Interview de Christelle Pissavy-Yvernault, à l’occasion de la sortie de l’intégrale 3 de Boule et Bill

Il fait déjà nuit en cette fin d’après-midi de novembre lorsque nous rejoignons Christelle Pissavy-Yvernault dans un café du quartier Montparnasse, à Paris. Le froid hivernal est là mais, à parler de Roba avec celle qui signe les formidables dossiers introductifs aux intégrales « Boule et Bill », nous oublions nos lourds manteaux, la grisaille et la pluie. La discussion passionnante qui nous plonge avec bonheur dans l’univers de Roba, auteur de toutes ces BD qui, par leur tendresse, leur humour et leur poésie, nous redonne une belle bouffée d’oxygène, salutaire en ces temps difficiles. Retour sur un excellent moment pour les mordus de BD que nous sommes !

Photo lors de l'interview de Christelle Pissavy-Yvernault
Photo lors de l’interview de Christelle Pissavy-Yvernault, avec Mathieu notre reporter © Les Amis de la bande dessinée

Les Amis de la BD : Christelle, nous vous retrouvons avec bonheur pour parler d’un monument de la bande dessinée : Boule et Bill, à l’occasion de la sortie de l’intégrale tome 3 dont vous signez le dossier introductif. Avec celui-ci, vous nous faites découvrir l’univers de la BD, dans son âge d’or. D’où vous vient cette passion pour la BD et son histoire ?

Christelle Pissavy-Yvernault : J’ai découvert en profondeur l’univers de la BD avec Bertrand, qui est littéralement tombé dedans très petit. Pour ma part, je connaissais mes classiques, mais lui, qui a grandi avec tous les périodiques – dont Spirou et son fameux « trombone illustré » – et avait une forte culture BD, m’a fait découvrir tout le reste !

Les Amis de la BD : L’univers de Spirou est très important dans votre travail. Comment ce travail a-t-il commencé ?

Christelle Pissavy-Yvernault : Depuis 25 ans, Bertrand et moi nous documentons sur l’histoire du journal Spirou, et particulièrement l’histoire des grandes et riches heures du journal. Nous avons débuté ce grand chantier par un travail sur l’iconique rédacteur en chef du journal : Yvan Delporte, figure à la fois connue et méconnue de Spirou. Lors de l’élaboration de l’ouvrage, nous avons constaté qu’il y avait énormément de choses passionnantes à raconter sur une telle épopée, qui dure depuis 1938. Nous avons donc continué à travailler sur cet univers et avons produit « La véritable histoire de Spirou ». Cependant, nous avons bien vu, à travers la recherche de documentation, les témoignages des acteurs de l’époque, que notre travail dépassait le cadre d’un seul ouvrage, tant il y a à dire ! Bertrand et moi nous sommes pris de passion pour cette histoire, qui nous a fait redécouvrir des hommes incroyables, comme Doisy, par exemple. Avant de rentrer dans la galaxie Spirou, j’avais travaillé notamment sur Lanfeust et avec Dany sur Olivier Rameau, mais une fois immergée dans l’histoire du journal de Spirou, vous ne pouvez plus le lâcher. C’est un monde réellement passionnant.

Photo lors de l'interview de Christelle Pissavy-Yvernault
Consultation de l’intégrale 3 lors de l’interview de Christelle Pissavy-Yvernault © Les Amis de la bande dessinée

Les Amis de la BD : Le travail sur le journal de Spirou vous entraine donc vers une de ses séries phare : Boule et Bill.

Christelle Pissavy-Yvernault : L’idée était d’apporter un regard nouveau sur des terrains qu’on croit connaître, mais qui sont en réalité peu défrichés. Lorsque Bertrand et moi avions travaillé sur Valhardi, Tif et Tondu ou Lucky Luke, nous ne voulions pas redire ce que tout le monde savait déjà, mais aborder l’histoire du journal par le prisme de la série. C’est la même optique qui a été choisie pour les intégrales Boule et Bill. Tous les travaux, toute les recherches entreprises pour écrire sur une série nourrissent celui qui sera fait pour une autre des séries du journal. Les archives accumulées depuis le début de notre grand chantier sur Spirou permettent des investigations extrêmement riches et ainsi, en entreprenant les intégrales sur Boule et Bill, j’avais déjà une base solide sur laquelle je pouvais commencer ma réflexion.

