Rétro – I love plunk ! – T1 de Plunk
Un personnage rose un peu grotesque coiffé d’un entonnoir vert du nom de Plunk, et qui vit des situations absurdes, il fallait l’inventer ! Avec I love plunk, l’extraterrestre de Cromheecke et Letzer, si vous l’aviez oublié, devrait à nouveau vous éblouir par sa singularité !
Plunk, dont le premier album, I love Plunk ! est édité en 2007 aux éditions Dupuis, détonne vraiment par son allure et par ses réactions curieuses face aux situations de la vie quotidienne. Si on l’excuse, c’est parce que c’est un alien, il n’a pas les codes !
Plunk et l’absurde
Le petit personnage aux traits aussi simples qu’efficaces, déjà absurde en soi, ne fait jamais rien d’évident. Qu’il veuille construire un violon ou qu’il soit en manque d’huile pour la friteuse, rien ne se passe comme vous l’auriez imaginé. Parfois parce qu’il voit la vie autrement, parfois parce qu’il est sacrément distrait… Particulièrement savoureuses sont les scènes où le dessinateur vit un certain enfer avec le personnage qu’il a créé, tout comme celles où Plunk fait revivre un certain Frankestein…
Ce qu’il y a de fascinant avec Plunk, c’est qu’on n’en sait pas tellement sur le personnage (d’où vient-il, pourquoi est-il sur terre), mais on n’a plus qu’à accepter sa bizarrerie et à apprécier sa façon de voir le monde qui l’entoure. Le quotidien s’en trouve transfiguré. Parfois cependant, ce n’est pas joli à voir…
Qu’à cela ne tienne, on a bien besoin de faire un pas de côté dans notre vie de tous les jours et de la regarder avec de nouvelles lunettes. Redonner un nouveau sens à ce qui nous entoure, réinsuffler de la poésie en toutes choses, au fond c’est ce que permet Plunk ! aujourd’hui encore. Il n’est en rien passé de mode !
Cromheecke et Letzer s’en donnent à coeur joie !
Le plus incroyable dans cette BD des anversois Luc Cromheecke (Tom Carbone) au dessin et Laurent Letzer au scénario, c’est qu’il n’est besoin d’aucun dialogue pour savourer les gags ! On comprend tout grâce aux onomatopées ou à des dessins représentant des idées, comme on pourrait le voir dans une BD comme Game Over de Midam.
La mise en page est aérée, Cromheecke ne s’enfermant pas dans des cases toutes tracées, à moins que ça ne serve ses plans, le temps de quelques gags en particulier. Le dessin non plus n’est pas tellement élaboré, généralement quelques éléments représentés permettent de comprendre ce qu’il se passe. Le dessinateur fait en fonction des besoins, mais ce n’est jamais surchargé.
Plunk, c’est un univers faussement naïf et décalé, accessible à tous, même à ceux qui ne lisent pas le français, avec une grande variété de situations qui peuvent elles-mêmes parler à tout un chacun et apporter une nouvelle vision du monde, sans se prendre la tête pour autant. A redécouvrir de toute urgence !
Chronique écrite par Aurélie DORCHY
Informations sur l’album I love plunk !
- Scénario : Laurent Letzer
- Dessin : Luc Cromheecke
- Couleurs : Luc Cromheecke
- Éditeur : Dupuis
- Date de sortie : juin 2007
- Pagination : 44 en couleurs
