Deux ans après Wanted, le dessinateur Steven Dhondt revient chez Drakoo avec un nouveau western fantastique, Skinwalker. Il est accompagné, cette fois, au scénario, par l’écrivain Gabriel Katz, déjà auteur dans la maison Arleston de la trilogie la Pierre du Chaos. Ce nouveau one shot, comme le précédent, nous plonge au cœur des croyances et traditions mystiques et dangereuses des natifs-américains. Il met en scène, ces humains malveillants capables de se transformer en animaux ou en créatures horribles.

Couverture de Skinwalker

© Skinwalker – Katz/ Dhondt – Drakoo, 2025

1870. C’est une fin de carrière peu glorieuse pour Diane Mc Lane. La cantatrice n’attire plus les foules et son directeur de théâtre new-yorkais la pousse vers la sortie. Heureusement, un ancien prétendant éconduit lui lègue un manoir dans les forêts du Montana. Mais parfois l’amour déçu entretient la rancœur et l’héritage se révèle être un piège. Après avoir effectué le voyage avec comme escorte le bourru cowboy retraité Paul Warren et l’impétueuse nièce de celui-ci, as de la gâchette, Jo, la lady et ses compagnons devront faire face à de terribles secrets dans cette demeure située au cœur du territoires des terribles Skinwalkers.

Skinwalker Drakoo planche

© Skinwalker – Katz/ Dhondt – Drakoo, 2025

Country roads, take me Hell

Gabriel Katz, spécialiste du polar et du thriller fantastique, démontre tout son art du suspense avec une tension oppressante permanente dès l’arrivée au manoir. Le chemin entre New-York et le Montana est vite expédié, puisque dès la dix-huitième planche, sur les quatre-vingt-dix que compte l’album, la menaçante demeure est en vue. Et pourtant, malgré cette vitesse d’exécution, le récit du voyage parvient à montrer les liens qui se tissent entre les personnages et une Lady Mc Lane quelque peu perdue loin de son confort bourgeois de New York.

Skinwalker Drakoo planche

© Skinwalker – Katz/ Dhondt – Drakoo, 2025

Dès leur arrivée au manoir, les problèmes ne tardent pas à se présenter. Le rythme s’accélère, le ton se durcit, délaissant petit à petit l’humour du truculent duo Warren, alternant scènes d’action et de fusillades, et scènes de révélations des secrets de ce petit coin d’enfer. Ces impressionnantes efficacité et intelligence du scénario plonge sans difficulté le lecteur dans ce récit oppressant et captivant. L’intrigue et les rebondissements ont beau se révéler, tout de même, assez classiques et convenus, l’histoire bien ficelée et les personnages très attachants permettent au lecteur de s’impliquer pleinement dans les enjeux de l’album.

Skinwalker Drakoo planche

© Skinwalker – Katz/ Dhondt – Drakoo, 2025

Le manoir dans les bois

L’attachement qui se crée envers les personnages est bien aidé par le dessin de Steven Dhondt. Loin de chercher la beauté des acteurs, le Belge choisit plutôt d’en faire des vraies « gueules ». A part la jolie Jo, dont le charme a un rôle discret mais malin dans la conclusion de l’album, tous les autres personnages sont écorchés par leur vie dangereuse ou, tout simplement, le temps qui passe. Leurs imperfections les rendent plus humains, du moins pour la plupart. Les Skinwalkers sont également une jolie réussite graphique, proche de leur représentation traditionnelle, et très dynamiques dans des cases dont la violence de la mise en scène montre toute la menace qu’ils représentent.

Skinwalker Drakoo planche

© Skinwalker – Katz/ Dhondt – Drakoo, 2025

Steven Dhondt étant diplômé en architecture, les décors urbains, extérieurs comme intérieurs, sont parfaitement maîtrisés mais gardent un aspect « BD » assumé et très plaisant. Le dessinateur ne cherche jamais à en faire trop mais plutôt à être efficace dans chaque plan. Il ne tombe pas dans le piège de faire du manoir un personnage du récit mais simplement un théâtre où la tragédie humaine est mise en valeur. Le Belge assure lui-même les couleurs de l’album avec un travail se concentrant plus sur l’ambiance de chaque scène que sur un côté spectaculaire. La chaleur rassurante des flammes de la cheminée alors que, dehors, la neige recouvre tout, est bien sûr trompeur et sait accueillir, dans ses teintes jaunes, le rouge du sang.

Skinwalker Drakoo planche

© Skinwalker – Katz/ Dhondt – Drakoo, 2025

Après la jolie surprise Wanted en 2023, Steven Dhondt confirme tout son talent pour donner vie à des westerns horrifiques, avec une mise en scène dynamique, un trait vif et des couleurs efficaces. Avec le scénario classique mais bien ficelé de Gabriel Katz, Skinwalker est un album très cinématographique et captivant, qui parvient, en peu de pages, à créer des personnages attachants avant de les plonger dans l’horreur et le mystère.

Chronique écrite par Cédric « Sedh » Sicard

Skinwalker Drakoo planche

© Skinwalker – Katz/ Dhondt – Drakoo, 2025

Informations sur l’album :

  • Scénario : Gabriel Katz
  • Dessin : Steven Dhondt
  • Couleurs : Steven Dhondt
  • Éditeur : Drakoo
  • Date de sortie : Le 27 août 2025
  • Pagination : 96 pages en couleurs

© Skinwalker – Katz/ Dhondt – Drakoo, 2025

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