Le Gros rhûbe – T3 de Louison Cresson

Louison Cresson, héros du Journal de Spirou de la fin du siècle dernier est de retour ! Non pas dans une nouvelle aventure, mais dans une réédition orchestrée par Léo Beker lui-même. T3 de Louison Cresson, Le Gros rhûbe est arrivé cet été dans les boîtes aux lettres des contributeurs.

Louison est un petit garçon atypique, bien dans son temps – les années 1950 – il aime le rock‘n’roll et le vélo, maîtrise toutes sortes de langues étrangères et fréquente des moines fantômes alcooliques dans l’exploitation vinicole de son cousin Gaspard.

Publiée en 1992 initialement sous le titre Le machin venu de l’espace, cette troisième aventure Des Tribulations de Louison Cresson reprend le titre sous lequel elle était prépubliée dans le Journal de Spirou en 1990. Cette réédition est une bonne idée, les albums publiés par Dupuis étant épuisés et les fans toujours actifs ! Dans cette nouvelle version, Léo Beker s’offre le plaisir de remasteriser ses histoires et d’en proposer une version augmentée, avec des pages bonus.

Un gros rhûbe pour sauver la planète

Au pied de son immeuble, Louison assiste à l’accueil d’un peloton cycliste pour la paix en provenance de l’URSS. Un événement organisé par la section communiste locale à laquelle appartient le père du jeune garçon. Lors de la randonnée, l’un des cyclistes soviétique organise son passage à l’ouest, faussant compagnie à ses camarades, « empruntant » au passage le vélo – “le même que celui de Louison Bobet, 10 vitesses… alliage léger” – du papa de Louison qui en devient inconsolable.

Au cours de la spectaculaire échappée belle du cycliste sovétique, une pluie glaciale tombe. Louison attrape un sacré coup de froid et un gros rhume. Alors qu’il se repose, il prend connaissance d’un télégramme de son cousin Gaspard, vigneron et propriétaire du domaine de Pied-L’Abbé. Une abbaye qui abrite les fantômes de moines passablement agités. Gaspard l’informe qu’une météorite est tombée sur ses terres et il l’invite à assister à sa découverte. C’est le point de départ d’une aventure rocambolesque qui met au prise les services secrets américains, russes et français sur cet objet venu de l’espace qui n’est pas ce qu’il paraît être. L’air de rien, les narines encombrées de Louison sont les bienvenues.

Le burlesque selon Léo Beker

Comme d’accoutumé, Léo Beker plonge ses lectrices et lecteurs dans un univers burlesque sans égal. Au-delà d’un scénario joyeusement déjanté, l’auteur dépeint une société d’après-guerre complètement loufoque avec une galerie de personnages qui ne le sont pas moins. Dans Le gros rhûbe, on retrouve donc les protagonistes des albums précédents dont le fantasque et génial Professeur Masatoshi Ono, collectionneur de plaque d’égouts ou le voisin jaloux et curieux Laurent Douille qui enchaîne les mésaventures.

Guerre froide oblige, Léo Beker s’amuse à maltraiter tour à tour les services secrets français, américains et russes qui se livrent à une féroce compétition pour percer les mystères qui entourent l’arrivée de la météorite du domaine de Pied-L’Abbé.

Un dessin rétro au service de l’histoire

Le style de Léo Beker est inimitable et l’univers de Louison Cresson aisément reconnaissable. Ce côté rétro, renforcé par la mise en couleurs de Beatriz Beker, colle parfaitement à l’univers d’une série qui se déroule dans les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale.

Cet ovni graphique détonnait déjà dans les années 90 parmi les autres bandes dessinées publiées dans le Journal de Spirou de ces années-là. Cela continue presque 35 ans plus tard. La « Fan base » des Tribulations de Louison Cresson ne peut que se réjouir de ce retour avec l’espoir d’entraîner de nouveau lectrices et lecteurs à la découverte de cet univers au romantisme particulier. En ligne de mire : la publication d’un sixième tome inédit.