Contre les machans, le T2 de Billie Bang Bang

Billie est une petite fille plutôt remuante malgré une vie pleine d’interdits et d’obligations, entre l’école, les légumes au repas, le bain à prendre et autres étrangetés que les adultes imposent aux enfants. Heureusement, un monstre lui tient compagnie. Billie Bang Bang, une série de Steve Baker et Théa Rojzman qui oscille entre le kawaï et le joyeux barouf.

© Billie Bang Bang ! – Steve Baker et Théa Rojzman – Le Lombard

La vie d’une enfant, ce n’est pas simple. Elle est bondée d’injonctions diverses qui utilisent le verbe devoir à toutes les sauces : « Tu ne dois pas » ou « Tu dois ! ». Pour la petite Billie, les commandements des parents manquent parfois de logique, ce qui lui permet bien souvent de retourner à son avantage les situations les plus désespérées, surtout à l’heure de prendre le bain.

Dans sa quête de liberté sans entrave, Bille n’est pas seule. Un monstre l’accompagne. Attention, la drôle de bestiole n’est pas le fruit de son imagination. C’est un vrai monstre, trouvé dans une forêt, un épisode relaté dans le tome 1 de la série. Elle le prénomme Marto. Ce compagnon est précieux : très pratique pour effrayer les copains ennuyeux ou jeter des écureuils sur les pompiers ou autres représentant de l’ordre établi, les parents !

Série à gags

Au scénario, Théa Rojzman s’en donne à cœur joie dans l’écriture des bêtises délirantes et complètement farfelues de Billie et de Marto. Chaque injonction, qui constitue le vocabulaire courant des adultes, et qui est également titre du gag, est tournée en dérision et le prétexte à une histoire déjantée d’une ou deux pages, parfois même réduite à une simple grande case.

Au fil des pages, les lectrices et lecteurs suivent le quotidien de Billie et de sa famille, composé de son petit frère qu’elle surnomme « Cassoreille » et de parents complètement dépassés par l’imagination de leur petite fille. Bien évidemment, ce sont des gags qui séduiront plutôt les plus jeunes, mais, l’air de rien, de ces petites histoires émergent quelques thèmes importants tels que le harcèlement scolaire ou le divorce des parents.

De la Vie en Slip à Billie

Au dessin, le chantre de la liberté totale, Steve Baker, a de nouveau frappé. Les aficionados du dessinateur auront reconnu son trait très particulier utilisé pour une autre de ses séries. En effet, les plus observateurs se questionnent même sur les caractéristiques physiques du papa de Billie. N’est-il pas la version adulte du fameux Gilles Delouze, éminent membre du trio de La Vie en Slip, une série publiée dans Pif Gadget et Spirou (et adaptée en dessin animé) ? Le dessinateur est dans son registre trash-kawaii comme il l’explique dans ses remerciements. Les couleurs très vives et dynamiques sont l’œuvre de la coloriste Hélia (qui dans l’album, est mal créditée par la maison d’édition).

Imprimée dans un petit format à couverture souple, Billie Bang Bang est une série tout public, précisons même « bon public ». Pour les plus vieux, c’est une sorte d’anthologie ou de répertoire de l’ordre et des injections qui n’est pas à mettre entre toutes les mains, surtout celles des plus jeunes lectrices et lecteurs à la recherche d’un petit guide de la bêtise illustrée comme source d’inspiration ou pour s’affranchir des contraintes imposées par leurs parents. Billie et Marto, les héros libertaires de la révolution en culotte courte !

Chronique écrite par Bruce RENNES