Les Semi-Déus - T1 - La Fabrique des enfants dieux

Tout le monde rêve un jour d’avoir des super-pouvoirs, mais que faire quand on en a, et que l’on ne sait pas quoi en faire, ou pire, on n’en veut pas ? Juliette Fournier et Jean-Gaël Deschard nous exposent des pouvoirs connus dans différentes œuvres de fiction sous un nouveau jour avec ce T1 des Semi-Déus, qui va à la rencontre de personnes ayant des facultés divines, mais qui n’ont strictement rien demandé.

Couverture du tome 1 des Semi-Déus — © Les Semi-Déus – Jean-Gaël Deschard et Juliette Fournier – Vents d’Ouest

Un père de famille, plein de désespoir face à la pauvreté, se retrouve sans nourriture à cause de mauvaises récoltes depuis quelques années. Il ne voit d’autre solution que de vendre sa benjamine à la reine Bérénice pour sauver les siens de la famine. Asmodée grandit dans un royaume où chaque enfant recueilli a développé des pouvoirs. Asmodée à la faculté de se métamorphoser en n’importe qui, mais l’utilise à mauvais escient : avec la complicité de son ami Oni, qui est capable de dédoubler les objets, ils escroquent les riches citoyens. Mais d’où leur viennent ces pouvoirs, et pourquoi sont-ils pour ainsi dire obligés de les acquérir, au prix de grandes souffrances ? Entre petits larcins des superhéros-malgré-eux et grandes conspirations transfrontalières, qui, du prince du pays voisin qui convoite tous ces pouvoirs, ou de la Reine qui cherche toujours plus de serviteurs, arrivera à ses fins ?

Page 3 de l'album Les Semi-Déus — © Les Semi-Déus – Jean-Gaël Deschard et Juliette Fournier – Vents d’Ouest

Des couleurs douces pour un dessin précis

La première chose que l’on voit en ouvrant le livre, c’est la carte présente en deuxième de couverture et dont les statues de pierre représentées autour ressemblent à des dieux mythologiques, ce qui nous plonge d’ores et déjà dans l’univers des Semi-Déus. Le tracé du dessin est légèrement encré, ce qui fait ressortir de belles et lumineuses couleurs pastels. Le trait fin et précis des auteurs est aussi remarquablement homogène, le traitement des arrières-plan étant au même niveau de détails que celui des protagonistes. Cette qualité en fait aussi son défaut : il en parait aussi plus froid. On n’a pas cette impression de mouvement propre au neuvième art, et comme tous les objets sont tracés de manière identique, notre regard ne sait pas où se raccrocher pour chercher les éléments importants de l’histoire.

Page 4 de l'album Les Semi-Déus — © Les Semi-Déus – Jean-Gaël Deschard et Juliette Fournier – Vents d’Ouest

Un grand pouvoir implique de grands sacrifices

Ce premier tome de Semi-Déus a pour but d’ancrer les protagonistes dans un monde qui rappelle l’Asie moyenâgeuse par les vêtements et l’architecture. Il s’agit d’une histoire originale, où chaque protagoniste à un pouvoir différent, et en tire souvent parti à mauvais escient. Les auteurs jonglent habilement avec chaque personnage et nous montrent avec majesté chaque facettes de ceux-ci. Ainsi, Nymphéa espionne les gens, tandis qu’Asmodée prend l’apparence de n’importe qui pour voler des marchands. Par ailleurs, il semble que certains individus changent de nom lors de l’apparition de leur pouvoir, pour adopter des noms inspirés de dieux mythologiques, comme si cela se faisait en échange de leur identité ; d’autres paraissent soumis à la reine au point d’en perdre carrément leur humanité. Tout ce petit monde évolue dans une société où chaque classe sociale de l’ancien régime est représentée, que ce soient les religieux, les paysans ou encore les Semi-Déus qui correspondent à une branche de la noblesse.

Page 5 de l'album Les Semi-Déus — © Les Semi-Déus – Jean-Gaël Deschard et Juliette Fournier – Vents d’Ouest

Avec une histoire à plusieurs intrigues, un nouveau monde imaginaire s’ouvre à nous. C’est donc avec impatience que l’on espère la suite de la série, et ainsi savoir ce qui attend Asmodée dans les prochains tomes.