Mamie Rocket
Les mamies, des super-héroïnes ? C’est le cas de Mamie Rocket, dans ce scénario de l’auteur allemand Patrick Wirbeleit. Alors qu’elle s’ennuyait en maison de repos, la voilà propulsée sur Ginette Centauri. Bouleversera-t-elle la vie de ce comptoir de commerce intergalactique ?
©Sarbacane – Mamie Rocket – Patrick Wirbeleit et Stephan Lomp
Tout commence lorsque le robot-policier BotBot traque La Fouine sur Ginette Centauri. Soudainement, il se retrouve sur Terre en pleine réinitialisation, dans une maison de repos tandis qu’une gentille mamie rêveuse et en mal d’excitation prend sa place dans l’espace, obligée de jouer les robot-policières à son tour.
©Sarbacane – Mamie Rocket – Patrick Wirbeleit et Stephan Lomp
L’interdiction surprenante de tricoter
Devenue policière et lancée malgré elle dans des courses-poursuites contre le « malfrat » La Fouine dans La Grosse Aiguille, Mamie Rocket apprend bientôt que sur ce poste de commerce extraterrestre, le tricot qui servait jusqu’alors de moyen d’expression à l’instar de l’écriture sur Terre, a été interdit pour permettre une gestion plus simple des habitants, dont on ne veut surtout pas qu’ils parlent entre eux !
©Sarbacane – Mamie Rocket – Patrick Wirbeleit et Stephan Lomp
De son côté, le robot-policier est amené à réfléchir au bien fondé du cadre dans lequel il vivait jusqu’à présent. En pleine remise en question, il peut bientôt apprendre à se détendre aux côtés d’un certain Hubert Duchemin, un autre habitant de la maison de repos, et se connecter à ses véritables envies, comme celle de tricoter…
Les belles couleurs d’une gentille mamy dans l’espace
Stephan Lomp, au dessin, communique aisément le soupçon de folie supposé se dégager d’un album comme Mamie Rocket. Cette adorable personne âgée, une fois la surprise passée, prend beaucoup de plaisir à l’aventure, qu’elle soit interrogée par des bandits dans un bar, perdue au milieu d’un marché cosmopolite ou qu’elle se défende avec une arme qu’elle tient pour la première fois de sa vie en main.
©Sarbacane – Mamie Rocket – Patrick Wirbeleit et Stephan Lomp
De l’album émane beaucoup de couleurs et de dynamisme, avec une lisibilité néanmoins toujours parfaite. Rien n’est en trop dans Mamie Rocket. Le dessinateur de Düsseldorf insuffle beaucoup de gentillesse tout au long des pages, même lorsque les parts sombres de cet univers extraterrestre sont révélées. Finalement, personne n’est réellement méchant dans cette bande dessinée qui se lit probablement trop vite. Mais, il y a un message à retenir, qui fait écho à l’actualité, notamment à la dictature et à l’importance d’avoir un esprit critique.
©Sarbacane – Mamie Rocket – Patrick Wirbeleit et Stephan Lomp
Adorable, Madame Rocket vit une extraordinaire aventure tout en mettant au jour de tristes réalités, invitant à remettre en question l’ordre établi, surtout lorsqu’il s’agit d’une dictature. Originale et drôle, cette histoire à destination des enfants a le mérite de proposer pour super-héros une femme âgée « madame-tout-le-monde » et de presqu’humaniser un robot. Elle fera sourire les adultes entre des lectures plus denses ou complexes.
Une chronique écrite par : Aurélie Dorchy
Informations sur l’album :
- Scénariste : Patrick Wirbeleit
- Dessinateur : Stephan Lomp
- Editeur : Editions Sarbacane
- Pages : 96 pages en couleurs
- Date de sortie : Le 02 janvier 2025
- Age : dès 9 ans
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