits textes originaux reliés à la période des migrateurs. Ensuite l’histoire commence par une scène significative : le réveil d’un Grand Migrateur. Puis un prologue d’une page à propos de ce qui est arrivé aux Migrateurs, ce qui permet au lecteur d’être suffisamment informé sur eux. En résumé, l’histoire est bien tenue, l’action et le mystère sont bien dosés. Si vous aimez les histoires d’aventure mêlées aux légendes de peuples anciens, cette BD qui est aussi une fable écologique, vous plaira à coup sûr. »

A lire aussi notre chronique.

Planche du Grand Migrateur
© Le Grand Migrateur – Louise Joor et Augustin Lebon – Rue de Sèvres

Le Trésor de la tricomancienne, T4 du Grimoire d’Elfie – Par Christophe Arleston, Audrey Alwett et Mini Ludvin – Drakoo

L’album de 2023 préféré de Séréna Morciano

« Le Grimoire d’Elfie raconte l’histoire d’une jeune sorcière, Elfie, et de ses deux sœurs, avec qui elles voyagent de village en village à bord de leur librairie ambulante. Cette fois-ci, on les retrouve dans les Pyrénées, chez leur grand-père. Les dessins sont enchanteurs, les couleurs vives et le scénario magnifique. A l’aide de la magie de son grimoire, Elfie transforme un origami en ours, pour partir à la chasse au trésor. On peut suivre pas à pas l’enquête d’Elfie sur la magie de sa grand-mère, et l’accompagner dans les paysages montagneux magnifiques, à la recherche du Trésor De La Tricomancienne. »

A lire aussi notre chronique.

Planche du T4 du Grimoire d'Elfie
© Le Grimoire d’Elfie – Christophe Arleston, Audrey Alwett et Mini Ludvin – Drakoo

Le Souffle des choses, T1 de La Marche brume – Par Stéphane Fert – Dargaud

L’album de 2023 préféré de Lola Laurent

« Une jeune ogresse, un clan de sorcières déjantées, des chasseurs et une brume terrifiante, comment ne pas tomber sous le charme de ce monde féé-horrifique ? Car c’est bien ce qu’est cette aventure. Entre fantaisie et terreur, l’histoire que nous conte Stéphane Fert, avec La Marche Brume, nous entraîne dans la fantastique épopée de Tempérance au travers des mystères qui rongent l’histoire du pays et de sa rencontre avec elle-même. Avec ce dessin qui lui est propre, la poésie des images renforce les mystères et nous laisse glisser au rythme du conte.

Au programme, humour cinglant, gags loufoques et épopée fantastique au cœur du brouillard, de quoi ravir les lecteurs et les mettre en haleine jusqu’au prochain tome ! »

A lire aussi notre chronique.

Planche du T1 de La Marche Brume
© La Marche brume – Stéphane Fert – Dargaud

Qui est ce Schtroumpf ? – Par Tebo – Le Lombard

L’album de 2023 préféré d’Aurélie Dorchy

« Qui est ce Schtroumpf, une aventure des Schtroumpfs d’après Peyo, est un one-shot de Tebo, auteur entre autres de la BD Raowl.

Tout démarre à l’instant où un Schtroumpf amnésique atterrit sur le toit d’une maison du village des Schtroumpfs. D’où vient ce Schtroumpf qui semble ne rien connaître du langage des Schtroumpfs ? La Schtroumpfette prend les devants et mène l’enquête, avec d’autres congénères plus ou moins motivés à aider leur prochain.

Sur fond de questionnement identitaire et de réflexions sur les Schtroumpfs, l’album de Tebo détonne par son style expressif et le sens de la surprise. Il reprend ce qui fait l’essence des Schtroumpfs tout en y imprimant une véritable patte à la Tebo, mais bien sûr, sans tomber dans l’excessivité. Les rebondissements sont nombreux mais le scénario tient tout à fait la route et vous séduira certainement par son humour omniprésent ! »

A lire aussi notre chronique.

Planche de Qui est ce Schtroumpfs
© Qui est ce Schtroumpf ? – Tebo – Le Lombard

Storyville, L’École du Plaisir – Par Lauriane Chapeau et Loïc Verdier – Glénat

L’album de 2023 préféré de Mélanie Peillet

« Éloignez les enfants, la bande dessinée dont nous allons parler est à placer en haut de la bibliothèque !

Storyville, L’Ecole du Plaisir fait partie de ces bandes dessinées intelligentes et décalées que l’on ne rencontre que quelques fois dans l’année. Nous suivons l’histoire de Santa Maria, une jeune femme vivant au temps de la prohibition aux Etats-Unis, dont les deux frères fréquentent une maison close. Alors que les deux décèdent de la syphilis, elle décide de les venger en allant assassiner la directrice de Storyville, et pénètre ainsi dans un univers de débauche, chaque homme insatisfait vennant combler ses fantasmes.

