Le Jour où les liens se tissent – T7 du jour où

Le jour où…, la bande dessinée « feel-good » du moment, est de retour avec un 7e opus …Le Jour où les liens se tissent. On y retrouve l’héroïne, notre libraire Clémentine dans un album un peu particulier qui s’éloigne des contes et messages zens des 6 premiers tomes. Marko, les BeKa et Maëla nous narrent une aventure introspective : comment recréer des liens avec ses congénères humains lorsque ceux-ci ont particulièrement été secoués pendant l’enfance.

Le jour où les liens se tissent n’est pas un album qui se raconte facilement en quelques lignes dans une chronique. Ici, exit les petites saynètes qui nous invitent à une réfelxion sur une leçon de vie auxquelles Marko, au dessin, et les Beka, au scénario, nous avaient habitués. Ce 7e album est celui de l’introspection de notre jeune héroïne, Clémentine. Ses auteurs nous plongent dans les différents épisodes, parfois les tourments, de l’enfance de notre libraire. Ceux-ci ont effilochés les liens qu’elle entretient avec les autres dans sa vie d’adulte et qu’elle tente de reconstuire, album après album. Entre amies imaginaires qui emplissent la solitude de la jeune fille et amitiés solides qui renforcent sa quête du bonheur, Clémentine se dévoile aux lectrices et aux lecteurs grâce à la plume sensible des BeKa qui signent là une partition soignée.

Comment les liens se (re)tissent-ils ?

Les différentes histoires qui composent cet album s’éloignent des récits zens et des petits moments de vie classique pour proposer un contenu légèrement plus sombre, peut être un brin plus réfléchi, mais surtout qui met en exergue la maturité resplendissante de Clémentine pour se reconstruire. Les scénarios nous amènent à découvrir la part sombre de la jeune femme, et ses questionnements entre le départ soudain d’un père, qui de toute manière n’était déjà qu’une vague ombre au sein de la cellule familiale, et l’absence de nouvelles d’un amoureux.

Les Beka explorent donc cette fois l’âme humaine, non pas à travers une mythologie à base de proverbes ou de contes, mais bien fondée sur les liens mystérieux qui font et défont les relations entre les êtres humains. En préface, une très belle explication de Sandy Vendrely, notamment formatrice en thérapie du lien et des mondes relationnels, revient sur la manière de raccommoder les petits fils qui se sont effilochés, particulièrement lorsque la vie fut compliquée et est blindée de chocs psychologiques.

La douceur des amitiés

La douceur du dessin de Marko, l’homme des montagnes basques, (qui, sur sa page Facebook notamment, gratifie les internautes de magnifiques aquarelles propices à l’évasion et à d’incroyables jeux de lumières) sert parfaitement les écrits des scénaristes. La bienveillance de son trait esquisse les contours d’une Clémentine, tantôt adolescente, tantôt adulte, dont les sentiments oscillent entre la tristesse d’une enfance difficile et la joie d’une adulte qui a su s’entourer d’amis qui forment sa nouvelle famille. Le dessinateur nous plonge pleinement dans l’âme de la sympathique libraire.

En sus, Maëla Cosson sublime également les traits du dessinateur en apposant de jolies couleurs qui teintent l’album d’une fraîcheur mélancolique qui ne sombre jamais dans le désespoir. Marko et Maëla est un duo qui fonctionne bien et qui est parfaitement rodé pour nous embarquer dans des histoires où la mise en image et en couleur de l’histoire, les ombres et les lumières sont des personnages à part entière.

Le Jour où les liens se tissent est un album différent. Il nous tarde déjà de découvrir ce que peut nous réserver le trio pour les prochaines aventures de Clémentine. En attendant, n’oublions pas de relever le très beau travail d’impression et de maquettage de l’éditeur Bamboo édition qui publie, une nouvelle fois, un très bel objet. Pour la lectrice, le lecteur qui se retrouverait dans l’histoire de Clémentine, n’oublions pas que, comme l’exprime Caroline Roque, Beka dans ses remerciements : « …dans la fiction se cache la vérité. »