Les Contes des coeurs perdus - Mitsuko

Neuvième album de la collection des Contes Des Cœurs Perdus de Loïc Clément, Mitsuko raconte l’histoire d’une jeune fille timide, aux divertissements pour le moins inhabituels, lui valant le dénigrement de tous les habitants de son village. Il aura fallu le regard de nouveaux venus dans la bourgade pour faire la lumière sur les mystères de Mitsuko.

Tous les habitants de Klervi regardent Mitsuko d’un drôle d’air, que ce soit à cause de ses origines orientales ou pour son habitude bizarre de fureter dans les poubelles du voisinage. Bérénice, fraîchement débarquée au village, préfère se faire sa propre idée sur ce drôle de personnage, plutôt que d’écouter les ragots qui l’entourent. De fil en aiguille, elle et son fils Oscar vont apprivoiser la demoiselle, et découvrir son passe-temps pour le moins original.

Faire d’une différence une force

Mitsuko est montrée du doigt dans tout le village, et pourtant, elle continue de faire ce qu’elle aime malgré ce que pensent ceux qui l’entourent, leurs moqueries et leur rejet. À son arrivé dans la petite commune, Bérénice ne réagit pas comme les autres, et cherche à connaître la jeune femme, allant même jusqu’à prendre sa défense face au plus grand nombre. Et cela finit par payer : Mitsuko, avec l’aide de Bérénice, parvient à montrer toute la richesse de sa différence et à se libérer du regard désapprobateur des mauvaises langues.

Des couleurs pétillantes de vie

Quin Leng a choisi de dessiner Mitsuko avec des oreilles et une queue de renard pour permettre de souligner joliment sa différence et d’ajouter poétiquement de la richesse au personnage. De plus, ces attributs attisent la curiosité du spectateur à son égard. Le reste du livre est tout aussi sensible tant le dessin est délicatement tracé, et les couleurs vives peintes à l’aquarelle ajoutent du dynamisme au rythme de l’histoire.

Ceci n’est pas une BD, c’est une fable dessinée

Le récit de Mitsuko est raconté à la manière d’une fable avec une subtile pointe d’humour. Le texte simple et court permet au lecteur d’aller droit au but, et les termes employés sont poétiques. Il y a très peu de dialogues, l’unique narratrice suffisant à elle seule à conter ce qu’il se passe dans le village, surtout sa rencontre avec Mitsuko, rendant les autres échanges superflus. Textes et images se complètent magnifiquement, tant ils illustrent parfaitement les dires de Bérénice, afin de permettre une plus belle immersion au cœur de l’histoire. Certaines images sont tous simplement belles au point que le lecteur peut se perdre dans la contemplation de la mer au côté de Bérénice et de son fils.

L’histoire de Mitsuko est à la fois courte et entraînante. Lorsque le spectateur arrive à la dernière page, il n’a qu’une envie : recommencer sa lecture. Cette magnifique bande dessinée laisse le lecteur dans l’attente curieuse d’un nouveau tome, en se demandant de quel nouveau personnage haut en couleur il va être question pour le dixième album des Contes des Cœurs Perdus.

Chronique écrite par Séréna MORCIANO

Informations sur l’album :