Les Mémoires troubles, le T1 de Rubine

Inspectrice redoutable à la crinière rousse flamboyante, Rubine mène littéralement la danse dans le T1 de Rubine créée par Walthéry et portée par le duo Mythic et Dragan de Lazare. Les mémoires troubles est un concentré d’action pur et dur en direct des années 90’s et à redécouvrir !

Couverture du T1 de Rubine © Rubine – Mythic, Dragan De Lazare et François Walthéry – Le Lombard

Le frère de Rubine, Jay, est en bien mauvaise posture. Avec des copains, ils sont parvenus à infiltrer les réseaux informatiques de plusieurs entreprises. Cela n’a pas plu à tout le monde, les voilà poursuivis et menacés par des mercenaires de la CIA.

Policière jusqu’au bout des ongles, Rubine vole au secours de Jay, bien déterminée à faire s’agenouiller les verreux qui s’en prennent à son frère. Mais que cache exactement toute cette histoire de piratage qui a mal tourné ? Qui se sent à ce point visé et pour quelles raisons ?

Planche 1 du T1 de Rubine — © Rubine – Mythic, Dragan De Lazare et François Walthéry – Le Lombard

Rubine, une autre Natacha ?

Rubine, comme Natacha, représente la femme forte qui n’a jamais de temps pour elle, car à peine a-t-elle posé les pieds dans sa baignoire que le téléphone sonne. C’est son frère Jay qui la réclame. La voilà de nouveau à l’assaut d’une aventure peuplée de sinistres individus qu’il conviendra de mettre à terre, sans faire de sentiments. Aussi généreusement belle que Natacha, Rubine en impose encore plus sur le terrain et court avec zèle au devant du danger. Jay, comme Walter, n’a pas la même carrure que l’intrépide Rubine, mais fait de son mieux pour suivre le rythme.

Planche 2 du T1 de Rubine — © Rubine – Mythic, Dragan De Lazare et François Walthéry – Le Lombard

Les mémoires troubles ou un polar efficace en bande dessinée

Le premier tome de Rubine nous immerge complètement dans l’univers d’une grande ville, Chicago, particulièrement animée la nuit, que ce soit dans ses bars ou sur les routes, sous forme d’intenses courses poursuites. Dans de sombres impasses se passent aussi de nombreuses magouilles…

Le dynamisme de l’action permet d’avoir de nombreux rebondissements et de ne jamais s’ennuyer. Aucune pause n’est permise au lecteur, qui se met à courir derrière Rubine sans jamais pouvoir se poser, si ce n’est dans un bar, bercé par de la musique de jazz.

Planche 3 du T1 de Rubine — © Rubine – Mythic, Dragan De Lazare et François Walthéry – Le Lombard

Le dessin vivant et réaliste de Dragan De Lazare

L’histoire n’aurait pas la même énergie sans le graphisme et la mise en page de Dragan De Lazare, supervisés par Walthéry. Le dessinateur slave nous propose à la fois force détails dans le décor et un trait plus grossier quand il s’agit d’esquisser les personnages. Les ambiances de nuit inquiétantes dans une grande ville parfois impersonnelle fonctionnent à merveille. Dans l’ensemble, les couleurs sont vives, mais un brin assombries pour coller à l’univers d’une inspectrice qui en voit des vertes et des pas mûres dans les coins les moins reluisants de la ville de Chicago.

Planche 4 de l'album Les Mémoires troubles — © Rubine – Mythic, Dragan De Lazare et François Walthéry – Le Lombard

Les mémoires troubles est un album quelquefois verbeux, à d’autres moments davantage ponctués d’exclamations et de bruitages très sonores, voire animé par de la musique blues et jazz qui nous rappelle un certain Walter.

Rubine, c’est du Walthéry qui a su s’exprimer à travers deux très bons scénariste et dessinateur ayant eux-mêmes leur style, et qui ressemble autant à Natacha qu’il s’en détache par son ancrage sérieux dans le genre policier. Le 1er album de Rubine a quand-même obtenu le prix du meilleur scénario par la Chambre belge des experts en bande dessinée !