Les Prédateurs climatiques – T24 d’I.R.$.

Publié dans la collection « Troisième vague » du Lombard, la série I.R.$ est avec Les Prédateurs climatiques, à son 24e album en 25 ans d’existence. Fonctionnant par cycle de deux albums, le scénariste Stephen Desberg (Billy the cat) et le dessinateur Bernard Vrancken (Le sang noir), ont axé cette aventure de Larry Max sous le signe de la criminalité climatique.

Couverture de l'album Les Prédateurs climatiques
© I.R.$. – Stephen Desberg et Bernard Vrancken – Le Lombard

Surprise au Sénat américain : le sénateur climato-sceptique Ashley Crawley et l’idéaliste Larry Max proposent ensemble une loi pro-écologiste pour assurer l’avenir de la planète. La proposition est rejetée par les sénateurs. Des terroristes font alors exploser le siège du gouvernement de l’état de Californie, tuant le gouverneur. Larry Max est lui-même menacé et va devoir enquêter pour démêler le vrai du faux.

Page 3 de l'album Les Prédateurs climatiques
© I.R.$. – Stephen Desberg et Bernard Vrancken – Le Lombard

L’action avant tout

I.R.$ (Internal Revenue Service, le FISC américain) est une série d’aventures autour de la finance. Au début de la série, Larry Max est un agent de l’I.R.S qui enquête sur les affaires les plus sensibles. On a donc le monde de la finance avec un héros plutôt beau gosse, des décors exotiques, de jolies femmes et des aventures racontées en deux parties… Cela rappelle Largo Winch.  

La comparaison avec le héros de Jean Van Hamme et Philippe Francq s’arrête là. Malgré ses cheveux blancs et ses costumes trois pièces, Larry Max n’arrive pas au même niveau de charisme que Largo. Là où Van Hamme dénonçait les dérapages du monde de la finance, qu’il a bien connu, Desberg ne prend cet univers que comme un prétexte pour son thriller d’action. Ne cherchez pas de message profond sur le rôle des entreprises et de la finance dans le réchauffement climatique ! Tout cela ne sert que de décor.

Page 4 de l'album Les Prédateurs climatiques
© I.R.$. – Stephen Desberg et Bernard Vrancken – Le Lombard

Puisqu’il s’agit d’un thriller d’action, il faut espérer qu’il soit palpitant pour que le lecteur ait envie de lire l’album jusqu’au bout. Ce n’est pas le cas. Les péripéties s’enchaînent trop vite pour avoir un impact émotionnel sur le lecteur. Par exemple [ATTENTION SPOILER] : la femme de Larry est tuée. Ce n’est pas rien, c’est quand même la femme du héros ! Cela mériterait qu’on s’y attarde… Non, c’est expédié en quelques cases ! Comment créer de l’enjeu dramatique si tout est traité comme un simple rebondissement ?

Page 5 de l'album Les Prédateurs climatiques
© I.R.$. – Stephen Desberg et Bernard Vrancken – Le Lombard

Manque de lisibilité et cadrage

L’aspect graphique de l’album va-t-il sauver les meubles ? Il ne sert à rien de préserver le suspens : la réponse est non ! Bernard Vrancken est en pilotage automatique.

Autant dans les scènes de dialogues et d’enquêtes, le découpage est plutôt bon sans être original, autant dans les scènes d’actions, les cases sont mal raccordées entre elles rendant le tout difficilement lisible. De nouveau cela enlève tout impact émotionnel au lecteur qui passe son temps à se demander ce qu’il voit.

Quant aux couleurs, elles sont l’œuvre de Bérengère Marquebreucq. Il n’y a pas grand-chose à en dire : elles s’accordent bien avec les lieux et les situations mais comme tout le reste de l’album, il n’y a rien qui sort du lot. Tout y est générique, déjà lu et même relu ailleurs.

Page 6 de l'album Les Prédateurs climatiques
© I.R.$. – Stephen Desberg et Bernard Vrancken – Le Lombard

Un divertissement sans plus

Ce nouvel album d’I.R.$ divertira le lecteur pendant quelques minutes avant de l’oublier. Rien ne ressort : le scénario enchaîne les péripéties mais ne crée pas d’émotions et le dessin n’arrive pas à faire ressentir l’action du scénario.

Pourtant Desberg tenait un bon sujet d’actualité mélangeant écologie et politique américaine. Il y avait matière à produire une œuvre intéressante et profonde sur ces sujets mais au final, l’impression est plutôt que le scénariste devait boucler son histoire en 48 pages et donc il a sacrifié le fond pour la forme.

Certains diront qu’il s’agit d’un thriller de divertissement qui n’a jamais prétendu révolutionner le genre ou la bande dessinée. Ils auront raison mais en matière de divertissement, cet album souffre de la comparaison avec Largo Winch.

Page 7 du tome 24 d'I.R.$.
© I.R.$. – Stephen Desberg et Bernard Vrancken – Le Lombard

Chronique écrite par Frédéric P.

Informations sur l’album

  • Scénario : Stephen Desberg
  • Dessin : Bernard Vrancken
  • Couleurs : Bérengère Marquebreucq
  • Éditeur : Le Lombard « Troisième Vague »
  • Date de sortie : 27 avril 2024
  • Pagination : 46 en couleurs

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