Tokyo mystery café - La Disparue d'Akiba

Avec Tokyo Mystery Café, la nouvelle série dessinée par le duo d’auteur de l’Atelier Sentô et éditée par Dupuis, on plonge dans un Japon moderne et résolument technologique, à l’opposé de l’image d’Épinal d’une culture ancestrale et extrêmement codifiée.

Couverture du T1 de Tokyo mystery café — © Tokyo mystery café – Atelier Sentō – Dupuis

Venu en ligne droite de l’hexagone, Nahel débarque à Tokyo au cœur du quartier d’Akihabara, paradis de la culture pop du Japon et royaume des Otakus « ceux qui ne vivent que par leur passion pour l’informatique, les dessins animés ou les jeunes chanteuses à la mode », comme le décrit Mirai, le vieux propriétaire de l’immeuble où logera le jeune français. L’ambition de ce dernier, devenir mangaka (dessinateur de manga) et donc d’intégrer un atelier afin de vivre de son art.

Page 3 du T1 de Tokyo mystery café — © Tokyo mystery café – Atelier Sentō – Dupuis

Alors que son propriétaire lui avait indiqué qu’il était le seul locataire de tout l’immeuble, Nahel est réveillé par une chanson provenant d’une pièce voisine. Il quitte son lit, écarte un bout de la paroi séparant les deux chambres et aperçoit une jeune fille en chaise roulante. Le mystère de cette nuit bizarre s’épaissit lorsque le lendemain Mirai lui explique qu’il n’y a personne dans cette pièce. Et l’énigme devient totalement obscure lorsque le jeune français retrouve le vieux monsieur salement amoché, que la fille en chaise roulante a disparu et qu’une bande de gangsters débarque dans le bâtiment.

Page 4 du T1 de Tokyo mystery café — © Tokyo mystery café – Atelier Sentō – Dupuis

Au cœur de la culture pop japonaise

Aux manettes de cette intrigue et de cette plongée au cœur du Japon high-tech : le duo d’auteur de l’atelier Sentô, Cécile Brun et Olivier Pichard. Tout deux passionnés par le Japon et sa culture, ils invitent les lectrices et les lecteurs dans une aventure guidée par leurs différents voyages au pays du soleil levant. Les pages qui la compose sont de véritables petits guides successifs sur le mode de vie des jeunes japonais. On y parle gastronomie, avec au premier plan, le petit café dont le nom sert de titre à la série, et surtout de culture geek, puisque Nahel bénéficie du soutien de jeunes génies de l’informatique pour l’aider à résoudre le mystère de la fille disparue. Saupoudrez encore le tout du charme d’une pop girl faisant l’obsession d’un public fanatique et le panel est complet.

Au-delà, des aspects culturels, l’atelier Santô signe là un polar enthousiasmant dont le scénario rebondit de surprises en surprises. Il ravira à la fois les « aficionados » du Japon et les amateurs d’enquêtes policières.

Page 5 du T1 de Tokyo mystery café — © Tokyo mystery café – Atelier Sentō – Dupuis

Patte graphique

Original par le scénario, La Disparue d’Akiba l’est tout autant par le dessin. L’album dispose d’une véritable identité graphique marquée par une couleur cyan prédominante tout au long du récit. Et s’il y a une forme de douceur dans les traits des deux auteurs qui inviterait à la simplicité du graphisme, on y retrouve pourtant une foule de détails qui nous immerge dans la culture japonaise. Le dynamisme de la mise en page ne laisse que peu de répit : on fonce jusqu’au dénouement final !

Page 6 du T1 de Tokyo mystery café — © Tokyo mystery café – Atelier Sentō – Dupuis

Ce premier album est prometteur. On se réjouit de découvrir les futures des aventures de Nahel. Se remettra-t-il rapidement des premières péripéties qui ont suivies son arrivée en terre japonaise ? Parviendra-t-il à se recentrer sur son objectif de devenir mangaka ? Dans le prochain épisode, le défi de l’atelier Sentô sera de réussir à se renouveler avec le tome 2, de manière à immerger son lectorat encore un cran plus loin dans ce Japon résolument mystérieux et bien souvent insaisissable.