L’histoire, que l’on pourrait imaginer pornographique et sans intérêts aux premiers abords, aborde avec finesses des sujets actuels comme le consentement et le plaisir solitaire et mutuel. Les personnages sont travaillés, libérés et ont une place centrale dans la maison close. Tout au long du récit, Santa Maria n’aura de cesse d’évoluer et de nous attendrir. Au final, nous découvrons une histoire sociale et militante, d’ailleurs soutenue par le CNL.

On apprécie le trait d’humour de Lauriane Chapeau et son scénario tout en profondeur, merveilleusement amené par le style de Loïc Verdier, qui nous propose une grande diversité de corps et une très belle palette de couleurs. On ne peut que recommander ! »

Planche de Storyville
© Storyville, L’École du Plaisir – Lauriane Chapeau et Loïc Verdier – Glénat

Aro Satoe, T14 de Théodore Poussin – Par Frank Le Gall – Dupuis

L’album de 2023 préféré de Bruce Rennes

« Le capitaine Théodore Poussin est-il un pirate ? Un criminel ? Ou un gentilhomme respectable ? C’est qu’il en traîne des coquilles et des cadavres depuis son départ de Dunkerque, il y a quatorze albums. Sans doute est-il un peu tous ces personnages à la fois. Une perception modifiée selon que l’on soit un compagnon d’arme, un représentant de la loi, ou une amoureuse. Poussin est un homme complexe poursuivi par les fantômes de son passé. Dans cette nouvelle aventure, il tâche de se faire discret, mais il y a  des idées bien plus intelligentes que celle de se cacher chez la belle Aro Satoe, trafiquante d’arme reconnue. Il a beau retrouver l’amour sur l’ île mystérieuse de sa belle, les troupes coloniales anglaises ne le lâcheront pas et tarderont pas à retrouver sa trace.

Ce 14e opus est-il le prémisse de la fin des aventures de Théodore Poussin ? « Tout à commencé à Singapour », précise le narratif du cartouche de la dernière page de l’album. Puis, « […] où tout a commencé, où tout doit finir : Singapour », finit-il. On se passionne pour le Poussin de Frank Le Gall car c’est de l’aventure brute à l’état pur, entre romantisme suranné et récit sans fioriture, ni artifice. »

A lire aussi notre chronique.

Planche du T14 de Théodore Poussin
© Théodore Poussin – Frank Le Gall – Dupuis

Mister prairie, T7 d’Undertaker – Par Xavier Dorison et Ralph Meyer – Dargaud

L’album de 2023 préféré de Mathieu Depit

« Même dans les cœurs qui semblent être les plus durs peut briller un fond de tendresse. C’est ainsi que Jonas Crow, croque-mort cynique au passé chargé de lourds secrets, part pour le Texas retrouver Rose Prairie, jeune femme qui avait partagé, contre son gré, ses précédentes aventures dans cet impitoyable ouest américain de la fin du 19ème siècle. Las ! Celle-ci est mariée à un médecin engagé, embarqué dans une délicate entreprise qui va rameuter toutes sortes de fanatiques, de conservatisme et réveiller les  instincts les plus brutaux de la population… Avec cette histoire, Dorison signe une parabole surprenante en transposant les folies et absurdités du monde actuel à l’époque des westerns dans cette excellente série qui sait manier tension, action, violence, cynisme et humour. Le dessin de Meyer est, comme toujours, excellent. Mention particulière à C. Delabie pour les omniprésentes couleurs chaudes, rouges, orangés qui retranscrivent à merveille l’impression de danger ressentie tout au long de ce tome qui sera à suivre dans « Le monde selon Oz ». »

Planche du T7 de Undertaker
© Undertaker – Xavier Dorison et Ralph Meyer – Dargaud

Les Vies de Charlie – Par Aurélie Guarino et Kid Toussaint – Dupuis

L’album de 2023 préféré d’Adrien Laurent

« Charlie travaille dans une entreprise de recyclage un peu particulière, car son job consiste à trouver pour les familles des solutions de recyclages pour les corps des défunts. Jusqu’au jour où un jeune garçon, qui vient de perdre sa mère, demande ce que deviennent les âmes après la mort… une question qui va commencer à intriguer et angoisser Charlie…

Cette belle histoire, permet de mettre en scène des thèmes concrets, la vie après la mort, la réincarnation, le bien et le mal, sans se restreindre dans son déroulement et tout en ne perdant pas de vue de d’abord raconter une histoire aux lecteurs. Les dessins d’Aurélie Guarino servent parfaitement l’univers moderne, mais qui se veut aussi fantastique. Le pari de mettre très peu de couleurs (contrairement à ce que la couverture pourrait laisser croire) était risqué, mais s’avère gagnant au final. »

A lire aussi notre chronique.

Planche des Vies de Charlie
© Les Vies de Charlie – Aurélie Guarino et Kid Toussaint – Dupuis

Vous pouvez discuter de nos albums de 2023 sur notre groupe Facebook des Amis de la bande dessinée.