Une montagne d’or – T2 de Six
La réunion improbable de six destins, aussi différents que violents, dans une aventure à l’issue incertaine, nous avait laissés dans l’attente impatiente du second tome de SIX. Au vu de la couverture de SIX une montagne d’or, il ne fait aucun doute qu’il y a encore de l’action et que Philippe Pelaez continue à démythifier le genre Western tout en jouant avec ses codes.
Cette suite débute par un flash-back qui nous révèle le pourquoi et le comment du massacre de Tanque Verde. Puis, le portrait des personnages principaux s’affine quand ils acceptent, autour d’un feu de camp, d’accompagner Kid vers la montagne d’or en échange d’une part du trésor. Enfin, l’identité du mystérieux narrateur commence à se dévoiler. L’aventure peut alors reprendre là où nous l’avions laissée.
Les six chevauchent jusqu’à Denver pour rencontrer le notaire de Kid et régler la succession de ses parents assassinés. Le trajet est semé d’obstacles, et des divergences sur la manière d’agir amorcent une discorde entre Roxanne et Quintus. A Denver, la découverte d’une sombre histoire sur la mine et le mauvais sort réservé à ceux qui l’exploitent, ajoute une légende indienne au récit. Pendant ce temps, le hasard fait naître des alliances opportunes pour compliquer un peu plus leur projet.
Une suite cohérente
Dans ce second tome, le scénario ne déçoit pas, et Philippe Pelaez propose une continuité de l’intrigue avec des révélations successives tout en maintenant le suspense et l’effet de surprise pour nous offrir une fin qui nous laisse dans une grande expectative. De cette manière, nous découvrons l’identité du mystérieux narrateur, le visage de Morfran et le prénom de Kid.
L’action reste prédominante avec une succession de disputes, mauvaises rencontres et affrontements. Philippe Pelaez se sert de Quintus pour continuer à désacraliser l’image du héros de western avec son attitude envers Roxanne. Il complète aussi la liste des codes du genre, déjà bien étoffée dans le premier album, en y ajoutant la légende indienne, l’attaque de train, le tripot chinois ou encore les commerçants ambulants. Enfin, il n’oublie pas de rappeler la violence de l’Ouest avec fusillades et arrachages de scalps.
Le dessin de Javi Casado et les couleurs avec Toni Vicent toujours en accord avec le scenario
Les couleurs renforcent le poids du récit, des ocres et jaunes du désert qui tranchent avec le bleu du ciel en passant par le vert tendre des prairies et jusqu’aux teintes rouges du tripot chinois. Les bulles dites éclair et les onomatopées sortant parfois des cases sont très présentes et accentuent, avec la variété de plans des vignettes et une mise en page très dynamique, la forte tension entre les personnages et les scènes d’action. Nous pouvons aussi remarquer de nombreux gros et très gros plans réalistes qui font ressortir toute la rage et la haine que les protagonistes ont en eux, confortant ainsi l’image violente de l’époque western que veut restituer l’auteur.
Ce second volet de Six confirme la bonne impression du premier tome. L’action nous tient en haleine tout du long avec ses anti-héros et son lot de rebondissements. Il apporte une partie des réponses aux questions laissées en suspens à la fin du premier tome et en pose de nouvelles. Comme pour le Massacre de Tanque Verde, La Montagne d’or nous laisse sur une fin qui nous fait de belles promesses pour le tome 3.
Chronique écrite par Xavier G.
Informations sur l’album
- Scénario : Philippe Pelaez
- Dessin : Casado
- Couleurs : Casado
- Éditeur : Dargaud
- Date de sortie :
- Pagination : en couleurs
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