Interview de Dany, à l’occasion de la sortie de Spirou et la Gorgone bleue

La librairie « Bulles en tête », dans le 15ème arrondissement de Paris, est un bel endroit pour les amateurs de BD. Lumineuse, grande, pleine de trésors, elle montre une très belle image du 9ème art. C’est là que nous a donné rendez-vous Dany, qui y assure une séance de dédicaces. Pourquoi un étrange stress vient nous étreindre alors que nous savons que nous allons passer un agréable moment avec un homme talentueux, affable et sympathique ? L’émotion vient sans doute du fait que nous allons avoir le privilège de rencontrer celui qui nous a procuré tant de ces bons moments d’évasion et de rêves que seule la BD peut procurer. Le dessinateur au physique d’aventurier arrive et d’un coup, toute l’inquiétude s’évanouit tant, dès les premières secondes, il sait nous mettre à l’aise en se montrant d’emblée accueillant et prolixe. C’est parti pour un très bon moment avec une légende de la BD ! 

Photo à l'occasion de l'interview de Dany
Photo réalisée à l’occasion de l’interview de Dany © Les Amis de la bande dessinée

Interview de Dany

Les Amis de la BD : Un Spirou par Dany, c’est l’évènement de cette rentrée ! Comment ce projet a-t-il été monté ? Depuis quand ?

Dany : Cette opportunité m’a été donnée par Sergio Honorez, l’ancien directeur éditorial des éditions Dupuis et je l’ai accepté avec enthousiasme. On m’a ensuite proposé de m’associer à Yann sur ce projet, ce qui m’a encore plus motivé. C’est un scénariste que j’apprécie, notamment pour son humour corrosif et avec qui j’ai beaucoup d’affinités. De façon plus générale, j’ai toujours eu la chance d’être appelé pour mener différents projets. J’adore me renouveler, faire de nouvelles choses, lancer de nouveaux albums… J’accepte énormément de contrats. C’est très positif car je ne m’ennuie jamais, mais ça nourrit aussi mes retards légendaires ! J’ai toujours cette petite angoisse de ne plus être appelé, mais, jusqu’ici, ça n’a jamais été le cas. L’idée de « Spirou et la Gorgone bleue » a débuté il y a 8 ans et j’ai commencé le dessin de l’album il y a 5 ans. Cela n’a pas toujours été un long fleuve tranquille, mais je suis très content d’avoir pu le faire.

Les Amis de la BD : Était-ce un rêve pour vous de dessiner un Spirou ? Lisiez-vous cette série ?

Dany : Ma mère était libraire, donc, j’avais des facilités pour lire les albums que je voulais, dont les Spirou que j’aimais beaucoup. C’est d’ailleurs peut-être Spirou qui m’a donné vraiment envie de faire de la BD. Je suis un fan inconditionnel de Franquin dont, déjà enfant, je lisais tous les albums comme « La corne du rhinocéros » ou « La mauvaise tête », par exemple. Je les relis encore régulièrement et c’est toujours un grand bonheur. C’était une grande responsabilité pour moi de reprendre ces personnages mythiques et j’étais un peu inquiet de savoir si j’allais être à la hauteur de mon idole. Mon objectif était de rester fidèle à l’esprit de la série, tout en y apportant ma patte. C’est ce que j’ai essayé de faire. Quand on regarde le Spirou de l’album, ainsi que les autres personnages récurrents, comme Fantasio ou Seccotine, on les reconnaît d’emblée, mais au niveau des proportions, on voit que c’est ma version de ces personnages. D’ailleurs, quand on ouvre l’album, dès la première page (ndlr : qui montre une jolie femme sortant de l’eau), on voit d’entrée qu’on est bien dans « le Spirou de Dany » ! (rires)

Photo à l'occasion de l'interview de Dany
Photo réalisée à l’occasion de l’interview de Dany © Les Amis de la bande dessinée

Les Amis de la BD : Cette BD développe de nombreuses problématiques du monde moderne : écologie, militantisme extrême, malbouffe, hypocrisie des foules, féminisme, sur un ton extrêmement caustique… Assez inhabituel pour Spirou ! Avez-vous eu part à la rédaction de l’histoire avec Yann ?

