Hercule Poirot tome 11 : La maison du péril

L’œuvre d’Agatha Christie continue d’être adaptée aussi bien à la télévision qu’en bandes dessinées. Les plus anciens se souviendront de la série Hercule Poirot éditée par Lefrancq dans sa célèbre collection BDétective. Depuis plusieurs années, les éditions Paquet ont repris le flambeau.

©Paquet – Hercule Poirot tome 11 : La maison du péril – Frédéric Brrémaud et Alberto Zanon

Hercule Poirot et le capitaine Hastings sont en vacances à St Loo sur la côte des Cornouailles. Ils y rencontrent la jeune et jolie Nick Buckley, propriétaire sans le sou d’une maison perchée sur les collines qui tombe en ruine. Pourtant, quelqu’un tente de tuer Nick qui a déjà échappé à plusieurs attentats. Poirot et Hastings se mettent à enquêter.

Hercule Poirot tome 11 La maison du péril Paquet planche

©Paquet – Hercule Poirot tome 11 : La maison du péril – Frédéric Brrémaud et Alberto Zanon

Un problème intellectuel

Agatha Christie est la reine du crime. Il faut comprendre par là qu’elle était une référence du « whodunit » (« qui l’a fait » en français) dans lequel un crime est commis et un détective très intelligent va découvrir qui est le coupable. C’est un genre, donc, qui pose l’énigme à résoudre comme un casse-tête, un problème intellectuel pour paraphraser Alfred Hitchcock qui préférait le thriller, plus propice aux scènes d’actions.

C’est la difficulté de réaliser une bande dessinée sur les écrits de la « duchess of death » : la mise en place, toujours soignée dans les romans, prend du temps. Un temps qui peut sembler long et c’est le cas ici : le début de l’album, sans être inintéressant, semble parfois bien long. Car, il faut bien l’admettre, le lecteur attend le meurtre pour que l’enquête commence et qu’il puisse échafauder des théories personnelles.

Ici aussi, l’album donne l’impression de ne vraiment commencer que lorsque le premier crime est commis et suivre Poirot et Hastings dans leur enquête est assez plaisant jusqu’à la scène finale durant laquelle le détective belge dévoilera le fin mot de l’énigme. Un passage obligé qui fait son petit effet malgré tout.

Bref : Frédéric Brrémaud, qui a déjà signé plusieurs adaptations d’Agatha Christie pour Paquet, assure le job d’une manière assez classique, sans surprise mais plutôt efficace.

©Paquet – Hercule Poirot tome 11 : La maison du péril – Frédéric Brrémaud et Alberto Zanon

La nostalgie des Aristochats

Alberto Zanon fait équipe avec Brrémaud depuis un moment sur la série Hercule Poirot. La première chose qui saute aux yeux en lisant ses albums, c’est la ressemblance des dessins avec ceux des anciens films d’animation Disney. Et c’est normal : Zanon est diplômé de Disney Academy de Milan ! Il est d’ailleurs connu pour son travail de character designer et concept artist chez le studio aux grandes oreilles. D’où la ressemblance entre le capitaine Hastings et Edgar, le majordome du film Les Aristochats.

Mis à part cela, tout comme pour le scénario, il ne faut pas s’attendre à de grandes innovations ou expérimentations dans le dessin ni dans le choix des couleurs (confiées à Fabien Alquier). Tout est parfaitement disposé dans les cases, elles-mêmes bien rangées et alignées. Comme pour le scénario, la conclusion pourrait être : traditionnel mais efficient.

©Paquet – Hercule Poirot tome 11 : La maison du péril – Frédéric Brrémaud et Alberto Zanon

Une brique de plus dans le mur

La collection Agatha Christie des éditions Paquet vient donc d’ajouter une brique de plus dans son mur. C’est le onzième volume des enquêtes d’Hercule Poirot que l’éditeur adapte, le dix-huitième album de la collection. Pour quel bilan ? Des albums de bonne qualité avec des adaptations fidèles et donc qui manquent quelque peu de surprise, servis par des dessins de bonne facture. De quoi ravir les fans de dame Agatha ainsi que le public qui ne connaît pas son œuvre et voudrait la découvrir autrement que par les romans. Et les amateurs de bandes dessinées ? Ils admettront l’efficacité du scénario et du dessin mais regretteront le manque de risque pris par l’éditeur.