L'emprise : histoire d'une manipulation

Dans ce one-shot publié aux éditions Dunod Graphic, la scénariste et illustratrice Fiamma Luzzati nous partage le témoignage de l’autrice Camille Eyquem, ici co-scénariste, autour du phénomène de l’emprise. C’est peu dire que nombre d’hommes et de femmes se reconnaîtront dans la peau du personnage principal. Au commencement, tout paraissait si beau…

Tout débute lorsque Agnès fait ses premiers pas dans son nouveau boulot. Le boss, Skipper, est présenté sous son meilleur jour par ses employés. Bientôt, la jeune femme file le parfait amour avec lui et des fiançailles sont à l’ordre du jour. Pourtant, ce qui devait être une merveilleuse histoire d’amour cache en réalité des facettes bien sombres. En effet, Skipper sait très bien souffler le chaud et le froid, et voilà Agnès sous l’emprise d’un pervers narcissique…

L'emprise : histoire d'une manipulation planche 9

L’emprise, une histoire vraie

Dans cet album qui traite d’un sujet dramatique, en plus d’être probablement assez répandu, Fiamma Luzzati fait monter la tension petit à petit. Les faits sont racontés par Agnès à Lucrezia, une jeune mariée qu’elle vient de rencontrer au bar d’un hôtel. De par le titre, L’emprise, le lecteur sait très bien à quelle forme de rapport s’attendre entre les deux protagonistes principaux, Agnès et Skipper. Pourtant, malgré la banalité de cette histoire, il se laisse gagner par quelques frissons.

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Une fois que l’on se rend compte, souvent trop tard, être dans une relation toxique, comment reculer ? L’autrice traite avec subtilité la psychologie des personnages, et le charisme de Skipper est palpable. Manipulée, Agnès nous touche davantage car il est facile de se mettre à sa place. De plus, comme le récit est basé sur l’histoire vraie de Camille Eyquem (pseudonyme), cela affecte encore mieux le lecteur, qui est amené à la prendre au sérieux, comme une mise en garde.

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Un style naïf pour un récit dramatique dans cet album de Fiamma Luzzati

Fiamma Luzzati nous propose un album intéressant également au niveau du dessin. Les fonds, qui représentent le décor dans lequel se déroule l’action, sont traités comme des photographies sur lesquelles on serait venu appliquer un filtre “peinture”. Les personnages qui se découpent à l’avant-plan sont représentés comme des figures dessinées plutôt simples.

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C’est le contraste entre les deux, fond et personnages, qui confère de l’originalité à l’ensemble. Agnès, Skipper et tous les protagonistes qui gravitent autour du couple ont un contour au style naïf et vivant rendant la lecture fluide, absolument pas morose malgré ce qui se trame ! Certaines planches ne représentent qu’un grand décor architectural, elles s’apprécient comme telles, pour leur beauté, tout en situant les différents temps de l’intrigue.

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L’emprise : Histoire d’une manipulation marque les esprits par la très grande plausibilité du drame qui se déroule au sein d’un couple formé au travail. Le lecteur ne pourra que se trouver sensibilisé par ce récit basé sur une histoire vraie. Si le titre paraît avoir tout dit dès le début, le cours des événements pourrait néanmoins apporter de la surprise, bien que l’ensemble laisse évidemment un goût assez amer…