Dany : D’une manière générale, j’apporte toujours quelque chose à l’histoire, je ne suis pas un dessinateur qui se contente de travailler sur un scénario donné clef en mains. Je soumets toujours mes idées, mes suggestions, mes questions à tous mes scénaristes, pas seulement à Yann. Je l’ai fait même avec Van Hamme, par exemple. Et les scénaristes acceptent le plus souvent d’avoir un dialogue avec leur dessinateur. Pour ce Spirou, nous avons énormément discuté avec Yann. On se retrouvait dans notre restaurant préféré et nous parlions de l’album pendant des heures et des heures ! A force d’échanger et d’apporter de nouvelles idées, on s’est vraiment beaucoup éloigné du synopsis de base. C’est toujours intéressant d’apporter de nouvelles choses à l’histoire, mais cela peut aussi créer des frustrations. Yann et moi avons eu une petite période de froid car à un moment, il avait de son côté changé des éléments du scénario qui avait tellement évolué que je n’y comprenais plus rien du tout ! Cela a bloqué la conception de l’album pendant quelques mois. Mais tout est revenu dans l’ordre et on a pu finir la BD dans l’esprit que nous souhaitions : renouer avec la veine du Spirou classique fait d’aventures humoristiques, le tout dans un monde moderne qui connaît toutes les problématiques que vous citez.

Dos de l'album Spirou et la Gorgone bleue
Ex-libris spécial obtenu lors de la dédicace de Dany © Spirou – Dany et Yann – Dupuis

Les Amis de la BD : Ce sont des sujets / combats qui vous intéressent et que vous vouliez aussi évoquer ?

Dany : Oui, ces sujets m’intéressent et nous étions totalement en accord, Yann et moi, pour en parler. Parmi tous ceux-ci, la pollution me révolte particulièrement. J’ai la chance d’être un grand voyageur et je peux malheureusement constater que la pollution est un immense problème, un vrai fardeau de notre temps. Lorsque vous allez dans le même endroit à 20 ans d’intervalle comme j’ai pu le faire à la baie de Ha Long par exemple, vous pouvez être témoin d’un immense changement, d’une forte dégradation et c’est un vrai sujet. C’est pour cela que nous avons voulu évoquer dans l’album cet affreux « 7ème continent » fait d’ordures, pour bien souligner le phénomène. J’ai aussi voulu montrer que, s’il est dramatique, le problème est loin d’être facile à résoudre. Ainsi, quand on croit pouvoir éradiquer la situation, d’autres soucis surviennent, etc. C’est exactement ce qu’on voit à la fin de l’album.

Photo à l'occasion de l'interview de Dany
Photo réalisée à l’occasion de l’interview de Dany © Les Amis de la bande dessinée

Les Amis de la BD : Ne craignez-vous pas les réactions des réseaux sociaux / associations, étant donné le ton acide de la BD vis-à-vis de certaines causes (écologie, féminisme, « quotas », etc.) ainsi que vos dessins de femmes, toujours charmantes ?

