T9 de Frnck - Apocalypse - Les Amis de la BD

T9 de Frnck, L’album Apocalypse nous promet une sacrée aventure, sous le signe de la fin du monde, avec Olivier Bocquet au scénario, Brice Cossu au dessin et Yoann Guillo comme coloriste.

Couverture du T9 de Frnck — © Frnck – Olivier Bocquet et Brice Cossu – Dupuis

Dans ce nouvel album, le lecteur retrouve Frank et sa bande en pleine Préhistoire. Alors que le calme régnait, la chute d’une météorite engendre un air de fin du monde obligeant animaux et humains à fuir à toutes jambes.

Frank et sa communauté n’ont qu’un seul objectif dorénavant : atteindre à tout prix le XXIème siècle pour se mettre en sécurité ! Seulement, de nombreux obstacles naturels s’invitent sur leur route, comme une caverne dépourvue de sortie. En parallèle, Isaac et Chipolata font leur propre cheminement, et se retrouvent à devoir traverser une rivière de lave !

Page 3 du T9 de Frnck — © Frnck – Olivier Bocquet et Brice Cossu – Dupuis

Une belle dynamique de groupe

Olivier Bocquet décrit dans ce neuvième tome une belle alchimie au sein de la tribu, fuyant une catastrophe naturelle qui risque de l’anéantir et où chacun veille à la survie de l’autre. Les animaux vivent les mêmes bouleversements et se voient très valorisés tout au long de l’album.

Dans ce tome qui marque la fin du deuxième cycle, Frank fait l’expérience de l’amour, mais aussi celle de la séparation. Malgré l’urgence de la situation, le jeune blond avoue ses sentiments à Kenza et c’est toute sa vulnérabilité qui transparaît dans cette partie de l’intrigue. Etait-ce le bon moment pour avoir une petite amie ? Seule la lecture d’Apocalyse pourra vous le dire.

Page 4 du T9 de Frnck — © Frnck – Olivier Bocquet et Brice Cossu – Dupuis

Ni trop d’humour, ni trop de mélo, mais un enjeu de taille

Ce qui saute aux yeux à la lecture d’Apocalypse, c’est la bonne humeur qui se dégage de l’album, malgré l’aspect dramatique de la situation. L’auteur parvient à nous plonger dans une course contre la montre qui fait la part belle aux imprévus tout en trouvant un juste milieu entre atmosphère sombre de fin du monde et touches d’humour savamment dosées.

Quand les personnages ne sont pas en train de courir pour sauver leur peau, que ce soit dans les plaines ou dans les forêts, mêlés aux animaux ou aux prises avec de violents incendies, ils s’unissent pour franchir un obstacle ou pour faire le point. Grâce à l’ingéniosité de l’auteur et à la lisibilité tant du scénario que du dessin, le lecteur comprend que Frnk et sa tribu, loin de tourner en rond, font tout pour atteindre la frontière qui les ramènera dans le futur, et que seule la nature en plein cataclysme pourrait les en empêcher.

Page 5 du T9 de Frnck — © Frnck – Olivier Bocquet et Brice Cossu – Dupuis

Brice Cossu et la représentation de la nature

Le dessinateur nous enchante dans Apocalypse par sa représentation de la nature, qui est omniprésente dans l’album. Non seulement les deux premières pages sont sublimes par la focalisation sur la naissance d’un animal préhistorique dans toute sa poésie, mais en plus il réserve des cases entières montrant uniquement des animaux en fuite magnifiquement représentés. Des animaux ailés impressionnants font également leur apparition et les planches qui leurs sont consacrées valent absolument le détour. Le soin qui a été apporté au dessin de ces animaux est une des bonnes raisons de lire cet album.

Page 6 de l'album Apocalypse — © Frnck – Olivier Bocquet et Brice Cossu – Dupuis

Rien n’est figé dans le dessin : l’expressivité des personnages, souvent surpris par ce qui leur arrive, tout comme la représentation du mouvement, principalement la précipitation, font ressentir l’urgence de la situation tout en leur conférant une certaine beauté. Cet album est aussi magnifié par la mise en couleur de Yoann Guillo, qui nous plonge allégremment dans des ambiances différentes, que ce soit le passage au-dessus d’une rivière de lave, le cheminement au coeur d’une sombre caverne ou encore la course à travers une forêt en plein incendie.

Ce nouveau tome de Frnk impressionne par ses qualités graphiques tout comme il met admirablement l’accent sur un objectif commun à tous les personnages : fuir la fin du monde et rejoindre le futur coûte que coûte. On retiendra comme seul bémol que certains épisodes nous fassent oublier la présence d’une menace et la nécessité d’avoir lu les autres albums pour comprendre toutes les intéractions entre les nombreux personnages, tous plus captivants les uns que les autres.