Les Royaumes muets

Les Royaumes muets est une BD à l’inspiration gothique, qui décrit une vie après la mort assez poétique, car sans le savoir pourquoi, Perséphone, l’héroïne peut voir les morts, et ça va l’attirer dans une drôle aventure.

Couverture de l'album Les Royaumes muets — © Les Royaumes muets – Jérémie Almanza et Séverine Gauthier – Editions Oxymore

Les royaumes muets raconte l’histoire de Perséphone qui, ayant accompagné ses parents à la veillée funèbre de leur voisin, Victor, rencontre le fantôme de celui-ci. Ils apprennent tous deux que les chasseurs de soupirs, Charles et Théophile, censés récolter le dernier soupir des défunts pour leurs permettre d’accéder à la vie après la mort, sont arrivés trop tard pour Victor, risquant de le condamner à l’errance éternelle. En voulant les aider à réparer leur bêtise, Perséphone glisse par inadvertance dans le royaume des morts, où elle va vivre une aventure étonnante…

Page 6 de l'album Les Royaumes muets — © Les Royaumes muets – Jérémie Almanza et Séverine Gauthier – Editions Oxymore

Des dessins sombres, mais poétiques

Le dessin des personnages, par Jérémie Almanza (au dessin de Eco et Pinocchio) est enfantin et très compréhensible. Les arrière-plans sont bourrés de détails, et on peut facilement se perdre dans la contemplation de certaines scènes. Les couleurs sont plutôt sombres et s’harmonisent avec l’histoire. La couverture représente comme l’entrée d’un caveau, et la bougie de Perséphone permet d’en apprécier chaque détail. Le titre rouge contraste franchement avec le fond noir pour attirer l’œil tandis que des petits fantômes sont mis en valeur par une belle impression au vernis sélectif, et semblent malicieusement danser sur le pourtour de la couverture.

Page 7 de l'album Les Royaumes muets — © Les Royaumes muets – Jérémie Almanza et Séverine Gauthier – Editions Oxymore

Des références cachées

On peut deviner, en lisant le livre, pourquoi a été choisi le nom du personnage : Perséphone, celle qui dans la mythologie grecque a rejoint l’Hadès, le monde des morts, et est considérée comme la protectrice de la vie après la mort. Et comme ce nom, l’auteure (Séverine Gauthier qui a aussi scénarisé Aliénor, Fille de Merlin et L’Épouvantable Peur d’Épiphanie Frayeur) a caché habilement quelques jeux de mots, liés notamment à la mort et ses expressions, au cours du récit. L’histoire est entrecoupée de pages dans lesquelles sont reproduits des extraits de poèmes de personnes connues, telles que Victor Hugo, illustrés avec les personnages du livre à la façon des intermèdes, placés judicieusement au cours du récit. Le rythme de l’histoire est rapide, et on se laisse transporter d’un endroit à l’autre, au côté de Perséphone.

Page 8 de l'album Les Royaumes muets — © Les Royaumes muets – Jérémie Almanza et Séverine Gauthier – Editions Oxymore

Malgré le thème sensible de la mort, petits et grands peuvent apprécier cet album, que ce soit pour l’histoire ou les images. On peut même y trouver des touches d’humour, qui contribuent à dédramatiser ce sujet sensible.