Dans la gueule du Tigre – T15 de Lady S.
L’aventure appelle toujours ceux qui sont nés pour cela, même en vacances ! C’est le cas de « Lady S », personnage insaisissable dont le destin s’acharne à lui créer des soucis. Le 15ème tome de ses aventures ne fait pas exception à cette règle cruelle.
Alors qu’elle essaie de se reposer tranquillement en Indonésie avec sa tante, notre héroïne se retrouve complètement par hasard au cœur d’une histoire d’espionnage où serait mêlé de très près son ami Doug, diplomate détaché à Java, auquel elle rendait une visite de pure courtoisie. Ne pouvant rester inactive face à une affaire d’état potentiellement importante, la belle ne va pas hésiter à risquer sa vie et celle des siens pour démêler le vrai du faux, quitte à se jeter « Dans la gueule du Tigre » …
Ce 15ème tome de la série « Lady S. » est dans la droite lignée des précédents : la mystérieuse blonde, à cheval entre 3 patronymes et autant de nationalités continue d’attirer les ennuis sans pourtant vraiment les chercher, tout en gérant une vie familiale compliquée – ici, en prenant soin de sa tante atteinte de la maladie d’Alzheimer. Entièrement réalisé par P. Aymond, comme c’est le cas depuis le tome 10, après le retrait de son créateur J. Van Hamme, cet épisode indépendant fait alterner rebondissements et autres coups de théâtre, dans une veine ultra traditionnelle. Ainsi, on y voit notre héroïne Shania (appelons-la comme ça) épier derrière une porte bizarrement entrouverte des méchants qui se racontent toute leur histoire, ou bien remplacer des documents supposés importants par un roman d’espionnage classique au nez et à la barbe de professionnels ayant monté toute une affaire d’état.
Et pourtant, cette aventure, si elle reprend des classiques vus tant de fois dans diverses fictions, fonctionne et se suit non seulement sans déplaisir, mais avec un bonheur évident, même si le dénouement se comprend un peu prématurément. En accompagnant le personnage de Shania, amenant les problèmes malgré elle, nous vivons son épopée menée tambour battant, et les pages se tournent avec délectation, dans une lecture agréable.
L’académisme relatif de la forme du récit (4 bandes par planche, calligraphie « exotique » pour les indonésiens), ainsi que le joli dessin réaliste d’Aymond, allié à un scénario d’action traditionnel, font de cette BD un ouvrage appréciable, une sorte de madeleine réconfortante et intemporelle, un peu comme revisionner un feuilleton télé d’avant.
Chronique écrite par Mathieu DEPIT
Informations sur l’album
- Scénario : Philippe Aymond
- Dessin : Philippe Aymond
- Couleurs : Philippe Aymond
- Éditeur : Dupuis « Grand public »
- Date de sortie : 3 septembre 2021
- Pagination : 48 en couleurs
- Format : 218 x 300
