Par Toutatis ! – T6 des Nouvelles Aventures de Lapinot
Une parodie d’Astérix sur un site de fan de Spirou ?! Oui, mais réalisé par un auteur qu’on lit régulièrement dans le journal, Lewis Trondheim, qui en plus avait déjà réalisé un faux album de Spirou et Fantasio en 2003. Le résultat donne une excellente histoire, intitulée Par Toutatis !, qui plaira aussi bien à ceux qui aiment Lapinot, qu’aux amateurs des aventures du petit gaulois.
Lapinot se réveille dans une forêt. Il n’a aucun souvenir de la façon dont il a atterri là-bas et se retrouve vêtu d’un étrange accoutrement. Alors qu’il reprend ses esprits, un gr… un bonhomme enveloppé, qui ressemble à Obélix, l’apostrophe en l’appelant Astérix. Il semble le prendre pour le véritable petit guerrier Gaulois, malgré ses grandes oreilles et ses grands pieds. Lapinot finit par croire à un jeu de rôle géant organisé par son copain Richard et joue le jeu. Il goûte la potion magique, ce qui lui donne véritablement une force surhumaine. Il doit se rendre à l’évidence… il est coincé dans le corps d’Astérix.
Contrairement à la BD, boire de la potion magique et taper sur les Romains ont de véritables conséquences dans cet univers. Lapinot va rapidement s’en rendre compte. Au même moment au village, c’est l’effervescence, le Dieu gaulois Toutatis est descendu sur Terre pour prévenir d’une attaque massive des légions romaines, qui seront aidées de leur côté par le Dieu Romain Jupiter. Toutatis qui a observé les aventures de nos héros depuis le ciel, connait leurs exploits et ne doute pas de leur valeur face à cette épreuve.
Après L’Accélérateur atomique en 2003, Lewis Trondheim s’attaque à travers Lapinot, à un autre classique de la BD franco-belge, Astérix. Contrairement à L’Accélérateur atomique qui était un album déguisé de Spirou et Fantasio qui rendait hommage à la série, ici il ne s’agit pas d’un album d’Astérix à la sauce Lewis Trondheim, mais d’une histoire de Lapinot dans l’univers créé par René Goscinny et Albert Uderzo. Sur la couverture, l’album est vendu comme une « parodix », mais c’est un peu plus compliqué que ça de le classifier. On sent que l’auteur a un véritable respect pour Astérix et à aucun moment elle ne se retrouve ridiculisée ou tournée en dérision.
Il est impossible d’aller bien loin dans l’analyse de l’album sans gâcher le plaisir de la lecture, car au-delà de l’aspect burlesque de la situation de base, l’histoire possède plusieurs retournements de situation qui sont à découvrir. Lewis Trondheim maitrise complètement les codes et l’univers d’Astérix, ce qui lui permet de jouer à fond avec et de se permettre d’excellentes idées, comme celle de détourner les aspects parodiques de la série originale… en les rendant réels. Il s’autorise aussi un humour plus classique façon Astérix, comme les jeux de mots qui sont nombreux.
Côté graphismes, ils restent fidèles à ceux des albums de Lapinot. Lewis Trondheim introduit à la sauce Lapinot, l’ensemble des aspects graphiques qu’on s’attend à trouver dans un album d’Astérix. Tous les personnages font une apparition et les décors oscillent entre le village, la forêt et les camps romains.
Chronique écrite par Adrien LAURENT
Informations sur l’album
- Scénario : Lewis Trondheim
- Dessin : Lewis Trondheim
- Couleurs : Brigitte Findakly
- Éditeur : L’Association
- Date de sortie : 17 juin 2022
- Pagination : 48 en couleurs
- Format : 219 x 287