Les Amis de la BD : L’histoire de Boule et Bill est un peu atypique, car au lancement de la série, celle-ci n’a pas véritablement été bien accueillie par l’éditeur… 

Christelle Pissavy-Yvernault : Exactement. J’ai l’impression qu’il y a, dès la naissance de Boule et Bill, un double malentendu sur cette série. Déjà, à l’origine, Charles Dupuis avait dit à Roba qu’il ne dépasserait pas les 50 gags. Quand on pense qu’il en a écrit plus de 1000, sur plusieurs décennies, on voit bien que la mise en garde n’a pas été vérifiée. Le deuxième malentendu est que, pour tout le monde, Boule et Bill est une formidable série populaire. En effet, nous avons tous grandi avec cette série, et qui n’a pas vu un cocker dans la rue en pensant à Bill ? Cependant, de mon point de vue, Boule et Bill est une véritable œuvre d’auteur. C’est le sens de mon travail sur Roba : expliciter en quoi cette série est bien plus qu’une grande série populaire. On parle souvent – et à juste titre – de « légendes de la BD » comme Jijé, Morris, Franquin, mais on oublie le plus souvent Roba. C’est pourtant un formidable dessinateur et il a su créer un univers bien à lui et l’a, sur des années, cultivé, pour captiver le lecteur. C’est d’autant plus compliqué à faire que cet univers est très simple. Seul un « très grand » peut être capable de cela, et Roba l’a brillamment fait. L’aboutissement de cette œuvre d’auteur est son dernier album : « Les 4 saisons ». Le trait y est particulièrement travaillé, charbonneux, au crayon. On y voit les personnages vus de façon différente et plus réaliste. On y voit la maman de Boule fatiguée, le papa qui traîne des pieds… C’est le chant du cygne, l’album du crépuscule. On y voit vraiment à quel point Roba était un auteur incroyablement talentueux.

Photo lors de l'interview de Christelle Pissavy-Yvernault
Couverture de l’intégrale 3 de Boule et Bill prise lors de l’interview de Christelle Pissavy-Yvernault © Les Amis de la bande dessinée

Les Amis de la BD : On sent effectivement, à la lecture du dossier combien Roba croyait à sa série et l’a littéralement portée. Il avait une vision claire de ce qu’il voulait faire, et ce, dès le début, comme vous l’expliquez dans le dossier.

Christelle Pissavy-Yvernault : Oui, c’est cela. J’ai expliqué dans le premier tome comment Roba avait écarté le scénariste de la première histoire de Boule et Bill, Maurice Rosy, pour continuer seul vers le chemin qu’il avait en tête. Il faut comprendre que Boule et Bill, c’est lui, c’est sa famille. Il y a de nombreux gags issus d’anecdotes réelles de sa vie. Tout n’était cependant pas joyeux dans la vie de Roba. Sa femme, Loulou, a appris très jeune qu’elle était atteinte de sclérose en plaques, ce qui est évidemment terrible. A partir de ce moment, Boule et Bill a été un exutoire pour Roba, la représentation de ce qu’aurait dû être et rester la famille s’il n’y avait pas ce drame dans sa vie personnelle. On ne peut réellement comprendre pourquoi Roba « était » Boule et Bill qu’en ayant en tête combien son quotidien était difficile. Il avait besoin d’exorciser tout cela et de produire quelque chose de beau, poétique et léger. Lorsque Loulou est décédée en 1993, Roba a dessiné une formidable petite histoire en 2 planches. Dans celle-ci, tout le monde cherche la maman de Boule qui a disparu. A la fin, on la retrouve au grenier, plongée dans des livres lui rappelant le passé. Comment mieux raconter l’absence, la perte, le souvenir des belles choses ? C’était Roba. Il savait rebondir sur les bonheurs, les malheurs, la vie.

Les Amis de la BD : Vous soulignez que Charles Dupuis avait prédit que Roba ne pouvait faire que 50 gags avant d’épuiser son sujet. On note dans la série une récurrence de certains gags, comme le bain du chien, le repas de famille ou bien encore le voleur qui s’introduit dans la maison. Dupuis n’a-t-il pas, en fin de compte, eu un peu raison ?

