Moi c'est iO - Les Amis de la BD

« Moi, c’est iO, et moi, j’ai sept ans ». C’est par cette petite phrase que commence le résumé en quatrième de couverture, récapitulant à elle seule toute l’ambiance de l’ouvrage. En effet, iO nous raconte la Vie au travers de ses yeux d’enfant, avec des mots aussi innocents que les dessins qui les illustrent.

À partir de petites anecdotes de quelques planches, iO raconte sa vision du monde. En effet, du haut de ses sept ans, les petits drames du quotidien n’ont pas les mêmes proportions que pour un adulte. iO ramène chaque gros événement, comme la naissance d’une sœur ou un deuil dans la famille, aux mini traquas qui peuplent sa vie d’enfant, comme une évaluation de math ou la chute d’une tartine de confiture. Et chacune de ses histoires envoie une bouffée de nostalgie au lecteur.

Des dessins qui surgissent de l’image

Luca Strano a travaillé en tant que modeleur sur plusieurs films jeunesse comme Les Minions 1 et Tous en Scène 1 et 2. Il présente un nouveau personnage attachant sur un support totalement différent. Encouragé par des retours positifs sur ses planches via les réseaux sociaux, dont certains venant d’autres bédéistes sur Instagram, il se lance dans un album. Et sa carrière en tant qu’animateur 3D confère à ses dessins une profondeur sublime.

Des situations connues de tous

L’auteur jongle en beauté avec tout ce qui fait de l’enfance l’école de la vie. Pour ce faire, il dédramatise poétiquement chaque découverte, allant du deuil au premier amour, le tout avec une subtile touche de malice. À la manière d’un livre de souvenirs, les histoires, courtes, s’enchaînent indépendamment les unes des autres, mettant en avant les ambiances et les situations plus que les dialogues, et sont parfois seulement ponctuées de petites onomatopées qui font sourire. C’est donc par l’intermédiaire de iO que le lecteur est confronté à des souvenirs qui lui seront certainement familiers.

Entre personnages simplistes et décors époustouflants

Si la morphologie des personnages est très primaire, elle correspond parfaitement à l’ambiance de l’album, et le tracé imitant le crayon à papier se rapproche avec justesse du trait d’un enfant. A contrario, les habits des individus sont plus précis et les cases fourmillent de détails, dont quelques références à d’autres univers, comme Harry Potter, qui se mêlent joyeusement aux objets de l’intrigue. L’absence de couleur dans la majorité du livre rappelle non seulement avec bienveillance les dessins faits par des enfants dans les marges des cahiers, mais surtout les vieux albums photos empreints de nostalgie.

iO, avec sa drôle de bouille, attire les lecteurs, et ceux-ci ne seront pas déçus de leur lecture. Que l’on soit jeune lecteur qui commence à lire ou plus âgé en quête de nostalgie, tout le monde peut s’identifier au personnage.