Tattoo compris, le tome 17 de Kid Paddle

Kid Paddle est un garçon tout ce qu’il y a de plus classique : il est sympathique, va à l’école, et a une bande d’amis fidèles. Il est cependant doté d’une imagination débordante, portée vers un univers bien particulier, en partie enseignée par les jeux vidéo qu’il adore : les monstres, les zombis, l’horreur, et tout ce qui est généralement peu ragoutant.

Couverture de Tattoo compris — © Midam – Kid Paddle – Dupuis

La formule reste la même dans ce 17^ème album « Tattoo Compris » où, dans des gags d’une ou plusieurs planches, Kid déploie tous ses talents dans l’environnement qui est le sien. Ainsi, que ce soit à l’école, au supermarché, pendant un repas ou dans un musée visité avec la classe, la fraicheur de l’enfance aidant, notre héros à casquette va s’inventer des histoires et des situations étranges et incroyablement gores, sans oublier bien sûr ses fréquentes pauses devant sa console. Fier de lui, et convaincu par le bienfondé de son esprit fertile, il n’hésite pas à exhiber ses trouvailles sous l’œil réprobateur et dégouté de sa sœur Carole qui voit en lui un débile mental, et de son père, brave fonctionnaire incroyablement pantouflard et classique, qui, bien qu’étant résigné par son rejeton, lui prévoit souvent un beau destin en idéalisant quelque peu ses idées saugrenues.

Page 3 de Tattoo compris — © Midam – Kid Paddle – Dupuis

Lire un nouveau tome de Kid Paddle est toujours un moment agréable, et une salutaire tranche de bonne humeur, sans aucune prétention. Cette série est intemporelle du fait d’un univers sans époque vraiment déterminée (on y joue aux jeux d’arcade, on y regarde la télé, il faut sauver la princesse dans les jeux vidéo, les personnages n’ont pas de portable), mais aussi par le marqueur éternel d’enfants s’imaginant des jeux et un monde typiquement à eux. Malgré un certain aspect un peu naïf et « old school », cela rend l’ensemble réjouissant et sympathique, et « Tattoo Compris » n’échappe pas à la règle. L’album, malgré une absence de renouvellement propre aux thèmes même de la BD, est rafraichissant par de belles trouvailles bien faites, et totalement dans l’esprit de la série. Ainsi, on rigole franchement en suivant Kid expliquer que Neil Armstrong est un Alien infiltré à la NASA, en le voyant effrayer sa sœur avec une simple pomme de terre, ou à lutter contre le lobby des plus de 70 ans… En revanche, on essaie en vain de comprendre le lien entre le titre et l’album…

Page 4 de Tattoo compris — © Midam – Kid Paddle – Dupuis

Comme toujours, le dessin clair, abordable et net de Midam et Dairin, parfaitement adapté à l’école de Marcinelle, rend ce 17^ème tome très lisible et attractif. A noter que la première édition rend un bel hommage à ce dessin, en proposant deux jolies pages de crayonnés en fin d’album. La BD est certes destinée aux plus jeunes qui l’apprécieront, mais saura aussi satisfaire les lecteurs plus âgés qui verront en Kid Paddle une série classique, à l’humour toujours percutant.