Groosham Grange – T1 de L’Île du crâne
L’île du crâne, précurseur d’Harry Potter ? Cette BD de Maxe L’Hermenier et Clément Lefèvre, d’après un roman d’Anthony Horowitz paru en 1988 a tout pour plaire aux fans du plus célèbre des sorciers. Mais l’histoire de David Eliott est non seulement la première a avoir été racontée, elle est aussi particulièrement singulière, avec de tous autres enjeux !

Dès le début de l’histoire, David Eliot est humilié par ses parents, alors qu’ils découvrent son mauvais bulletin du collège et l’avis de renvoi qui le concerne. Motif ? « Camaraderie intempestive ! » Ce qui est particulièrement difficile à accepter, c’est qu’il ait déçu la longue lignée familiale qui étudie depuis la nuit des temps au collège Beton, le meilleur du pays. Il faut dire cependant qu’il n’en supportait pas les règles strictes ! Le voilà expédié dans un pensionnat, Groosham Grange, censé proposer des méthodes d’éducation soutenues.

Un pensionnat dans un château sinistre
Alors qu’il embarque dans un train en direction de l’île du crâne, David rencontre Jill et Jeffrey, qui sont bien partis pour devenir de bons amis, et qui ne sont pas sans rappeler les futurs Harry, Ron et Hermione prenant le Poudlard Express. Dans une ambiance mystérieuse et peu rassurante, le jeune garçon fait ses premiers pas au château. Être obligé de signer un recueil de son propre sang ou se retrouver dans une bibliothèque dépourvue de livres sont plusieurs indices qui lui font comprendre qu’il est dans un lieu très particulier. De plus, tout le monde disparaît chaque nuit et la plupart portent une drôle de bague noire, doivent-ils se sentir en danger ? Avec ses amis, il décide de mener l’enquête !

Une atmosphère envoûtante dans L’île du crâne
L’île du crâne est une BD envoûtante principalement du point de vue de l’atmosphère qui s’en dégage. Le lecteur ne pourra qu’apprécier cette quête adolescente dans un château dont on ne perce les mystères qu’au fur et à mesure de la lecture. On ne peut qu’être d’accord sur l’aspect sinistre du château et de ses habitants. Heureusement qu’il n’est pas seul à faire face à ce nouvel univers peu accueillant ! On reconnaît bien là certaines thématiques chères à l’Angleterre comme la caricature d’une certaine bourgeoisie, les histoires de pensionnats et de châteaux qui servent de cadre à toutes sortes d’intrigues fascinantes ou encore la magie et la sorcellerie.

Une adaptation réussie du roman d’Anthony Horowitz ?
Maxe L’Hermenier, le scénariste, est à l’origine de la collection « Pépites » de Jungle et adapte le roman d’Anthony Horowitz avec brio. L’intrigue se déroule de manière relativement posée, les dialogues et réflexions personnelles de David rendent bien compte de la perplexité des personnages devant ce nouvel univers qu’ils découvrent. Tout n’est pas révélé du premier coup, et c’est cela la force de l’album. On grandit en même temps que l’adolescent catapulté dans ce lieu sinistre par la force des choses. De son côté, le dessinateur Lefèvre, habitué des adaptations, fait hommage à l’histoire qui est racontée tant il y amène des couleurs à la fois chaudes et sombres, des ambiances mystérieuses, que l’on ne voit pas complètement, pour rester dans la suggestion. Vous ne pourrez qu’apprécier la représentation impressionnante du château et son intérieur un brin menaçant et grandiose. Le ton général de la BD en fait un album parfait à lire au coin du feu dès l’automne !

Chronique écrite par Aurélie DORCHY
Informations sur l’album
- Scénario : Maxe L’Hermenier
- Dessin : Clément Lefèvre
- Couleurs : Clément Lefèvre
- Éditeur : Jungle « Pépites »
- Date de sortie : 24 août 2023
- Pagination : 70 en couleurs



