Guerres & dragons tome 2 : L’Escadrille Lafayette
Avec un premier tome où les dragons intervenaient durant la Seconde Guerre mondiale, Listin, Nicolas Jarry et David Courtois font revenir ces reptiles fabuleux dans le contexte des combats acharnés et boueux du premier conflit mondial.
©Soleil – Guerres & dragons tome 2 : L’escadrille Lafayette – Jarry, Léoni, Negrin et Jacquemoire
Après qu’un dragon a décimé toutes ses vaches et causé la ruine de sa famille, Frank Luke est bien décidé à être le premier homme à en vaincre un. Formé au pilotage dans les forces aériennes américaines, il s’engage dans l’escadrille Lafayette pour combattre en Europe et terrasser le redoutable Schwartzlord qui fait des ravages dans l’armée française.
Les ailes de la vengeance dans Guerres & dragons
Cet objectif est l’unique chose qui motive le principal protagoniste à agir, comme s’il n’avait que cela en tête et que rien ne le fera changer de point de vue .Frank est doté d’un caractère que l’on peut qualifier de têtu, à tel point qu’il en devient agaçant pour les personnages qu’il rencontre et avec lesquels il se dispute voire se bagarre violemment comme régulièrement avec ses compagnons d’armes qui ne sont pas plus attachants que lui.
©Soleil – Guerres & dragons tome 2 : L’escadrille Lafayette – Jarry, Léoni, Negrin et Jacquemoire
Les quelques personnages avec lesquels Frank développe une relation un tant soit peu touchante sont un pilote à l’attitude très flegmatique, un mécanicien italien quelque peu roublard et une jeune fermière d’origine anglaise. Ce n’est pas grand-chose et cela n’impacte aucunement le récit où le lecteur se contentera de suivre le trajet du protagoniste sans éprouver la moindre empathie envers lui.
Les dragons semblent plus rares que dans l’album précédent. Mis à part un Américain et un autre Britannique sur le front, le Schwartzlord est l’unique dragon du récit et il est du côté des Allemands. Cependant, il n’y en aucun dans le camp français. Cela peut évoquer l’impuissance de l’armée française face à leur adversaire d’Outre-Rhin, mais cela paraît curieux qu’elle n’en dispose pas comme si elle était une armée de seconde catégorie dans un conflit où elle avait une importance primordiale.
©Soleil – Guerres & dragons tome 2 : L’escadrille Lafayette – Jarry, Léoni, Negrin et Jacquemoire
Avions et dragons
Tandis que le scénario manque d’ampleur émotionnelle et de personnages attachants, le lecteur savourera le dessin de Lucio Lenio et Emanuela Negrin. Étant très réussie dans l’ensemble de l’album, la patte graphique se veut grandiose quand il s’agit de mettre en scène les dragons. Afin d’accentuer leurs gigantismes, Lenio et Negrin n’hésitent à déployer de grandes cases voire une page entière que l’on ne peut que prendre plaisir à admirer comme tableau tellement la bête mise en scène est détaillée et sublimée.
©Soleil – Guerres & dragons tome 2 : L’escadrille Lafayette – Jarry, Léoni, Negrin et Jacquemoire
Cette technique de dessin est d’autant mieux utilisée lors des différents combats qui opposent l’escadrille Lafayette contre le dangereux Schwartzlord. Grâce à un enchaînement de cases dynamiques et une alternance entre plans rapprochés et plans d’ensemble, ces scènes de combats tiennent en haleine avec du suspens qui se ressent visuellement et grâce aux dialogues entre les différents pilotes.
En plus du dessin, la contribution d’Elodie Jacquemoire à la couleur donne de très bon rendus sur l’atmosphère de chaque lieu et scènes en privilégiant une couleur d’ambiance dominante dans un décor, que cela soit le jaune-orangé pour les décors des déserts américains ou des variantes de bruns sales pour les tranchées.
©Soleil – Guerres & dragons tome 2 : L’escadrille Lafayette – Jarry, Léoni, Negrin et Jacquemoire
Avec le parcours d’un protagoniste moins attachant se définissant uniquement par sa quête de vengeance, l’impact émotionnel est moins développé que dans le premier tome de cette série. Le lecteur trouvera cependant son plaisir avec une jolie patte graphique qui sublime particulièrement les scènes de combats aériens dont on ressent les enjeux et la dynamique.
Une chronique écrite par : Stéphane Triquoit
Informations sur l’album :
- Scénario : Nicolas Jarry et David Courtois
- Dessin : Lucio Leoni et Emanuela Negrin
- Couleurs : Elodie Jacquemoire
- Éditeur : Soleil
- Date de sortie : Le 21 août 2024
- Pagination : 60 pages en couleurs
