Bulles en ville – 4e épisode – Bruges en BD
Bruges en BD ? À travers le 9e Art, l’une des plus belles villes de Flandre se décline à l’infini. Il faut admettre qu’elle a un passé incroyable et que lorsqu’on la visite aujourd’hui, c’est un véritable bond dans le temps effectué par le touriste !
©Le Lombard – Vasco tome 15 : Le fantôme de Bruges – Gilles Chaillet
Les atouts de Bruges sont nombreux : architecture médiévale, riches musées, canaux évoquant la ville de Venise, … Cette ville a de quoi fournir un cadre solide à moultes aventures des héros de la bande dessinée franco-belge, de Vasco à Lefranc en passant par Yoko Tsuno, et même Ric Hochet !
Bruges la médiévale
Prenez la direction de Bruges à l’époque médiévale, période qu’elle semble incarner admirablement. Vasco, Le fantôme de Bruges, est l’album qui favorise le plus l’immersion puisque l’action se déroule au Moyen Age. Ayant reçu un message de son oncle alors qu’il se réjouissait de se reposer à Sienne, non loin de l’élue de son cœur, il se rend dans la Venise du Nord, pour l’ouverture testamentaire du baron Van Loo. À cette époque, la ville est encore entourée de magnifiques remparts.
©Le Lombard – Vasco tome 15 : Le fantôme de Bruges – Gilles Chaillet
Dans Lefranc, L’ultimatum, le héros s’interroge sur la disparition d’un tableau du Caravage en l’église Notre-Dame. Le dessinateur illustre avec soin l’architecture gothique, notamment l’intérieur de l’édifice religieux, riche en œuvres d’art. De nuit, les protagonistes illuminent de leur lampe torche, le mausolée de Charles le Téméraire et de Marie de Bourgogne, préservé jusqu’à aujourd’hui. Francis Carin évoque avec talent les nombreux blasons ornant le tombeau.
©Casterman – Lefranc tome 16 : Ultimatum – Jacques Martin et Francis Carin
Bruges, mystérieuse et envoûtante
La ville flamande est aussi comparée à un tableau. Dans L’astrologue de Bruges, se retrouvant dans la ville au XVe siècle, Yoko Tsuno et ses amis y font justement allusion. Au début de l’album, un artiste est occupé à peindre la cité. Les auteurs de BD aiment inventer une intrigue portant sur des tableaux disparus ou faisant intervenir des professionnels du monde de l’art. Bruges, c’est aussi aussi des luminosités inimitables, qu’a essayé de reproduire Roger Leloup dans les aventures de la jeune électronicienne.
©Dupuis – Yoko Tsuno tome 20 : L’astrologue de Bruges – Roger Leloup
Sur cette case tirée de Yoko Tsuno, le lecteur a l’occasion de découvrir le beffroi de Bruges, ses canaux, ses maisons en briques et aux pignons à gradins, typiques des villes flamandes.
©Dupuis – Yoko Tsuno tome 20 : L’astrologue de Bruges – Roger Leloup
Quoi de plus mystérieux que Bruges la nuit ? Des course-poursuites en voiture ou des silhouettes marchant le long des canaux doivent immédiatement nous alerter sur les potentielles machinations qui s’y trament. Le beffroi qui se découpe sur le ciel bleu nuit est un motif qui plaît beaucoup aussi. Le 1er tome des Chroniques de l’impossible, La maison de Bruges, donne une dimension mystérieuse à la ville et en offre quelques scènes de nuit mémorables.
©Dargaud – Les chroniques de l’impossible tome 1 : La maison de Bruges – Christian Piscaglia et Claude Laverdure
Du plus infime détail au panorama
Les monuments les plus célèbres de Bruges ont été représentés à merveille dans les titres déjà cités. Les auteurs n’hésitent pas à faire figurer l’entrée du béguinage, motif également apprécié des peintres et photographes. De Yoko Tsuno à Lefranc, la grande porte d’accès à ces ensembles d’habitations de béguines est quasi mythique ! Le béguinage est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco* !
©Dupuis – Yoko Tsuno tome 20 : L’astrologue de Bruges – Roger Leloup
©Casterman – Lefranc tome 16 : Ultimatum – Jacques Martin et Francis Carin
©Marco Ferri
La ville elle-même est représentée sous la forme d’une vue d’ensemble par exemple dans Lefranc, L’ultimatum, dont une grande partie du récit se passe à Bruges. Deux édifices religieux importants y sont bien visibles : l’église Notre-Dame à gauche et la cathédrale Saint-Sauveur à droite. L’auteur nous y fera d’ailleurs pénétrer plus loin dans l’histoire.
©Casterman – Lefranc tome 16 : Ultimatum – Jacques Martin et Francis Carin
À plusieurs reprises, le lecteur s’apercevra que les dessinateurs prennent plaisir à représenter des coins de la vieille ville de manière gratuite, même sans y faire figurer leurs héros, comme dans La maison de Bruges, avec la toute dernière case. C’est dire combien la ville, son atmosphère et son architecture les inspirent.
©Dargaud – Les chroniques de l’impossible tome 1 : La maison de Bruges – Christian Piscaglia et Claude Laverdure
Plusieurs bandes dessinées de séries connues : Lefranc, Yoko Tsuno, Vasco, situent leur action à Bruges, lui faisant honneur jusque dans la couverture et le titre de l’album. D’autres visions de Bruges sont encore possibles, comme pendant la guerre 14-18 grâce à Le Baron Rouge, Le bal des mitrailleuses, dans lequel laville y était représentée de façon très réaliste. Des voyages dans le temps sont aussi permis, par exemple avec Bob et Bobette, Le casque tartare.
*En Europe du Nord, dès le XIIè siècle, des femmes pieuses se regroupent pour former des communautés à l’écart des hommes, sans être liées à des voeux, et finissent par former de véritables cités dans les cités. En Flandre, notamment, il est encore possible de visiter de nombreux béguinages.
Article écrit par : Aurélie Dorchy
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