Les Enchantements d’Ambremer – T2 du Paris des Merveilles
Après la trilogie Les Artilleuses, une série librement inspirée des romans Le Paris des Merveilles, Pierre Pevel (auteur des romans, dialoguiste de la BD, qui a aussi écrit les romans Haut royaume et Les lames du cardinal) et Etienne Willem (au scénario et au dessin, comme pour la série L’Épée d’Ardenois, et dessinateur de La fille de l’exposition universelle) adaptent cette fois le premier des trois romans en BD, et nous permet d’explorer Les Enchantements d’Ambremer sous forme de diptyque qui nous donne envie de (re)découvrir cet univers.

Cet album, qui est le tome deux des Enchantements d’Ambremer commence par résumer astucieusement le premier tome en l’incorporant dans l’histoire par les dialogues, tout en rappelant les personnages importants : Louis Denizart Hippolyte Griffont, un mage qui, à la suite d’une enquête sur un trafic d’objets enchantés, se retrouve avec Isabel de Saint-Gil, une fée renégate, en danger de mort. En effet, ils sont tous deux entraînés dans une affaire d’état, impliquant l’Outremonde et la Reine Noire. Chaque créature est introduite de manière naturelle dans le récit, pour que l’imaginaire et le réel ne fassent qu’un, et on se fait transporter dans l’histoire, comme si les rues du Paris des merveilles étaient devant nous. L’intrigue se passe en 1909, et chaque détail s’ajuste magnifiquement avec cette date. En effet, les lieux très détaillés et les objets qui collent à cette époque, comme la spyker de Mlle de Saint-Gil, ou les paysages enchanteurs d’Ambremer, le monde magique, nous surprennent à chaque page.

Un dessin enchanteur et des couleurs détonantes
Dès que l’on pose les yeux sur la couverture du livre, on est happé par le regard hypnotisant d’Isabel de Saint-Gil, personnage important de l’histoire, ainsi que par les créatures fantastiques qui l’entourent, qui nous projette déjà dans son monde fantastique. Aux détours des péripéties, la vue de créatures imaginaires déambulant dans les rues nous fait rêver : elles rendent réelle la présence d’êtres surnaturels dans la ville, et on finit par trouver normal de voir des petits dragons nicher sur les toits de Paris. Dans les scènes de nuit, les ombres sont magnifiquement dessinées pour rendre les décors plus lugubres. Aussi, les sorts sont colorés, ce qui nous permet de bien comprendre quand un personnage use de magie. Les scènes de combats sont rendues plus surprenantes grâce aux détails des monstres effrayants. Les traits de mouvements, ainsi que les jeux d’ombre et de lumière, permettent de suivre avec exactitude les personnages dans leurs actions, ce qui rend le récit encore plus captivant.

Une richesse scénaristique
Le scénario est bien construit, et on peut suivre tous les personnages chacun leur tour. La part de surnaturel est bien proportionnée, et chaque individu présent dans l’aventure utilise ses particularités avec assurance et de manière logique, comme le chat ailé qui lit les courriers en dormant dessus. Au fur et à mesure de leur intervention, les pouvoirs des créatures sont expliqués, au moyen des dialogues, très présents. L’enquête débutée au cours du premier tome par Louis Denizart Hippolyte Griffont est bien menée, et les réponses aux nombreuses questions qu’on peut se poser dans le premier tome arrivent au compte-gouttes, de façon à nous tenir en haleine tout le long de l’album. La subtilité des dialogues permet de détendre l’atmosphère et introduit des explications qui aident à la compréhension.

Que ce soit par ses dessins détaillés ou par ses dialogues pointus, cet album qui clôt le premier cycle du Paris des Merveilles, peut intéresser ados et adultes qui aiment les récits policiers ou le style fantasy/Steam punk. C’est avec impatience qu’on attend la suite !

Chronique écrite par Serena MORCIANO
Informations sur l’album Les Enchantements d’Ambremer
- Scénario : Étienne Willem
- Dessin : Pierre Pevel et Étienne Willem
- Couleurs : Tanja Wenisch
- Éditeur : Drakoo
- Date de sortie : 15 novembre 2023
- Pagination : 56 en couleurs
