En pleine tournée de promotion du tome 7 des Aigles de Rome, après Paris, Saint Malo et le Comic-On de New York, avec la bonne surprise de la reconnaissance du public d’outre Atlantique, Enrico Marini était de passage à Bruxelles où il a eu la gentillesse de nous accorder une interview dans les bureaux des Editions Dargaud.

Enrico Marini portrait
©Dargaud – Enrico Marini

Les Amis de la bande dessinée : Qu’est-ce qui vous a amené à devenir auteur de bande dessinée ?

Marini: Je pense que, comme la plupart des gens, j’aimais feuilleter et lire les bandes dessinées et surtout regarder les dessins. J’ai commencé avec Astérix, Tintin, Superman, Spiderman, Batman et puis j’ai commencé à les copier de mes propres mains. C’est cela qui m’a donné envie de raconter des histoires, surtout que les dessins animés et le cinéma m’intéressaient aussi. Je voulais donc retranscrire cette passion et la meilleure façon (ou disons la plus économique) était de prendre un crayon et une feuille de papier et de dessiner. Pas besoin de beaucoup de budget pour cela, même pour des récits épiques. La bande dessinée est un médium merveilleux et j’avais mes idoles, mes références, mes dessinateurs préférés que j’essayais de copier.

Les Amis de la bande dessinée : Comment êtes-vous devenu auteur de BD?

Marini: A l’âge de 14 ou 15 ans, j’ai participé à des concours dans des festivals en commençant avec des courtes histoires mais aussi avec des récits de quarante pages déjà en couleur. J’ai présenté cela à des éditeurs, mais ce n’était pas top-top. Mon dessin était correct mais il y avait des choses à améliorer et sur lesquelles je devais davantage travailler. Ce qui n’était cependant pas encore au point c’était les histoires pour lesquelles je devais attendre quelques années et m’entraîner plus.

Dans le cadre d’un concours organisé lors d’un festival à Sierre en Suisse, j’ai illustré une histoire d’après un court scénario de Tristan, le scénariste de Valérian. Je n’ai pas gagné, mais on m’a quand même offert la possibilité d’exposer mes planches et suite à ça, les éditeurs des Humanoïdes Associés m’ont contacté. Ils m’ont offert la possibilité de publier ma première bande dessinée, Les dossiers d’Olivier Varèse, et c’est comme ça que ma carrière a commencé.

Affiche du festival de Sierre de 1987
Affiche du festival de Sierre de 1987

Ensuite, avec Thierry Smolderen au scénario, nous avons créé le personnage de Gipsy, qui a été repris par Dargaud. Ces derniers m’ont offert la possibilité de travailler avec Stephen Desberg avec lequel j’ai créé L’étoile du désert et Le Scorpion. C’était aussi une chouette aventure d’autant plus que l’on avait la confiance d’un éditeur comme Dargaud pour travailler sur une grande saga d’aventure comme celle-là.

Étant à la fois dessinateur et co-scénariste sur cette BD, je donnais des idées à Desberg pour Le Scorpion et j’avais vraiment envie de créer mes propres histoires et donc d’être seul aux commandes. J’ai commencé à travailler et à réfléchir sur Les Aigles de Rome, que j’imaginais au début comme une trilogie. Mais plus j’en lisais sur le sujet, plus l’histoire évoluait et se développait et je voyais que j’avais trop de matériel qui ne tiendrait pas en trois albums. L’idée de départ était de raconter l’histoire d’un personnage rebelle comme Arminius, qui se confronte et se rebelle contre l’envahisseur romain. Le personnage historique de base est assez fascinant mais cela donnait un récit de héros trop classique comme un Robin des Bois ou un Braveheart, qui se rebelle et se bat contre les méchants envahisseurs.

Les Amis de la bande dessinée : Vous cherchiez une ampleur plus tragique à votre récit, en fait ?

Marini: J’avais écrit une première partie pour mon éditeur mais je me suis dit, avant de le présenter, qu’il fallait le laisser mûrir un peu vu que l’histoire de base était trop facile. Il y a du matériel dans le récit historique dont je m’inspire, mais je trouvais que juste représenter la figure d’Arminius comme un personnage héroïque qui se bat pour son peuple manquait un peu de réalisme. Le personnage de son rival romain Falco était présent à la base mais juste comme le méchant qui était jaloux que son père ait adopté Arminius au sein de sa famille romaine. J’ai ainsi eu l’idée de donner à Arminius et Falco leur motivation propre et d’en faire des personnages complexes afin que le lecteur puisse choisir le camp qu’il préfère. J’ai ainsi deux antagonistes, deux personnages qui peuvent être le héros à un moment et aussi faire des choses atroces à d’autres moments, selon la situation, et les rendre un peu plus complexes. Cette idée était du coup plus intéressante et j’ai commencé à réécrire tout le scénario, en espérant que le public suive et que je puisse développer cette idée plus longtemps que prévu au départ.

