Flux

Flux de Jop aux éditions Ankama, propose un voyage dans un futur lointain où l’humanité vit retranchée sur de petits satellites. Tilda Nö, la scientifique et San Williams de Farisiñ, le poète vagabond en exil vont se devoir faire face à des évènements qui défient toute logique. Prêts à embarquer dans une épopée de science-fiction écologique et poétique ?

©Ankama – Flux – Jop – 2025

Un périple entre poésie et science

Sur la petite planète [P-412], Tildä Nö explore des terres stériles à la recherche de minéraux rares. La jeune chercheuse est une scientifique fraîchement recrutée par une compagnie d’énergie, dont les préceptes sont très éloignés de ses idéaux. Mais elle a besoin d’argent afin de poursuivre les recherches de sa grand-mère décédée, sur un procédé énergétique écologique. Au cours d’une mission, elle croise le chemin de San Williams, vieux poète en exil, une sorte de vagabond qui tente de trouver l’inspiration pour son « grand poème », qui s’exprime avec beaucoup d’emphase et semble un peu en décalage avec son époque.

©Ankama – Flux – Jop – 2025

Leur destin bascule lorsqu’une tempête diluvienne aux effets spectaculaires s’abat sur eux. Rescapés du crash de leur véhicule, ils reprennent connaissance au milieu d’un paysage transformé. Et si les dunes ont mystérieusement laissé place à des marécages luxuriants, le décor n’est pas le seul à avoir subi les influences de l’orage… Leurs corps également métamorphosés, Tildä et San devront comprendre et trouver des réponses. Un périple initiatique débute alors vers un camp de rebelles écologistes, où ils s’aperçoivent que les autres humains ont connu des métamorphoses similaires : vieillissement, rajeunissement, transformations zoomorphiques…

©Ankama – Flux – Jop – 2025

Une fable de science-fiction

Jop, auteur de Jazzman, revient avec un one shot à la thématique actuelle et propose une fable écologique qui mêle aventure et métamorphose poétique. En déplaçant ses personnages sur une autre planète l’auteur évoque des thèmes qui touchent à l’universel (la science, l’enfance, la vieillesse, l’héritage…) tout en leur donnant le recul nécessaire dans un effet de miroir particulièrement intéressant.

©Ankama – Flux – Jop – 2025

Le titre « Flux » fait bien le lien entre toutes les thématiques de l’album. Le flux liquide tout d’abord, avec le déluge de pluie, élément déclencheur de tous les changements sur [P-412]. Le flux d’informations et la difficulté d’en déceler le vrai du faux. Le flux de communication également, qui va d’ailleurs être coupé dans le récit, et enfin le flux migratoire avec le personnage de San Williams le poète en exil.

La majorité de l’ouvrage est en couleurs, principalement en teintes jaune et verte qui marquent bien le contraste entre le désert aride du début du récit et la profusion végétale qui émerge après la tempête. Jop propose cependant quelques planches au dessin plus épuré, presqu’en noir et blanc. Ces pages évoquent le passé, les souvenirs de Tildä et de sa grand-mère, qui expliquent son rapport à la nature.

©Ankama – Flux – Jop – 2025

Avec Flux, Jop embarque ses lecteurs pour un voyage poétique, empli d’émotions, de sagesse et d’espoir. Chacun trouvera du sens entre ces pages à condition d’accepter de ne pas tout comprendre rationnellement, que ce soit à travers la silhouette mystérieuse qui fait quelques apparitions, la quête de sens de Tildä face à un travail où elle ne s’épanouit pas, ou simplement dans les questions environnementales soulevées par l’auteur.

Une chronique écrite par : Emmanuelle DESSEIGNE

Informations sur l’album :