Les Fabrice : A la poursuite du trésor de Décalécatán

Fabrice Erre et Fabrice Caro, alias Fabcaro, en plus d’être des auteurs à succès du Neuvième Art, sont de grands amis. Ils transcendent cette belle relation dans un album intime et touchant, plein de… Ah, non, en fait les deux Fabrice ont plutôt choisi de raconter la fois où ils se sont retrouvés en plein Mexique, à la recherche d’un fabuleux trésor Maya, face à l’hostilité de la jungle et à celle d’une multinationale prête à tout pour récupérer le magot !

A la poursuite du trésor de Décalécatán Dupuis couverture

Fabcaro et Fabrice Erre s’envolent pour Niort, afin de participer à un festival de BD. Après douze heures de vol, ils sont accueillis par Margarita qui emmène le duo à une conférence sur la culture Maya… qu’ils devront eux-mêmes animer. À la suite d’un imbroglio à l’aéroport, ils se sont en effet retrouvés au Mexique à la place de deux éminents spécialistes de l’histoire précolombienne. À eux la responsabilité de retrouver un trésor Maya avant la dangereuse et polluante entreprise Palmatec. Le sort de la biodiversité est entre leurs mains ! Pendant ce temps, à Niort, deux scientifiques dansent la Queuleuleu et racontent une blague…

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Fast & Famous

Après les Fab’ Four de Liverpool, voici les Fab’ Two des livres à bulles. À ma gauche, au scénario, Fabcaro, auteur non seulement de BD mais aussi de romans à succès, illustrateur et musicien, s’est tout d’abord fait connaître avec Zaïzaï, zaïzaï en 2015. Il a ensuite enchaîné les succès, aussi bien publics que critiques, comme Open Bar, jusqu’à devenir le scénariste d’Astérix sur l’excellent l’Iris Blanc, en 2023, en attendant le nouveau tome, en octobre 2025. À ma gauche, aussi, Fabrice Erre, déjà complice de Fabcaro sur des séries comme Walter Appleduckou Z comme Don Diego, est un grand spécialiste de l’humour gaguesque vitriolé avec des titres comme Coluche Président ou Réseau, Boulot, Dodo.

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Autant dire que ces deux larrons là, ils ne sont pas venus pour enfiler des perles mais plutôt des gags burlesques et autres jeux de mots à but rigolo. Et ça va vite, très vite, chez les Fabrice, les situations et dialogues s’enchaînent au rythme effréné d’une Cucaracha sous téquila, tous aussi débiles les uns que les autres mais avec une efficacité diabolique. On rit souvent et beaucoup dans ce one shot, notamment avec un humour de répétition redoutable et des rebondissements aussi improbables qu’inattendus, jusqu’à un final en apothéose de surenchère de l’absurde. Du début à la fin, l’album laisse le lecteur dans le même état ahuri d’imbécilité heureuse que son duo d’anti-héros.

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Fabs & Furious

Il faut dire que les auteurs ne se donnent pas le beau rôle : misogynes et un poil colonialistes, bêtes et maladroits, d’une mauvaise foi incroyable, les Fabrice ne sont pas sans rappeler certains protagonistes du cinéma burlesque américain, comme Oliver Hardy ou les 3 Stooges. Contrairement au trope du duo que tout oppose mais obligé de collaborer, ici c’est plutôt l’entente cordiale dans l’imbécilité et rien ne vient les diviser, en dehors de la moustache de Fabrice, heu Francis Cabrel.

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Le style graphique de Fabrice Erre colle parfaitement à l’humour de l’album. Là encore, le duo n’est pas vraiment mis en valeur avec leurs trognes génialement ahuries. Une caractéristique que l’on retrouve chez tous les acteurs de cette grande et pas trop glorieuse aventure, notamment Margarita et Rodrigo, presque interprétés respectivement par Angelina Jolie et Dwayne Johnson. Tout ce petit monde évolue dans des décors simples mais soignés, aux couleurs vives totalement appropriées signée Sandrine Greff, collaboratrice habituelle du dessinateur, mais qui aurait toutefois pu faire l’effort de s’appeler Fabrice.

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Vivement le prochain festival afin de découvrir la suite des périlleuses aventures des Fabrice, une seconde aventure probable, ou toutefois envisageable, comme le laisse suggérer la dernière case. On ne remerciera toutefois pas les auteurs de nous mettre en tête la chanson Au Bal Masqué de la Compagnie Créole et son fameux « Décalécatan, Décalécatan, ohé ohé » ! (Voilà, c’est cadeau)