Les Aigles de Rome tome IV Marini couverture
©Dargaud – Les Aigles de Rome tome IV – Marini

Les Amis de la bande dessinée : Vous êtes parvenu, sur cette œuvre, à travailler scénaristiquement seul et justement vous avez bien réussi à peaufiner les implications scénaristiques, les relations entre les personnages. Ainsi l’idée de base finit par mûrir pour être différente de ce qu’elle était au départ…Être scénariste et dessinateur n’est-il pas plus compliqué que d’avoir un scénariste qui vous donne déjà toute l’histoire à la base ?

Marini: Non, travailler seul c’est développer, créer et faire effectivement ce que l’on a envie et aussi assumer bien sûr toutes les erreurs qu’on peut faire, ce qui permet d’apprendre et de s’adapter au fur et à mesure. Je préfère travailler seul car cela me donne une plus grande liberté mais j’ai toujours apprécié de travailler avec un scénariste avec lequel je partage mes idées. Quand un scénario est assez bien travaillé et solide, je ne vais pas interférer. Mais il y aura toujours des passages et des éléments du scénario qui demanderont plus de travail ou de changement, où le dessinateur propose des idées graphiques ou de scènes que le scénariste valide. Les scénaristes font beaucoup de séries et sont donc très prolifiques, passant d’un projet à un autre. Certains savent être plus flexibles et accepter des améliorations ou d’autres solutions, mais ils ne sont pas tous comme ça. Cependant écrire ou dessiner seul nous met souvent face à nos limites, et on se trouve dans une situation de blocage dans laquelle personne n’est là pour en discuter. Travailler avec un partenaire, scénariste ou dessinateur, permet ainsi un échange afin d’améliorer ou de débloquer quelque chose. Pour le moment, heureusement, et je touche du bois, surtout qu’ici on a une très grande table (il touche la table en riant), je n’ai jamais vraiment eu un blocage sur Les Aigles de Rome, Les dossiers d’Olivier Varèse ou mon Batman. J’ai  toujours heureusement trouvé des solutions qui me convenaient.

Les Amis de la bande dessinée : En gros, vous parvenez toujours à trouver l’inspiration.

Marini: Voilà, sinon je triche…

Les Amis de la bande dessinée : Tricher, que voulez-vous dire par là ?

Marini: Je ne vais pas vous le dire, sinon tout le monde va utiliser cette formule [rires].

Les Amis de la bande dessinée : Secret d’artiste alors ?

Marini: Il faut se dire qu’avec la bande dessinée, on essaie de faire au mieux mais il ne faut pas se prendre au sérieux. L’avantage de la bande dessinée, c’est de divertir, d’amuser le lecteur et de lui faire passer un bon moment, ou sinon, de stimuler des émotions en lui ou le faire réfléchir grâce à l’histoire et sûrement selon moi grâce aux personnages. L’idée, ce n’est pas de gagner le prix Nobel de la littérature, non plus, quoique, avec Les Aigles de Rome…[rires]

Les Amis de la bande dessinée : Quand même, Les Aigles de Rome,cette série est une grande fresque de gladiateurs !

Marini: Oui, c’est une saga de gladiateurs, de la Rome antique, ça montre un peu la vie et les problèmes de tous les jours et les combats extérieurs et intérieurs des Romains et des barbares, bref les différentes facettes de la société de cette époque. J’essaie bien sûr d’avoir de bonnes références, de m’en tenir à une certaine réalité et de me documenter comme il le faut mais après je prends aussi des libertés en faisant des choix graphiques. Quand je ne trouve pas les bons documents, malgré Google et mon énorme bibliothèque, je ne vais pas passer un an à chercher deux-trois indices qui au final ne sont pas importants. Je feuillette, je lis, je regarde, je cherche, donc je passe quand même pas mal de temps à me documenter. Je suis aussi en contact avec des gens qui font de la reconstitution historique et ça c’est pratique aussi, sans oublier l’un ou l’autre historien. Mais avant tout, je veux raconter une histoire qui m’intéresse. Je pars toujours de l’intrigue, des personnages, je les laisse vivre, je crée des conflits, c’est ça qui m’amuse. Le reste, je l’élabore en fonction de l’histoire, je cherche la documentation et si je ne la trouve pas, je triche ou je l’invente.