Christelle Pissavy-Yvernault : Il est vrai que certains thèmes reviennent tout au long des différents albums. Mais ce qui compte, ce n’est pas tellement ce que l’on raconte, mais la façon dont on le raconte. On est dans le marronnier avec Boule et Bill : on y évoque la famille et le temps qui passe. C’est d’ailleurs l’objet, et nous en parlions tout à l’heure, du dernier album écrit par Roba qui s’appelle « Les 4 saisons ». Il aimait raconter ce retour de Noël, de Pâques, du printemps. On vit tous les ans les mêmes évènements, et pourtant, chaque année est différente d’une autre. C’est d’autant plus vrai que c’était prépublié dans le journal de Spirou qui accompagnait le lecteur dans le changement de saison tous les ans avec les numéros spéciaux à Noël, pour les vacances, le printemps, etc. Roba était sur l’instant, dans son univers. Il s’inspirait du réel, de ce qu’il voyait. Les thèmes étaient les mêmes, mais à chaque fois d’une nuance différente, à l’image de la vie.

Les Amis de la BD : Un des aspects les plus importants de la série est évidemment la famille. On a le père, la mère, le petit garçon, le chien, et tout le monde vit dans une jolie maison, part en vacances en 2CV rouge, etc. Cependant, alors que c’est quelque chose d’important dans la vie d’un enfant, on ne voit jamais les grands-parents. Comment l’expliquer ?

Christelle Pissavy-Yvernault : Effectivement, on ne les voit jamais et ils ne sont jamais évoqués. Cela ne venait pas d’un manque dans sa vie car Roba habitait avec les parents de sa femme, Loulou. La raison de cette absence est toute autre. En effet, Roba ne voulait pas multiplier les personnages dans la série. Faire cohabiter une famille à 4 personnes, voire 5 en comptant la tortue Caroline était déjà un travail suffisamment prenant pour éviter d’en ajouter d’autres, qu’il aurait fallu faire intervenir de façon récurrente, et leur inventer une vie, etc. Même certains personnages qu’on pouvait voir dans les premiers albums comme Noisette, une camarade de Boule, ont disparu, pour se focaliser sur un univers assez réduit. Dans les albums, on voit, outre la famille, Pouf, le meilleur ami de Boule et, très sporadiquement, d’autres « invités » comme M. Coupon-Dubois, le patron du père ou Mme Stick, la voisine avec son chat Caporal. Et, quand on lit Boule et Bill, on se rend compte que cela fonctionne, qu’il n’y a pas besoin de beaucoup de personnages. L’absence de grands-parents n’est pas visible lorsqu’on parcourt les albums. Ce n’est pas un manque, tant les gags sont charmants et bien faits. La volonté de ne pas multiplier les personnages est d’ailleurs la raison pour laquelle Roba a abandonné son autre série, « La ribambelle ». Elle impliquait trop de héros, et ça devenait compliqué à gérer.

Dédicace sur l'intégrale Boule et Bill
Dédicace lors de l’interview de Christelle Pissavy-Yvernault © Les Amis de la bande dessinée

Les Amis de la BD : Quand d’autres auteurs cherchent à multiplier les péripéties, Roba, lui, voulait créer un univers simple et minimaliste.

Christelle Pissavy-Yvernault : Le premier scénariste de Boule et Bill, Maurice Rosy, a dit qu’on pouvait faire une carrière sur une idée. C’est exactement ce qu’a fait Roba, qui voulait rester simple, à la fois dans ses idées, mais aussi dans son dessin. Il avait cette formule : « Une ligne d’horizon et rien d’autre ». Cela résume bien le personnage et ses travaux. La couverture du premier album est représentative de cela. On y voit le père, sur la clôture de sa maison, regarder en souriant son fils et son chien qui partent s’amuser gaiement. C’est peut-être minimaliste, mais tout est dit. On peut aussi trouver quantité de gags formidables et poétiques qui sont d’une simplicité incroyablement efficace. Celui où Bill, Boule et son père regardent, sur 4 cases horizontales, la mer en rêvant, par exemple. Il y a nombre de planches où on ne voit que des hauts de murs de maisons, ou un décor réduit au minimum, comme un réverbère ou une poubelle, et tout cela fonctionne parfaitement. N’oublions pas que Roba était publicitaire avant de travailler pour Spirou, c’était un graphiste qui savait aller directement à l’idée principale. Son rêve était de raconter la chute d’une feuille d’automne qui tombe. Preuve de sa volonté de vouloir écrire et dessiner les bonheurs simples de la vie.

