T2 de Mauvais monstre

Enzo Berkati est de retour avec le T2 de Mauvais Monstre. Après un premier épisode plutôt mouvementé, cette seconde partie se poursuit sur ce même rythme, dynamique et entraînant. Éloïse a du job pour préserver son secret, celui d’être en possession d’un Mauvais Monstre. Les enquêteurs d’une mystérieuse organisation secrète sont sur sa piste.

Couverture du T2 de Mauvais monstre — © Mauvais monstre – Enzo Berkati – Glénat

Dans l’univers d’Enzo Berkati, chaque être humain est accompagné d’un monstre qui éclot d’un œuf lorsque son propriétaire atteint l’âge de la puberté. La petite bête en question l’accompagnera ensuite toute sa vie. Éloïse n’a pas de chance, elle a hérité d’un mauvais monstre, une créature moche comme un pou, qu’elle n’a absolument pas envie de montrer. Ni à ses parents, ni à ses camarades de classe. Surtout que ces derniers ont généralement accueilli des monstre plutôt mignons et/ou sympas dans leur vie.

Dans ce second opus, Éloïse s’est enfin décidée à prénommer son monstre : « Charles-Machin ». C’est une sorte de reconnaissance pour ce dernier, même s’il doit rester encore trop souvent caché dans le sac à dos de la jeune fille. Après, les événements du précédent tome, deux mystérieux enquêteurs sont sur sa piste. Leur objectif est de retrouver les mauvais monstres afin de les emmener dans un centre d’internement. Ainsi démarre une cavale digne d’un film dans laquelle l’adolescente doit à la fois échapper à ses poursuivants et continuer ses investigations sur ces bestioles pas comme les autres.

Page 6 du T2 de Mauvais monstre — © Mauvais monstre – Enzo Berkati – Glénat

En cavale

Avec ce tome 2, Enzo Berkati continue de proposer aux lectrices et aux lecteurs un scénario rythmé avec de nombreux rebondissements. En toile de fond de cette histoire, on s’interroge bien évidemment, et très subtilement, sur des thèmes chers à l’adolescence tel que l’apparence physique et la popularité. Le mauvais monstre cristallisant les frustrations d’Éloïse de n’être ni la fille la plus populaire de son établissement scolaire ni la plus jolie. Dans ces cas-là, on tâche d’être le plus discret possible, avec les gaffes de l’adolescente et de Charles-Machin, on repassera pour la discrétion.

Ce tome 2 raconte une véritable chasse à l’homme, enfin à l’adolescente. Notre héroïne pourra compter sur des amitiés inattendues pour échapper aux griffes des deux enquêteurs qui souhaitent l’attraper. C’est là, un autre thème précieux des collégiens et des lycéens. Avec un peu de jugeotte et d’ouverture d’esprit, Berkati nous enseigne à regarder par-delà les images que les uns et les autres dégagent de manière à s’ouvrir à de nouvelles rencontres et à changer notre manière de penser.

Page 7 du T2 de Mauvais monstre — © Mauvais monstre – Enzo Berkati – Glénat

C’est dense !

La richesse du scénario impose le style de la mise en page avec un contenu plutôt dense et des pages composées d’une multitude de vignettes dans lesquelles il y case de nombreux dialogues et une foule de détails. Les lectrices et les lecteurs n’ont pas vraiment matière à se reposer tout au long du récit.

Avec ses couleurs vives, son trait plutôt arrondi et ses thématiques, Enzo Berkati ne se trompe pas de cible avec une série qui s’adresse prioritairement aux adolescents et adolescentes, mais dans laquelle les adultes y trouveront également leur compte. Dans un monde où l’apparence a été, malheureusement, érigée en diktat de réussite sociale et où les amitiés sont malmenées pour des broutilles, l’auteur nous met face à nos incohérences et nous rappelle quelles sont les vraies valeurs qui sont censées nous guider toutes et tous.