L’essentiel est de créer des mondes qui ne seront jamais la réalité. Mes créations ne sont pas des documents historiques que ce soit Les Aigles de Rome ou Le Scorpion. Pour le premier, c’est certainement un peu plus documenté que le second qui se veut être…

Les Amis de la bande dessinée : Dans l’esprit des films de cape et d’épée d’antan…

Marini: Exact, c’est un peu ça. L’envie avec Le Scorpion est de retrouver un petit peu l’atmosphère des films de cape et d’épée des années 50-60 avec Jean Marais, ou Scaramouche avec Stewart Granger voire celle des romans d’Alexandre Dumas. C’est ancré dans une certaine réalité, pas fantastique dans le sens où il n’y a pas de dragons, de créatures fantastiques…

Fresque du Scorpion à Bruxelles 2002
Fresque du Scorpion, rue Treurenberg à Bruxelles – Enrico Marini et Stephen Desberg, 2002

Les Amis de la bande dessinée : On peut dire que c’est plutôt l’ambiance qui se veut fantastique ?

Marini: C’est une ambiance, voilà. Les Aigles de Rome est un peu plus ancré dans la réalité avec des personnages historiques tandis que dans Le Scorpion, tous les personnages sont inventés, que ce soient les cardinaux ou tous les personnages que le protagoniste éponyme rencontre. C’est certes ancré dans un monde du XVIIIe siècle, avec des références à la mode, à des villes, des coulisses de pouvoir de cette époque, mais ce sont davantage des références au cinéma, à la peinture, au théâtre. L’essentiel n’est pas de faire une reconstitution parfaite, parce que c’est impossible, car on n’a pas tous les éléments.

Les Amis de la bande dessinée : Et surtout, les historiens ne savent pas tout actuellement et les recherches continuent d’avancer…

Marini: Demain on peut en effet découvrir un autre objet, une autre pièce d’uniforme et puis un document écrit qui fait tout basculer. Parfois, on est frustré de ne pas avoir plus d’informations, notamment de ce qui s’est passé il y a deux mille ans et parfois ce n’est pas plus mal, cela permet d’avoir quand même des parties où on peut être plus libre et créatif narrativement.

Le personnage d’Arminius des Aigles de Rome a vraiment existé mais tout ce qu’on sait sur lui tient sur une page. Parmi les témoignages, il y a celui d’un officier du temps de Tibère qui l’a visiblement vraiment rencontré mais n’a écrit que deux-trois lignes. Il y a peut-être des écrits plus complets mais qui n’ont pas été trouvés voire qui ont disparu. D’autres ont écrit sur le personnage mais plus de cinquante ans après et n’ont donc jamais vraiment eu de contacts, racontant des versions plus romantiques. Il y a tous ceux qui ont des théories sur plein de choses de cette époque, comme les personnages. Va savoir quelle était vraiment la personnalité de Néron, personne ne sait, et il y a certainement des passages qui sont de la propagande produite par l’opposition…

Les Aigles de Rome tome VI Marini couverture

©Dargaud – Les Aigles de Rome tome VI – Marini

Les Amis de la bande dessinée : Plus que certainement. On est tous héritiers de ce que les autres ont écrit sur leur époque et après, pour distinguer le vrai du faux, ça, c’est le travail des historiens. Quand un auteur s’inspire d’un récit historique, il comble un peu les fonds mais n’a pas le même objectif qu’un historien.

Marini: Ce que je fais, c’est raconter une histoire, une saga. Ce n’est pas la vraie Histoire parce que la vraie, personne ne la connaît, mais j’essaie d’ancrer ce que je raconte le plus possible dans la réalité et j’introduis et présente des faits historiques. L’important, pour moi, c’est que ça marche avec l’Histoire, comment je veux la raconter, mais j’évite de faire de graves erreurs.

Les Amis de la bande dessinée : En dehors de la bande dessinée, pratiquez-vous des loisirs, des sports ou des activités créatives ?

Marini: J’ai joué pendant longtemps au basket, mais maintenant, il faut que je commence à faire plus sérieusement du sport. Je fais un peu de VTT, ce genre de choses, et puis je marche beaucoup. Il faut que je retrouve mon physique de gladiateur. Sinon, je lis, je vais au cinéma, je rencontre d’autres artistes si possible, je voyage beaucoup…

Les Amis de la bande dessinée : Vous travaillez autant dans le milieu de la BD franco-belge que dans le milieu des comics américains, ressentez-vous une différence dans la manière de travailler, de collaborer ou dans l‘ambiance de travail ?