Les Amis de la BD : Un des aspects que vous soulignez dans le dossier est le talent de dessinateur de Roba qui, après les premiers albums où on voyait encore l’influence de Franquin, trouve son style propre.

Christelle Pissavy-Yvernault : Tout à fait. C’était un remarquable dessinateur, et on ne le dit pas suffisamment ! Il était particulièrement bon pour représenter les attitudes des personnages. Même si on est dans la famille des « gros nez », il savait être extrêmement réaliste pour figurer et représenter ce que pensaient les personnages. On peut citer l’exemple du gag où, alors que Boule et Bill sont dans la salle d’attente du vétérinaire, une vieille dame et un vieux monsieur les regardent et parlent avec dédain. Tout est dit rien qu’en voyant le dessin de leurs visages. On peut aussi souligner une autre caractéristique du talent de Roba, c’est qu’avec lui, il n’y a pas de laideur. Les femmes, notamment, sont toujours extrêmement élégantes et toujours classe et bien mises. On voit aussi, dans cette intégrale, tout le talent d’illustrateur de Roba dans les albums du Carrousel où il travaille à la gouache, ou encore sur les dessins accompagnant les textes de « L’avis de chien de Bill ». Le meilleur exemple de tout le talent de Roba, c’est dans le gag où Boule dispute Bill, lui dit d’arrêter de faire le pitre, après quoi il dessine Bill de façon réaliste, en « vrai » cocker ! Cela veut dire que Roba a réussi à nous faire croire que Bill, tel qu’il est représenté dans les albums, ce chien pitre qui joue avec ses oreilles, etc. était plausible, un vrai cocker ! C’était vraiment un très, très grand artiste !

Les Amis de la BD : Une famille simple au bonheur « normal et évident ». Ne pourrait-on pas penser que cette série est un peu « ringarde » de nos jours ?

Christelle Pissavy-Yvernault : Le temps n’a pas forcément de prise sur la série, car son sujet est universel : les parents peuvent se reconnaître à la fois dans leur vie quotidienne et la relation qu’ils ont avec leur fils, les enfants se reconnaissent en Boule et, s’ils ont un animal de compagnie, ils se sentent d’autant plus concernés. Chaque lecteur, petit ou grand, peut s’identifier dans le travail de Roba, il n’y a pas d’esbroufe. Après, le travail de Roba est le reflet, le témoignage, d’une époque, comme tous les classiques. Cependant, le rendu n’est pas désuet ou ringard. C’est principalement dû, comme on le soulignait précédemment, au talent de Roba. La meilleure preuve de cela est que la série a toujours été plébiscitée des lecteurs et perdure, quand certaines autres séries du journal de Spirou, même familiales, ont été populaires à un instant et ont été oubliées depuis.

Photo lors de l'interview de Christelle Pissavy-Yvernault
Consultation de l’intégrale 3 lors de l’interview de Christelle Pissavy-Yvernault © Les Amis de la bande dessinée

Les Amis de la BD : Vous parlez dans le dossier du grand changement du monde de la BD, dû à mai 1968. Comment expliquer que Boule et Bill ait pu survivre à cette forte évolution ?

Christelle Pissavy-Yvernault : J’en parle dans ce volume, mais je vais développer encore davantage dans les prochains. Ce qui est intéressant et étonnant, c’est que, après mai 1968, si le journal Pilote, par exemple, va considérablement évoluer vers plus d’ouverture, d’audace, pour Spirou, c’est le contraire. Alors qu’avant 1968, grâce à Delporte et Rosy, le journal était libre, plein de fantaisie, il va évoluer vers quelque chose de, paradoxalement pour l’époque, plus contraint. Dans un paysage de BD où, dorénavant, on prend parti, on va vers quelque chose de totalement nouveau et plus délirant, avec « Métal Hurlant » ou « L’écho des savanes », par exemple, Boule et Bill va continuer d’exister, comme avant. Cet aspect supposément « ringard » ou moralisateur de la série va, il est vrai, être reproché à Roba. Pourtant, il y a de la contestation aussi dans Boule et Bill. Seulement, à l’inverse d’un Franquin, virulent et frontal, elle s’incarne différemment, avec de l’humour, de la poésie et de l’ironie. On compte de nombreux gags où les chasseurs sont moqués, où Bill rit des chiens policiers et où on voit le patron du père de Bill l’exploiter, par exemple. On peut aussi parler de la représentation des manifs dans la série ou du fait que Boule ne soit pas un élève modèle.