Dany : Ces réactions viennent souvent de petits groupuscules qui ne représentent parfois que peu de monde, mais qui détiennent beaucoup de clefs et savent communiquer. Donc, oui, aujourd’hui, il y a toujours des commentaires ou des voix qui s’élèvent pour faire des critiques, qui ne sont d’ailleurs pas toujours bien placées, et qui peuvent être très violentes. Par exemple, sur l’album, si on souligne qu’on parle d’écologie, on nous reproche de le faire sur un ton humoristique. Évidemment, puisque nous sommes dans un Spirou ! L’humour est un des fondements de la série ! De la même façon, on peut me dire que les femmes que je dessine sont de jolies jeunes filles attirantes mais, en même temps, si je dessine une femme forte, on va me faire le reproche inverse ! Aussi, le « méchant » de l’histoire, Simon Santo, inspiré de Trump, est représenté dans une piscine avec de jolies filles en bikinis et certains me disent « C’est donc cela le symbole de la réussite pour Dany ? ». Mais non ! On est dans une fiction ! Si on caricature Trump, on ne peut pas le représenter sur un vélo électrique quand même ! Au final, il y a toujours matière à critiquer et on ne peut pas plaire à tout le monde. Donc, je continue à travailler comme d’habitude, sinon, on ne fait plus rien.

Photo à l'occasion de l'interview de Dany
Photo réalisée à l’occasion de l’interview de Dany © Les Amis de la bande dessinée

Les Amis de la BD : Qu’en a pensé l’éditeur ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu de prépublication dans Spirou ?

Dany : On sent certaines frilosités chez les éditeurs qui anticipent d’éventuels problèmes, réactions ou critiques, voire certains scandales qui pourraient faire un buzz négatif. Il a pu y avoir certains blocages et demandes de retouches sur l’album, mais peu de choses au final. J’ai dû refaire à la marge le dessin de certains hommes noirs qui, c’est vrai, pouvaient paraître un peu trop caricaturaux. Yann a dû aussi changer quelques éléments de son scénario. A la base, Champignac aurait dû inventer un nouveau produit à base de champignon : le « Viagnac ». Pour l’illustrer, on voyait une pub où des vieux messieurs tiraient à l’arc avec difficultés, et ceux qui utilisaient le Viagnac y arrivaient beaucoup mieux que les autres et scandaient : « Avec Viagnac, je peux bander mon arc ! ». C’était drôle et pas méchant du tout. Mais il a fallu modifier le nom en « Boostignac » et la publicité en quelque chose d’absurde pour bien montrer que ce changement était un peu ridicule. Un autre contretemps a été la sortie repoussée de l’album qui est terminé depuis novembre 2022 et qui aurait dû être publié en avril 2023. Quant à la prépublication dans Spirou, c’est dommage car j’aurais bien aimé que cela se fasse. Mais c’est comme cela, l’album est paru, les gens peuvent le lire et c’est bien cela le plus important !

Les Amis de la BD : L’histoire fait intervenir énormément de clins d’œil, dont la présence de Kay McCloud, une héroïne que vous avez créée avec Greg. Une idée à vous ?

Dany : Non, justement, c’est Yann qui a voulu mettre ce personnage dans l’album ! Yann est un incroyable connaisseur de BD et il a exhumé ce personnage de la série « Jo Nuage et Kay McCloud » que j’avais créé avec Greg pour l’éphémère « Achille Talon magazine ». Évidemment, j’ai été très heureux de cette trouvaille, et de pouvoir redessiner Kay. Je ne l’ai pas du tout changé, pour que ceux qui avaient lu cette BD puissent la reconnaître. J’ai d’ailleurs une anecdote sur « Jo Nuage et Kay McCloud ». C’était une série humoristique sur la police. Franquin l’avait lue et m’avait fait un très beau compliment en me disant qu’il avait été touché par mon dessin et que cette série, c’était du « Dany au naturel avec un très beau style libre ». Il m’avait envoyé ce petit mot avec un formidable dessin humoristique, comme il savait si bien le faire, un peu dans le style de ses fameuses signatures. Cela m’avait vraiment fait plaisir, surtout venant de mon idole ! Malheureusement, « Jo Nuage et Kay McCloud » n’a pas survécu à « Achille Talon magazine » qui a été stoppé très rapidement. C’était pourtant une revue intéressante dans laquelle on trouvait notamment aussi « Leonard » de Turk et De Groot. Greg y avait mis beaucoup d’énergie, mais parfois les éditeurs font des choix qui nous dépassent tous.