Marini: Oui, avec les Américains, c’est différent. Avec la BD européenne, on me permet de réaliser mes propres créations comme Les Aigles de Rome, le Scorpion ou les Noirs burlesques. C’est beaucoup plus stimulant, à long terme, on a plus de liberté et c’est plus satisfaisant de créer quelque chose soi-même. J’adore Batman, j’ai grandi avec lui, et faire une BD sur lui c’est un peu comme un jouet que l’éditeur te prête, un jouet de rêve, mais que l’on doit rendre, qu’on ne peut pas garder. Alors que mes propres créations, ce sont mes jouets à moi, je peux les sortir et en faire normalement tout ce que j’en veux. Avec Batman, on ne peut pas faire tout ce qu’on veut, ça ne t’appartient pas. Une autre différence, c’est que c’est en anglais, il faut communiquer évidemment dans cette langue. Heureusement que DC a accepté mon œuvre telle qu’elle est car ils veulent vraiment tout voir et tout valider. Ça s’est très bien passé; avec moi en tout cas, ils sont très gentils et moi, je suis très gentil avec eux [rires].

Batman et Catwoman Marini
©Dargaud Benelux – Batman – Intégrale complète – Marini

Les Amis de la bande dessinée : Y a-t-il un autre personnage, qui n’est pas une de vos créations, que vous aimeriez faire un récit, vu que vous avez déjà fait Batman ?

Marini: Faire des reprises pour continuer des séries, ça ne m’intéresse pas. Faire de temps en temps un one-shot sur des personnages légendaires, je trouve ça amusant et c’est souvent un honneur. Mais oui, il y en a plusieurs. Si je cite un personnage, après, j’ai tout de suite une offre et si l’offre est bien, je ne vais pas pouvoir dire non, et après, ça bascule mon planning. Astérix. Non, je plaisante! [rires] J’adore Astérix, mais je ne me sentirais pas capable de le faire. Quoique, avant de commencer la BD réaliste, pendant mon adolescence, je dessinais beaucoup les personnages d’Obélix ou Astérix justement… On n’y pense pas mais, avec beaucoup d’efforts, je pourrai faire une page d’Astérix, même si ce n’est pas mon genre. J’aime bien Corto Maltese aussi. Aux États-Unis, je ne pense pas, j’aime bien Spider Man, Daredevil et chez DC, mon préféré, c’est Batman évidemment. C’est mon préféré car ça colle à mon univers et notamment le Joker qui m’a beaucoup amusé quand je l’ai animé dans mon histoire. C’est un personnage que j’aimerais bien retrouver. Après, tout dépend de la série. Comme ce n’est pas dans mes priorités, je préfère refaire une histoire dans le genre de Noir burlesque, un polar, ou terminer la saga des Aigles de Rome, ça m’amuse beaucoup et retrouver le Scorpion, là vraiment, je suis ravi.

Noir Burlesque tome 1 Marini couverture
©Dargaud – Noir burlesque tome 1 – Marini

Les Amis de la bande dessinée : On peut dire que courir pour des événements artistiques, c’est déjà un sport en soi ! Un petit mot pour Les Amis de la BD pour finir ?

Marini: Je vous annonce que j’ai déjà commencé à écrire le tome huit des Aigles de Rome, normalement prévu pour la fin de l’année prochaine. Si tout va bien, je vais enchaîner sur un Scorpion hors-série que je vais écrire en solo. Ayant trop de projets personnels, j’ai laissé Stephen Desberg et Luigi Critone continuer la série depuis le tome 12. Mais ce personnage me manquait et j’ai une histoire à raconter qui me tient à cœur. Prévue pour cent-vingt pages, ce sera un format différent, un peu plus grand prévu pour 2026 si tout va bien. Ce sera une histoire complémentaire à la série de base mais qui se peut lire indépendamment.

Les Amis de la bande dessinée : Nous avons plus que hâte de découvrir cela !

Marini: De plus, j’ai participé à un projet collectif de Batman, intitulé The Last Halloween, qui va sortir l’année prochaine. C’est un chapitre de 24 pages basé sur un scénario de Jeph Loeb qui serait un peu un hommage à Tim Sale décédé il y a deux ans. Avec ce dernier, Loeb avait fait plusieurs beaux livres sur Batman, Daredevil, Hulk, Spider-Man, Super Man et sur une trilogie de Batman dont ce nouveau projet serait la conclusion. De nombreux dessinateurs ont été contactés et dix ont répondu oui, dont je fais partie car j’ai tous les albums de Tim Sale. C’est un petit retour vers la production des États-Unis, ayant déjà dessiné Batman The Dark Prince Charming il y a quelques années. Pour celui-ci j’étais seul aux commandes alors que là, c’est une collaboration. C’est vraiment très chouette et très stimulant, parce que c’est plein de monde, plein de dessinateurs qui sont tous bons.

Les Amis de la bande dessinée : Encore un tout grand merci pour le temps que vous avez donné pour moi et pour Les Amis de la BD. Ce fut un plaisir de vous rencontrer.

Dédicace de Marini 2024
Petit souvenir de la rencontre

Propos recueillis par : Stéphane Triquoit

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