Et ils eurent beaucoup d'emmerdes

Mab a imaginé la vie qu’auraient de célèbres princes, princesses et autres héros de contes, et surtout de leur progéniture, une fois leurs belles histoires terminées. Le livre Et Ils eurent Beaucoup d’Emmerdes tourne en ridicule bon nombre de personnages populaires, au point que les lecteurs les découvrent sous un jour nouveau… et déstabilisant.

Les contes de fées comme la Belle au Bois Dormant ou le Petit Poucet ont marqué beaucoup de monde, sous n’importe quelle forme. C’est au tour de Mab de présenter au travers de son album une nouvelle vision de nos livres d’enfance de façon très parodique à l’attention des plus âgés. Les lecteurs peuvent croiser Barbe Bleue, Peter Pan ou encore Mère Grand sous un nouveau jour. Chacun a pris de l’âge, et surtout tous ont eu une descendance qui est mise en avant dans cette série de sketchs, traitant surtout les problèmes familiaux et conjugaux de manière intensément caricaturée.

Et ils eurent beaucoup d'emmerdes planche 3

Des chutes pas très subtiles

Cet album tourne chaque personnage en ridicule dans le récit de quelques pages qui lui est dédié. Si les contextes interpellent chaque famille sur des situations poussées à l’extrême, l’humour satirique devient rapidement pénible et ennuyeux au fil des pages. Les traits d’humour ne paraissent pas très recherchés et, à cause de leur vulgarité, pourraient déplaire à certains lecteurs. Toutes les situations sont représentées, avec l’âge des protagonistes qui varie : le Petit Poucet est devenu le grand-père dont on voudrait bien se débarrasser, alors que la Belle au Bois Dormant est une jeune mère de triplés nouveau-nés. Mais ce qu’on retient surtout à la fin de la lecture, c’est un comique de répétition pesant et des tentatives d’humour déjà vu mille fois.

Et ils eurent beaucoup d'emmerdes planche

Des drôleries quand on ne s’y attend pas

Les liens entre les contes d’origine et les suites proposées par Mab sont subtilement cachés dans les histoires. Des références actuelles sont aussi dissimulées entre les pages, formant parfois des anachronismes qui font sourire. Les couleurs pétantes mettent en valeur les dessins caricaturaux des personnages, sur fond de décors simplifiés à l’extrême. Si cela permet tout de même au lecteur de se concentrer sur les individus, certains arrière-plans s’étoffent néanmoins selon les besoins de l’intrigue.

Et ils eurent beaucoup d'emmerdes planche 13

Cet album regorge de personnages connus, mais les tourne tellement en dérision qu’il faudrait le lire chapitre par chapitre pour ne pas se lasser de l’humour qui manque de subtilité. Si la couverture n’est pas représentative du contenu de l’œuvre, elle donne quand même une idée de la teneur de l’album, qui n’est évidemment pas à mettre entre toutes les mains.

Chronique écrite par : Serena Morciano

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