Red Stone

Bienvenue dans le Wyoming, État de l’ouest des États-Unis. Une petite ville isolée souffre des attaques continues d’indiens qui bloquent les convois de ravitaillement. Avec Red Stone,les deux auteurs suisses Guillaume Main et Alexandre Bayartnous convient dans une aventure qui reprend les codes d’un Western divertissant et convaincant.

Couverture de l'album Red Stone — © Red Stone – Guillaume Main et Alexandre Bayart – Paquet

La petite communauté de Dawson Hill est complètement isolée. La survie de ses habitants dépend donc de l’arrivée de convois de marchandises. Or, depuis quelques temps, ces derniers sont systématiquement attaqués par les Indiens, entraînant une pénurie alimentaire. Les rayons de l’épicerie de la ville sont clairsemés et les villageois ont faim. Cette situation exacerbe les tensions : le maire de la cité est sous pression à l’approche des élections, l’unique instituteur du village démissionne et les gamins, livrés à eux même dans la rue, élaborent des plans foireux d’apprentis hors-la-loi.

Page 3 de l'album Red Stone — © Red Stone – Guillaume Main et Alexandre Bayart – Paquet

Dans ce chaos, Ellen, la propriétaire du magasin d’alimentation décide de passer à l’action. Avec courage, elle attelle une charrette afin de s’occuper elle-même du ravitaillement en attendant l’hypothétique arrivée d’un futur convoi mais, dans l’Ouest américain, le destin est souvent féroce : un braquage tourne mal, de l’hémoglobine coule, des gens sont abattus et un complot émerge.

Page 4 de l'album Red Stone — © Red Stone – Guillaume Main et Alexandre Bayart – Paquet

Intrigue brutale

Habitué à prendre la plume pour le cinéma (Le chirurgien de l’Empire), Guillaume Main livre ici son premier scénario pour la bande dessinée. Avec Red Stone, il embarque ses lectrices et ses lecteurs dans le huis clos d’une communauté de l’Ouest américain où, des tempéraments les plus forts, dépendent la survie de tous.

L’intrigue, souvent brutale, est parfaitement huilée et reprend les codes d’un Western de fiction parfaitement divertissant : on y retrouve pêle-mêle des Indiens, un braquage de banque, des convois de pionniers et quelques gangsters en col blanc qui mènent la barque.

Page 5 de l'album Red Stone — © Red Stone – Guillaume Main et Alexandre Bayart – Paquet

Une arme : l’éducation

Au dessin, Alexandre Bayart, avec son trait semi-réaliste, propose une mise en page plutôt dense pour relater les différentes actions de l’intrigue. La masse d’information de certaines planches est toutefois compensée par des vignettes aérées qui facilitent la lecture du récit. Au-delà de ces aspects techniques, le dessinateur croque des protagonistes avec de « vraies gueules », qui trahissent la difficulté à vivre dans un environnement compliqué. Pour un peu, on y entendrait presque le son lancinant d’un harmonica en toile de fond.

Page 6 de l'album Red Stone — © Red Stone – Guillaume Main et Alexandre Bayart – Paquet

De son côté, Julie Poinçot a appliqué des couleurs mats qui collent parfaitement à l’ambiance du récit. Ici, point d’éclat dans la vie des hommes et de ces femmes de l’Ouest guidés simplement par les malheurs et les conflits.

Red Stone n’est pas qu’un Western plaisant à lire. Ne limitons pas l’intrigue à ce qu’elle a de plus sanglant. Même au cœur de la brutalité de l’ouest, « L’éducation constitue le pilier fondamental d’une société civilisé. » Ainsi, Alexandre Bayart et Guillaume Main nous rappellent, qu’au fond, la plus belle des armes à mettre à disposition de l’humanité est bien l’instruction. Une réflexion qui résonne parfaitement avec l’actualité contemporaine.