Rétro – Service compris – Aristote et ses Potes
Quelle sacrée bande que celle qui se retrouve autour d’Aristote à gérer un restaurant végétarien, et tout ça parce que le personnel… est constitué d’animaux ! Même si tous se montrent très appliqués, pas sûr qu’ils n’aient pas quelques manies agaçantes, et pas sûr non plus que l’établissement soit au goût de la société immobilière qui leur a accordé un contrat de location !
Une bande dessinée des Pays-Bas pour changer ? Avec Aristote et ses potes, c’est un retour dans les années 80 que l’on fait, et ce aux côtés de Gerrit de Jager, qui a publié 10 albums aux éditions Dupuis, dans un style humoristique savoureux !
Avec Ben le bouc au vestiaire, on ne s’ennuie pas !
La joyeuse bande d’animaux bipèdes et habillés comme vous et moi ne fait qu’un autour d’Aristote, seul humain parmi l’ensemble. Légèrement sur les nerfs et soucieux de mener son affaire, il semble quand-même faire fonctionner son restaurant sans viande sans trop de casse…
Bien sûr, le quotidien au travail n’est pas si simple. S’il n’y avait pas Ben le bouc qui faisait du zèle avec la partie vestiaire, il y aurait peut-être moins d’énervement, autant du côté du staff que du côté des clients, qui doivent user de nombreux stratagèmes pour que Ben ne leur arrache pas leur veste contre leur gré !
C’est aussi un sérieux challenge pour l’agent immobilier, qui ne sait plus comment pénétrer dans le restaurant sans être refoulé dès le vestiaire. Il a pourtant un message important à transmettre à Aristote, mais rien ne tourne jamais en sa faveur, on y verrait presque le pauvre Monsieur De Mesmaeker et son contrat jamais signé… Ce comique de répétition donne énormément de saveur à l’album, l’histoire se répète, mais jamais de la même façon !
Une bande dessinée loufoque qui envoie du gag
Aristote et ses potes, ce sont des enchaînements de gags généralement d’une page, mais avec une continuité dans le récit. On aménage le restaurant, les premiers clients arrivent, le personnel prend des initiatives plus ou moins heureuses, l’agent immobilier ne cesse de chercher comment contourner le fameux vestiaire, et la question « viande ou pas viande » revient régulièrement sur le tapis. Il faut dire qu’Aristote ne semble pas vouloir comprendre que manger du steak reviendrait à manger un membre de son personnel !
Gerrit de Jager parvient toujours à nous faire rire grâce à cette BD pourtant parfois délaissée aujourd’hui. Son style de dessin se reconnaît entre mille, avec des nez ou des pifs marqués, de l’expressivité dans les visages et les attitudes et un côté assez déjanté. L’auteur nous amuse par son art du comique de situation ! Avec cette bande dessinée, on n’est jamais au bout de ses surprises, et certains gags sont vraiment loufoques ! En tout cas, rien de bien méchant, car au fond d’eux, Ben, Georges ou encore Emmy veulent vraiment bien faire…
Le premier tome de la série nous met directement dans la bain et on rit des gags que l’on n’a pas vu venir, avec une bande de copains barrés que l’on aimerait presque rencontrer en vrai, à moins de redouter le passage par le mystique vestiaire… On se sent presque comme Kid Paddle et Horace, automatiquement refoulés à l’entrée du cinéma, et ce n’est pas pour nous déplaire.
Chronique écrite par Aurélie DORCHY
Informations sur le T1 de Aristote et ses Potes
- Scénario : Gerrit De Jager
- Dessin : Gerrit De Jager
- Couleurs : Gerrit De Jager
- Éditeur : Dupuis
- Date de sortie : novembre 1986
- Pagination : 44 en couleurs