Couverture de l'album Spirou et la Gorgone bleue
Photo d’une couverture alternative inédite réalisée à l’occasion de l’interview de Dany © Spirou – Dany et Yann – Dupuis

Les Amis de la BD : C’est justement grâce à Greg que vous avez pu intégrer le journal Tintin dans les 60s. Comment cela s’est-il passé ?

Dany : C’est une belle histoire où le hasard a très bien fait les choses. J’avais toujours rêvé de faire de la BD, mais lorsque j’étais étudiant à St Luc, à Liège, il n’y avait pas de section « Bande dessinée ». J’ai donc opté pour la publicité en me disant que cela pourrait quand même me faire gagner ma vie par le dessin. Un jour, le dessinateur Mitteï, qui venait voir les productions des étudiants de l’institut, a repéré mon travail et m’a offert d’être son assistant. Or, il était lui-même l’assistant de Tibet et de Greg ! J’ai ainsi pu faire les décors de certains Ric Hochet, dont « L’ombre de Caméléon » et « Rapt sur le France ». J’ai ensuite fait mon service militaire et à mon retour, Greg m’a proposé de travailler avec lui et de faire officiellement les décors de certaines de ses séries, dont « Quentin Gentil et les As » et les couleurs d’ « Achille Talon » et ainsi de devenir membre du fameux « Studio Greg », avec Hermann et Dupa. C’était une merveilleuse opportunité que j’ai, bien entendu, tout de suite acceptée !

Les Amis de la BD : Greg était alors rédacteur en chef de Tintin et vous a proposé de créer avec lui la série Olivier Rameau. D’où est venue cette incroyable idée ?

Dany : Greg est en effet devenu le rédacteur en chef de Tintin à une époque où ce journal était une grosse machine un peu en perte de vitesse. Franquin – qui disait même que le journal était un éléphant malade – l’avait prévenu de l’énorme et difficile travail qui l’attendait. Mais Greg a relevé le défi et a redynamisé Tintin d’une façon incroyable et l’a rendu extrêmement vivant, ce qui a fait grincer bien des dents, notamment celles de certains auteurs qui ne voulaient absolument pas d’une telle révolution. Cela a cependant été un énorme succès. Il a ainsi créé beaucoup de séries qui ont renouvelé le journal, notamment Olivier Rameau qu’il m’a très rapidement proposé. A l’époque, je rêvais de faire une BD d’action policière avec beaucoup d’humour, type Gil Jourdan. Quand Greg m’a parlé de Razibus, Rêverose, de Ziroboudons, et de tout l’univers de la série, je ne m’y attendais absolument pas ! J’ai cependant été tout de suite charmé par cette idée originale et m’y suis consacré avec joie.

Photo à l'occasion de l'interview de Dany
Photo réalisée à l’occasion de l’interview de Dany © Les Amis de la bande dessinée

Les Amis de la BD : Nous fêtons en ce mois de septembre les 77 ans du journal Tintin. Un « mook » vient de paraître à cette occasion. Vous avez été un des piliers de ce journal, pouvez-vous nous raconter cette époque ?

Dany : Je ne suis pas quelqu’un de particulièrement nostalgique mais je peux vous dire que c’était une époque vraiment formidable. On travaillait tous pour un journal qui était une vraie famille pour nous, et on n’hésitait pas à y donner tout notre temps pour des numéros spéciaux ou pour toutes sortes de travaux. En plus des séries que j’assumais, j’ai réalisé un grand nombre d’illustrations et de couvertures. J’en ai fait 67 au total ! BD Must a d’ailleurs recensé tout ce travail dans un album. C’était beaucoup de boulot, mais aussi l’occasion de tester d’autres techniques et de proposer des choses un peu différentes. Et c’était une relation « gagnant / gagnant » car, avec un journal, l’éditeur pouvait tester facilement de nouveaux auteurs étant donné que l’investissement y est beaucoup plus léger qu’avec un album, comme c’est le cas actuellement. Et les auteurs s’y retrouvaient, déjà financièrement avec de bons prix à la page, et ensuite avec une ambiance de travail familiale. C’était vraiment de très bonnes années.

