Le Trésor de Lucille – T3 des Sœurs Grémillet

Le nouvel opus des sœurs Grémillet réserve bien des surprises ! Dans Le Trésor de Lucille, ce troisième volume, c’est bien évidemment la benjamine qui est au cœur de l’intrigue. Après la ville et la campagne, changement d’ambiance : nous retrouvons les trois jeunes filles en colonie de vacances, au bord de l’océan. Giovanni Di Gregorio, au scénario et Alessandro Barbucci, au dessin, nous livrent une histoire sensible, pleine de poésie et une véritable ode au vivant.
Couverture de l'album Le Trésor de Lucille
© Les Sœurs Grémillet – Alessandro Barbucci et Giovanni Di Gregorio – Dupuis
Après un premier tome autour de Sarah, un deuxième axé sur Cassiopée, c’est au tour de la benjamine d’avoir le privilège d’associer son prénom au titre de l’album. Elle est au cœur de l’intrigue « Le trésor de Lucille ». Dans ce récit, ce sont les qualités de la jeune fille, considérées par les autres comme une différence, qui vont être mises en exergue, plus particulièrement son empathie et sa capacité à entendre et comprendre la souffrance animale.
Page 3 de l'album Le Trésor de Lucille
© Les Sœurs Grémillet – Alessandro Barbucci et Giovanni Di Gregorio – Dupuis
Durant les vacances de la Toussaint, les sœurs Gremillet ont été envoyées par leur mère en colonie de vacances au bord de l’océan Atlantique. Au menu : stage de voile, douces soirées autour de feux de bois sur la plage, etc. Un programme réjouissant pour tout·e adolescent·e, mais la météo d’un mois de novembre n’est pas tellement propice aux baignades. Lucille est mal comprise par ses deux aînées : ces dernières sont déroutées par l’attitude de leur petite sœur. Son isolement, son attrait particulier pour les animaux, sa manière de converser avec eux et sa manie de protéger les crustacés font d’elle une curiosité au sein de la colonie… Une originale qui subit les moqueries du groupe au grand dam de Sarah et de Cassiopée.

 

Page 4 de l'album Le Trésor de Lucille
© Les Sœurs Grémillet – Alessandro Barbucci et Giovanni Di Gregorio – Dupuis
L’anticonformisme de Lucille est le point de départ de la nouvelle enquête du club des trois sœurs. Au cours d’une conversation téléphonique avec leur grand-mère, les trois adolescentes apprennent qu’une aïeule un peu originale et ressemblant étrangement à la benjamine vivait précisément dans le village où elles passent leurs vacances. « Elle a disparu du jour au lendemain, sans laisser de trace pendant la Première Guerre mondiale. Un vrai mystère. » Il n’en faut pas plus pour que les trois sœurs mènent des investigations et poursuivent la quête d’un trésor. Par ailleurs, elles découvrent une baleine échouée sur la plage. Spontanément, Lucille s’affirme comme la protectrice du mammifère tandis que le groupe d’adolescent·e·s se moque de cette présence incongrue. Grâce à son empathie, la jeune fille entre en communication avec le cétacé. Parviendra-t-elle à comprendre son message et la raison de sa présence ? Quel lien existe-t-il avec la parenté disparue ?
À l’instar des précédents albums, le scénario effleure le fantastique et flirte avec une douce poésie. L’affinité singulière de Lucille avec le vivant, plus particulièrement sa relation énigmatique avec la baleine échouée guide le récit alors qu’une menace pointe à l’horizon ; La fillette tente de décrypter le l’avertissement apporté par l’imposant mammifère marin. Une nouvelle fois, Giovanni Di Gregorio transforme un point départ banal – une colonie de vacances – en quête d’un mystérieux trésor. Bien évidemment les trois sœurs parviendront à résoudre l’énigme. Mais la récompense prendra une forme inattendue.
Page 5 de l'album Le Trésor de Lucille
© Les Sœurs Grémillet – Alessandro Barbucci et Giovanni Di Gregorio – Dupuis
Le dessin d’Alessandro Barbucci est toujours autant maîtrisé et les jeux des lumières incroyablement réussi. En bord de mer, de jour comme de nuit, dans un musée ou une vieille bâtisse abandonnée, les décors sont soignés, détaillés et les couleurs sublimes. En outre l’absence de cadre noir autour des cases renforce l’onirisme et la poésie du récit. Sous-jacents à l’intrigue, l’acceptation de la différence et la relation entre l’homme et la nature sont bien évidemment évoquées.
Le troisième album des sœurs Gremillet est dans la lignée des précédents : Le lecteur est emporté par une histoire qui mêle scénettes de la vie quotidienne et un mystère qui concerne à la fois l’une des sœurs, mais également un membre de la famille. Un membre proche dans le cas des deux premiers albums puisqu’il s’agissait de la mère et de la grand-mère des frangines, et d’une mystérieuse ascendance pour ce nouveau récit.
Page 6 de l'album Le Trésor de Lucille
© Les Sœurs Grémillet – Alessandro Barbucci et Giovanni Di Gregorio – Dupuis
Les auteurs ayant fait le tour de la fratrie, quelles seront les prochaines pistes explorées par les deux auteurs ? D’autres membres de la famille pourraient-ils prendre une place plus importante dans l’aventure des sœurs Grémillet ? Une suite est attendue avec une certaine fébrilité.
Chronique écrite par Bruce Rennes

Informations sur l’album

  • Scénario : Giovanni Di Gregorio
  • Dessin : Alessandro Barbucci
  • Couleurs : Alessandro Barbucci
  • Éditeur : Dupuis « Tous publics »
  • Date de sortie : 10 juin 2022
  • Pagination : 72 en couleurs
  • Format : 219 x 290

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