Pico Bogue tome 16 : Haïku
Poétique par essence, la série Pico Bogue, dont Dominique Roques et Alexis Dormal signent déjà le 16e opus, méritait amplement d’intégrer des anecdotes consacrées aux plus courts des poèmes : les haïkus.

©Dargaud, 2024 – Pico Bogue tome 16 : Haïku – Dominique Roques et Alexis Dormal
Pico mène une vie tout ce qu’il y a de plus classique, entouré de parents aimants et d’une petite sœur pleine de caractère, ayant elle-même droit à sa propre série. Son quotidien n’offre rien d’exaltant à première vue : qu’il soit à l’école, à la maison ou à l’extérieur avec des copains, le jeune garçon aux cheveux roux ne vit pas d’aventures trépidantes.

©Dargaud, 2024 – Pico Bogue tome 16 : Haïku – Dominique Roques et Alexis Dormal
Pico Bogue ou philosopher avec poésie
Pourtant, particulièrement éveillé, il ne cesse de surprendre ses parents et ses professeurs, mais aussi nous, lecteurs avides de nourriture intellectuelle, de réflexions inattendues et intelligentes, qui donnent un nouveau regard sur des situations ordinaires. Dans Haïku, l’étymologie des mots est régulièrement matière à discussion entre Pico Bogue et son père. Quand ce dernier le traite de “feignant”, il ne s’attend pas à ce que son fils décortique le mot jusqu’à ce que ça cela se retourne contre lui !

©Dargaud, 2024 – Pico Bogue tome 16 : Haïku – Dominique Roques et Alexis Dormal
Une grande partie de l’album est consacrée au nouvel intérêt du jeune garçon pour la poésie d’origine japonaise en trois vers. Pour Pico, cet art ne permet pas seulement de sublimer le quotidien, il lui sert aussi à riposter sous une forme inattendue lorsqu’il est enguirlandé par ses parents, que ce soit parce qu’il grignote de manière intempestive ou parce qu’il laisse tout traîner dans sa chambre. Toutes ces pensées élevées n’empêchent d’ailleurs pas le jeune philosophe en puissance de se disputer avec Ana Ana, toujours bien affirmée, ou de se retrouver coincé sur une île avec des copains à cause de la marée haute.

©Dargaud, 2024 – Pico Bogue tome 16 : Haïku – Dominique Roques et Alexis Dormal
Aquarelles propices à la méditation dans Haïku
Haïku régale les amoureux des bons mots tout comme ceux qui trouvent adorables les enfants qui ont de l’esprit. La vie de cette petite famille est d’autant plus lumineuse que les saynètes sont sublimées par Alexis Dormal et son talent d’aquarelliste. Lorsqu’il représente l’intérieur de la maison de Pico Bogue et Ana Ana plus en détail, le lecteur pourrait passer plusieurs minutes à en observer chaque élément, presque en méditation devant la beauté des choses simples.

©Dargaud, 2024 – Pico Bogue tome 16 : Haïku – Dominique Roques et Alexis Dormal
En contemplant les représentations de scènes extérieures, traitées telle de la peinture impressionniste, le lecteur a l’impression d’entrer en méditation. Le dessinateur fractionne tout en petites taches de couleurs qui apportent beaucoup d’originalité à l’album. Bien entendu, ce sont les échanges spirituels qui constituent l’ADN de Pico Bogue et ceux-ci ne requièrent pas à chaque fois un tel niveau de détail. Un simple fond coloré derrière les personnages suffit quelquefois.

©Dargaud, 2024 – Pico Bogue tome 16 : Haïku – Dominique Roques et Alexis Dormal
Dominique Roques et son fils Alexis Dormal proposent un nouvel opus de Pico Bogue qui renferme à nouveau nombre de bons mots et de réflexions inattendues pleines de bon sens, parfois facétieuses de la part du petit garçon, de sa sœur pleine de caractère, et même de leurs petits copains. Ce seizième tome consacré aux Haïkus suscitera certainement un nouvel intérêt pour la poésie chez les jeunes lecteurs, et c’est une chance inespérée pour Calliope et Erato, respectivement muses de la poésie épique et de la poésie lyrique !
Une chronique écrite par : Aurélie Dorchy
Informations sur l’album :
- Scénario : Dominique Roques
- Dessin et couleurs : Alexis Dormal
- Éditeur : Dargaud
- Date de sortie : Le 04 octobre 2024
- Pagination : 48 pages en couleurs