Distover – T1 des Porteurs d’artefacts
Tous les héros de BD ne sont pas forcément des gens bien, et Elie, personnage principal de ce T1 des Porteurs d’artefacts est loin d’être une gentille fille. Mais dès les premières pages, on est embarqué à ses côtés pour de folles aventures.
Dès le début, on fait connaissance avec le sale caractère d’Elie : un peu harceleuse, bagarreuse et surtout très colérique, elle a tout pour plaire ! Après s’être fait attraper alors qu’elle montrait ses talents de « terreur » dans le centre de vacances pour enfant de l’aide sociale où elle séjourne, elle se voit obligée par l’animatrice de camper avec un groupe de jeunes dont fait partie, entre autres, Rédouane, personnage omniprésent mais qui reste curieusement en retrait au début de l’histoire. Le bivouac se fait prendre dans un violent orage, et alors que le groupe allait se réfugier dans une grotte, il tombe sur un passage qui les mène vers un autre monde. Celui-ci ressemble à un MMORPG (un jeu de rôle multijoueur en ligne), ce qui donne lieu à de nombreuses références à ces jeux, avec un glossaire à la fin pour les non-initiés. D’épreuve en épreuve, de colère en baston, la petite bande avance tant bien que mal vers la sortie de ce monde.
Des images hypnotisantes
Les dessins de Chiara Lacobelli sont lumineux et le graphisme tout en rondeur amplifie l’effet de mouvement des personnages, comme le dynamisme de l’environnement qui les entoure. Les personnages ont un visage très expressif, rendant chacune de leurs émotions palpables. Les moindres détails sont réfléchis : on aura même la bonne surprise de trouver des clins d’œil inattendus à d’autres univers de la pop culture. Quant aux couleurs, elles sont surtout vives, mais peuvent aussi s’accorder aux climats, et permettent par exemple de créer une ambiance brumeuse inquiétante lors de l’apparition des spectres.
Des références à d’autres cultures geek au sein de la BD
L’histoire est claire et rapide, et nous entraîne à la suite d’Elie et des autres dans cette folle aventure. Ludovic Danjou jongle merveilleusement bien avec les différents personnages, et dose ingénieusement leur importance au cours du récit. Ainsi, Rédouane, d’abord seulement présent en arrière-plan, deviendra au fil de l’album aussi essentiel qu’Elie. L’autre monde, le distover, est traversé par les personnages comme ils traverseraient un jeu vidéo : les termes employés et les métaphores ont un effet qui tranche avec l’environnement apocalyptique dans lequel ils évoluent. Quant au sens de la répartie des personnages, avec leur gestuelle, il nous fait aisément sourire. Une chose est sûre, on va de surprise en surprise en lisant ce livre.
Avec ses héros inhabituels et son histoire dans un cadre insolite, Les Porteurs d’Artefacts est un livre qui se démarque des autres aventures initiatiques à destination de la jeunesse. On a hâte de savoir quelles tournures vont prendre les événements dans les tomes suivants.
Chronique écrite par Séréna MORCIANO
Informations sur l’album
- Scénario : Ludovic Danjou
- Dessin : Chiara Iacobelli
- Couleurs : Chiara Iacobelli
- Éditeur : Albin Michel
- Date de sortie : 3 janvier 2024
- Pagination : 62 en couleurs
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