Les Amis de la BD : Dans le mook, vous réalisez un hommage à Ric Hochet, pourquoi ce choix ?

Dany : J’ai été l’un des premiers consultés par l’éditeur et donc, j’ai pu avoir toute liberté pour choisir la série que j’allais dessiner. J’ai choisi Ric Hochet car il faut savoir qu’à la grande époque du journal, c’était une série star qui a été en tête du fameux référendum pendant 8 ans. Et Tibet a été un des piliers de Tintin et un de mes meilleurs amis. J’ai été très heureux de lui faire cet hommage, tout en gardant une grande liberté et en l’égratignant un petit peu, notamment lorsque j’y parle des vestes mouchetées de Ric ou de ses Porsche jaunes. Une Porsche jaune ! Quelle hérésie ! Mais pourquoi avoir fait cela ? (rires)

Les Amis de la BD : Olivier Grenson a dessiné dans ce mook un hommage à Olivier Rameau. Qu’en avez-vous pensé ?

Dany : J’ai beaucoup aimé son travail, qui est d’une grande qualité. Grenson est un grand ami à moi et j’ai été très content et très fier qu’il ait choisi Olivier Rameau pour ce numéro spécial. Il ne m’en a pas parlé à l’avance en plus, donc, cela a été une très bonne surprise. Le dessin est vraiment très bon, Olivier et Colombe sont vraiment très beaux, très réussis. Je suis un fantaisiste, mais Olivier Grenson est, lui, un vrai poète.

Dédicace dans l'album de Spirou et la Gorgone bleue
Dédicace réalisée à l’occasion de l’interview de Dany © Les Amis de la bande dessinée

Les Amis de la BD : Pour finir, pouvez-vous nous parler de vos projets ?

Dany : Comme je vous l’ai dit au début de notre conversation, j’aime beaucoup faire des choses différentes et j’accepte beaucoup de propositions. J’ai deux sujets en préparation. Le premier, au Lombard, est de type « roman noir ». Le Lombard a acquis les droits d’adaptation en bande dessinée d’un éditeur qui a lui-même les droits sur des romans noirs des années 50 à nos jours et j’ai accepté d’en reprendre un. Je vais pouvoir renouer avec le style semi-humoristique / semi-réaliste que j’avais utilisé pour « Equator » à l’époque. J’ai déjà commencé à étudier les personnages et cela m’amuse beaucoup. L’action se passera à Los Angeles et je vais donc devoir retourner là-bas pour prendre des photos des quartiers hispaniques et parfaire ma documentation. Il faudra faire attention, car ce sont des endroits qui sont un peu dangereux. Mais c’est un excellent prétexte pour retourner à L.A. où j’ai déjà été deux fois ! (rires) Mon deuxième projet est un nouvel album d’Olivier Rameau ! J’ai écrit le scénario de ce tome qui va s’intituler « Le pays des 1001 ennuis ». Cela racontera la confrontation entre Rêverose, là où vivent nos héros, et un autre pays qui ressemble à Rêverose, dans une version plus orientale. J’ai déjà fait le découpage et suis très content de retrouver cette série !

Conclusion de l’interview de Dany

Les lecteurs venus pour la dédicace attendent depuis plusieurs minutes lorsque nous finissons cette interview. Le temps a passé beaucoup trop vite et il est bien difficile de prendre congé. Dany, tout en gentillesse, nous promet un autre rendez-vous lorsque son agenda, fait de festivals et d’autres séances de dédicaces sera moins chargé et lorsqu’il pourra nous parler de l’avancée de ses projets. Alors, comme on dit dans les journaux de BD : à suivre !

Propos recueillis par Mathieu DEPIT

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