En vert et contre tous ! – T28 de L'Élève Ducobu

Ducobu se serait-il mis au vert ou aspirerait-il à devenir jardinier ? Pour ce vingt-huitième tome de la série, le titre pourrait en laisser plus d’un songeur. Une chose est sûre, le célèbre cancre continue de faire voir rouge à tout son entourage, sous-entendu Léonie Gratin et le professeur Latouche.

Couverture de l'album En vert et contre tous — © L’Élève Ducobu – Godi et Zidrou – Le Lombard

Ducobu, En vert et contre tous, respecte ce qui a toujours fait le succès de la série, un enchaînement de gags qui se passent principalement dans une salle de classe à l’allure désuète, avec les fidèles personnages du professeur Latouche, facilement excédé, l’intello Léonie Gratin, le squelette sympa Néness, et quelques autres figures reconnaissables. Au programme : des interros surprises, la question habituelle de “combien font 6×7” ou encore la dictée de noms de champignons tous plus compliqués les uns que les autres. Notre cancre préféré n’a pas changé, il copie toujours sur sa voisine, et ça la rend chèvre !

Page 7 de l'album En vert et contre tous — © L’Élève Ducobu – Godi et Zidrou – Le Lombard

Quelle longévité ce Ducobu !

En proposant ce nouvel album de Ducobu, les auteurs font un pari : celui que leurs gags, qui fonctionnent pourtant toujours sur le même principe, feront toujours le même effet. Il y a un large public qui apprécie de revoir toujours les mêmes histoires, avec des variations qui amènent suffisamment de surprise pour passer un moment agréable.

La dictée, qui s’invite toujours à un moment donné (ou à plusieurs moments) dans tout album de Ducobu qui se respecte, prend ici des proportions très importantes. Le professeur Latouche prend au sérieux une réforme de l’Education nationale et propose que chaque matinée soit consacrée à la dictée, autrement à la cueillette de champignons. Ducobu ne s’en laisse bien sûr pas compter ! Malheureusement, réformes sur réformes vont avoir pour implication de faire de leur vie un enfer…

Page 9 de l'album En vert et contre tous — © L’Élève Ducobu – Godi et Zidrou – Le Lombard

Comme toujours, de petites nouveautés font leur apparition, l’accent est ainsi mis sur la vétusté du local, des travaux de rénovation étant au programme, et de vieilles dames prônant le retour à la non-mixité mettent un peu de vie dans les longues heures d’école. En plus de cela, le lecteur ne pourra qu’être alerté de voir Léonie Gratin être complètement insensible – et le mot est faible ! – devant un petit chat tout mignon…

Des réformes à l’école, mais pas dans le dessin

Ducobu offre la même qualité visuelle que d’habitude. Le charme suranné de cette ancienne classe d’école transparaît toujours, le sens du détail est présent à tout moment, même si le dessinateur ne s’oblige pas à une précision trop rigoureuse, permettant à une certaine animation de se manifester en classe. Lorsqu’il y a dictée, bien entendu, les scènes sont beaucoup plus cadrées et posées, la solennité du moment s’en ressent particulièrement.

Page 32 de l'album En vert et contre tous — © L’Élève Ducobu – Godi et Zidrou – Le Lombard

Ce vingt-huitième album de la série n’a peut-être pas une saveur particulière, mais par le dessin fourni, varié et vivant et la mise en couleur soignée et nuancée mais néanmoins bien vive, la vie de classe n’en paraît que plus véridique et c’est sans peine que nous rentrons encore une fois dans ce petit monde que nous connaissons pourtant déjà si bien. Godi aura toujours la main heureuse, ce n’est pas nous qui le contredirons !
Ducobu, En vert et contre tous ! nous fait passer de bons moments en proposant toujours gags préférés, de la dictée en passant par les copies d’interro sans vergognes de Ducobu, mais une légère lassitude pourrait nous faire avoir envie d’un petit changement dans l’univers peut-être un peu trop répétitif proposé pour le plus célèbre des cancres et ses petits camarades.