Les Amis de la BD : Ce côté un peu contestataire se voit notamment dans les « Avis de chien de Bill », peu connus, mais qui sont publiés dans cette intégrale.

Christelle Pissavy-Yvernault : Exactement. Si on a parlé du talent d’illustrateur de Roba, les textes de Delporte étaient vraiment très intéressants aussi. Roba avait justement souhaité que ce soit lui qui écrive les « Avis de chien », car il avait un côté provocateur, iconoclaste et qui se moquait de l’autorité. Cela convenait parfaitement à Roba qui, pour les illustrer, choisit toujours les scènes un peu « choc » mais en s’assurant qu’elles restent marrantes. Je pense notamment à ce dessin où on voit Bill lécher M. Coupon Dubois, l’autoritaire patron du père de Boule, sur lequel le gâteau s’est renversé ! Après l’éviction de Delporte, Roba a travaillé avec Degotte et ce n’était plus le même type de fantaisie. Degotte avait un côté un peu plus décalé, il aimait davantage jouer sur les mots, utiliser les calembours, mais n’était pas anar comme Delporte.

Les Amis de la BD : Jean Roba est décédé en 2006. L’avez-vous connu ?

Christelle Pissavy-Yvernault : J’ai eu la chance de pouvoir le rencontrer lorsque, avec Bertrand, nous travaillions à notre ouvrage sur Delporte. Dans le cadre de nos recherches, nous étions allés chez Tibet, le dessinateur de Chick Bill et Ric Hochet et, dans la conversation, il nous dit « Mais il faut absolument que vous alliez voir Roba ! ». Ni une ni deux, nous voilà partis chez l’auteur de Boule et Bill ! Cela reste un excellent souvenir ! Nous étions littéralement sous le charme, car il a parlé de Delporte avec son regard, ses mots, sa petite musique à lui, pleine de poésie. Cela coïncide d’ailleurs avec le portrait qu’il avait fait de Delporte, à l’occasion de ses 50 ans : un homme barbu, ce que l’on savait déjà, mais il avait ajouté un papillon sur cette barbe fournie. Et, pendant toute notre rencontre, le cocker de Roba était là, avec nous, et il n’a pas arrêté de chahuter et de se chamailler avec le chat ! C’était formidable car nous avions vraiment l’impression d’être chez Boule et Bill. C’était un très beau moment.

Dédicace pour Les Amis de la BD
Dédicace pour Les Amis de la BD lors de l’interview de Christelle Pissavy-Yvernault © Les Amis de la bande dessinée

Les Amis de la BD : Merci pour cette conversation, Christelle ! Pour finir, quels sont vos projets ? Après cette belle intégrale, travaillez-vous déjà sur le tome 4 ?

Christelle Pissavy-Yvernault : Avec Bertrand, nous avons un planning bien chargé avec plusieurs projets. Nous travaillons sur 2 volumes qui nous occupent bien : le 3ème tome de « La véritable histoire de Spirou » et un gros ouvrage consacré à « La véritable histoire des éditions Dupuis ». C’est un projet ambitieux de retracer l’épopée de l’aventure de l’entreprise de Marcinelle mais c’est réellement passionnant ! Pour Boule et Bill, l’intégrale 4 devrait paraitre fin 2024, le rythme étant d’une sortie par an. J’y traiterai de l’après mai 1968, ce sera encore une fois l’occasion de parler du formidable auteur qu’était Roba !

Comme toujours dans les moments sympathiques et heureux, le temps passe trop vite. Nous prenons congé d’avec Christelle après lui avoir fait signer ce très bel ouvrage qu’est « L’intégrale 3 de Boule et Bill ». Des étoiles plein les yeux, nous gardons en tête cette formidable Interview de Christelle Pissavy-Yvernault, avec la certitude encore plus forte que Boule et Bill, c’est la vie !

Interview de Christelle Pissavy-Yvernault recueillis par Mathieu DEPIT

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