Les Plumes d’aigle douce – T5 de La Boîte à musique
Nola est une petite fille au destin particulier. Grâce à une petite boîte à musique, legs de sa défunte mère, Annah, elle dispose d’une porte qui lui permet de voyager entre l’Hexomonde (le nôtre) et Pandorient, un monde parallèle enchanté incroyable, peuplé d’habitants aussi extravagants que fascinants.
Dans ce cinquième opus, la jeune fille a un gros souci. Alors que dans l’album précédent, Nola et ses amis pandorientaux, Igor et Andréa, venaient de résoudre une enquête liée à une disparition, elle se retrouve bloquée à Pandorient. En effet, dans son monde la clé de la boîte à musique est tombée. Un événement qui bouleverse son retour et lui barre le passage pour rentrer chez elle. Et même si le temps s’écoule différemment entre les deux univers, il s’agit de ne pas traîner afin de ne pas inquiéter le papa de Nola. Débute alors une quête extraordinaire pour débusquer de précieuses plumes d’aigles douces, ingrédients indispensables à la formule qui l’aidera à retourner chez nous.
Sous la plume de Carbone, le récit nous entraîne à nouveau à la découverte d’un univers presque féérique et de personnages fantasques et excentriques qui sortent de l’imagination fertile de l’auteure. L’herboriste malvoyant est notamment de retour ; il joue un rôle prépondérant dans cette nouvelle aventure. En toile de fond de la série, Nola apprend à vivre avec le décès de sa mère. Chaque épisode en révèle davantage sur la présence de Annah à Pandorient et surtout sur les raisons de sa mort. En outre, cet album est une ode, à peine voilée, à la nature et une sorte de plaidoyer contre la chasse. Ainsi, l’héroïne et ses amis se retrouvent confrontés à une question existentielle : comment se procurer des plumes d’aigles douces, sans tuer l’animal ? Maligne et habile négociatrice, Nola affronte bien des épreuves pour atteindre son but. Un album dans la veine des précédents qui aborde des thématiques complexes dans un environnement pas si enchanté que cela.
Côté dessins et couleurs, le talentueux Gijé a su, une nouvelle fois, nous embarquer dans l’univers de Pandorient en brossant d’une main de maître cette galerie de personnages hétéroclites. À relever que dans cette panoplie de portraits en tout genre, oscillant entre animaux connus (avec quelques subtils ajouts poétiques) de notre monde et habitants totalement fantasmagoriques, l’un d’entre eux est le vainqueur d’un concours de dessin organisé par Dupuis. Ré-Interprété par Gijé, il croise discrètement le chemin de nos héros au cours de l’album. D’autres personnages imaginés par les lecteurs figurent également dans les pages de ce tome 5. À vous de les identifier !
À l’image du scénario, le trait et les couleurs nous happent à l’image d’une double page exceptionnelle où un aigle douce enlève Nola à ses amis. Du reste, grâce à cet album, on découvre une nouvelle facette de ce monde extraordinaire. Loin de la cité, on s’émerveille comme Télio l’herboriste des paysages de Pandorient : « Oui, moi aussi ce paysage me laissait sans voix ! ». Entre montagnes, mer, lacs et cascades, il y aurait comme un petit air de Martinique, région d’adoption de Carbone.
Ce cinquième album conclut le premier cycle de La boîte à musique. Si on progresse à grands pas sur les causes du décès de Annah, de nombreuses énigmes restent à découvrir. Après Pandorient, le mystérieux monde de Pandoccident semble détenir la clé de bien des secrets qui se cachent encore de Nola.
Chronique écrite par Bruce RENNES
Informations sur l’album
- Scénario : Carbone
- Dessin : Gijé
- Couleurs : Gijé
- Éditeur : Dupuis « Tous publics »
- Date de sortie : 29 octobre 2021
- Pagination : 56 en couleurs
- Format : 218 x 300
