Un cow-boy dans la ville le T2 de Walter Appleduck

Dans la droite lignée du trop éphémère « Z comme Don Diego », le duo pythonesque Fabcaro/Erre nous gratifie avec Un cow-boy dans la ville, d’une très chouette parodie de Western. De l’absurde et du comique de situation (sitcom) par des maîtres du genre.

Couverture de l'album Un cow-boy dans la ville — © Walter Appleduck – Fabrice Erre et Fabcaro – Dupuis

Walter Appleduck est un citadin aspirant cow-boy. On a fait sa connaissance dans le tome 1, lors de son stage à Dirty Old Town pour compléter son master, sous la houlette de Billy, shérif adjoint ; un premier épisode de clashes culturels savoureux qui s’est plutôt mal fini pour Billy, obligé de s’exiler après avoir humilié sa flamme, Miss Rigby, et lui-même par la même occasion.

Page 4 de l'album Un cow-boy dans la ville — © Walter Appleduck – Fabrice Erre et Fabcaro – Dupuis

Walter, reconnaissant, se charge donc de le ramener avec lui à la grande ville. Son but : éveiller chez le rustre Billy des sentiments d’humanisme, d’altruisme et de compassion pour les minorités. Pas une mince affaire…

Page 5 de l'album Un cow-boy dans la ville — © Walter Appleduck – Fabrice Erre et Fabcaro – Dupuis

Fabcaro et Fabrice Erre reprennent les ingrédients de leur déjà excellent « Z comme Don Diego » (2 tomes et une intégrale chez Dargaud) : on prend un genre (ici, le western), clichés compris, on les passe à la moulinette avec une bonne dose d’absurde Pythonesque et d’anachronismes, et on voit ce qui en sort. Le résultat ne déçoit pas : les gags, constituant bout à bout une histoire cohérente, sont impeccablement rythmés et découpés, jouent intelligemment du ressort comique du choc culturel, et font mouche quasiment à chaque fois.

Page 6 de l'album Un cow-boy dans la ville — © Walter Appleduck – Fabrice Erre et Fabcaro – Dupuis

N’hésitant pas à glisser quelques piques sur notre monde contemporain (consumérisme, réseaux sociaux, politiciens actuels), Fabcaro parvient à donner à cet univers loufoque plusieurs niveaux de lecture, tandis que Fabrice Erre nous gratifie de son graphisme rond et irrésistiblement expressif. L’accord entre les deux est, comme à chaque fois, redoutablement efficace.