L’Ondine de l’étang
Autrice et illustratrice espagnole de littérature jeunesse avec 40 albums à son actif, Anna Aparicio Català s’essaie à l’exercice de la Bande Dessinée pour la maison d’édition des Aventuriers d’Ailleurs. Dans le cadre de leur série consacrée à l’œuvre des frères Grimm, Anna nous propose sa vision du 181ème des 239 contes de l’enfance et du foyer : l’Ondine de l’Etang.
Il était une fois Hans et Freya qui vivaient heureux au bord d’un lac. leur ferme était très prospère. Un jour, sans raison, les affaires déclinèrent et firent sombrer Hans dans un profond désespoir. C’est alors que, réduit à espérer un miracle, émergea du lac une nymphe à la chevelure blonde et au regard envoûtant pour lui proposer un marché : la prochaine naissance contre le retour de la prospérité ! Le fermier accepta sans réfléchir se disant qu’un poussin ou un caneton lui coûterait peu. C’était sans imaginer que Freya accoucherait de leur fils Joachim aussitôt l’affaire conclue et un mois avant terme.
La fortune revint immédiatement, mais pour Hans, il était hors de question de donner son enfant à l’Ondine de l’étang. Il n’honora donc pas sa promesse et protégea Joachim de ce mauvais sort. Une fois adulte, et malgré les mises en garde de sa bien-aimée Hannah, Joachim ne prenait plus au sérieux ce qu’il croyait être une simple superstition, et, ce qui devait arriver arriva, l’Ondine récupéra son dû. Hannah mit alors tout en œuvre pour rompre le sortilège qui condamnait son amoureux à vivre auprès de l’Ondine pour toujours.
A chaque conte sa morale
Ce conte fait la part belle à la gente féminine, de l’ondine de l’étang qui attend patiemment l’opportunité de se faire payer (tout vient à point qui sait attendre), à Hannah, prête à tout pour délivrer Joachim. L’homme quant à lui n’est pas épargné, de l’irresponsabilité de Hans, qui ne réfléchit pas aux conséquences de ses engagements pris et non tenus (il ne faut pas s’engager à la légère), à Joachim, et son attitude insouciante qui ne tient pas compte des mises en garde de sa bien aimée et de ses parents (qui n’écoute pas père et mère, bonne fin ne peut faire).
Une adaptation pour enfant réussie
Avec cette première bande dessinée, il est évident qu’Anna est dans son élément. Les textes sont courts, simples, faciles à lire pour les enfants et faciles à raconter pour les parents. Les mots écrits en blanc et de formes ondulées totalement libres dans les cases, accentuent l’effet enchanteur des paroles de l’ondine tout comme ses grands yeux hypnotiques. Les tons pastels rose, bleu, vert et saumon constituent une belle harmonie des couleurs et favorisent une atmosphère douce et tendre qui ramène à l’enfance. Le découpage avec peu de vignettes et les dessins simples et arrondis rendent la lecture très accessible et donc adaptée au jeune public.
Cette réédition de l’Ondine de l’étang offre une seconde chance de découvrir cette belle réinterprétation d’Ana Aparicio Calatà du conte merveilleux des frères Grimm. Elle a totalement sa place au milieu des autres fables de la collection des Aventuriers d’Ailleurs telles que le Capuchon Rouge ou Lorrin et Lorinndel. Même si l’autrice prends des libertés en modifiant un peu la fin de l’histoire, il ne fait aucun doute que les jeunes filles se rêveront en Hannah car pour une fois c’est la femme qui vole au secours de l’homme.
Chronique écrite par Xavier G.
Informations sur l’album
- Scénario : Anna Aparico Catala
- Dessin : Anna Aparico Catala
- Couleurs : Anna Aparico Catala
- Éditeur : Les Aventuriers D’ailleurs
- Date de sortie : 27 mars 2024
- Pagination : 64 en couleurs
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