Bestia
L’auteur français Corc signe avec Bestia son premier album aux éditions des Humanoïdes Associés. Bienvenue à Memoria, une ville tentaculaire. A demi détruite par d’énormes bêtes, nommées les Bestias, les humains y survivent plus qu’ils n’y vivent. Heureusement, les traçaires, des chasseurs, sont là pour réguler leur nombre. C’est le cas de Jacquie, aidée de Kevyn, un jeune homme bricoleur et débrouillard, qui vont s’unir par la force des choses, et pister une Bestia redoutable : La Bestia des Cécropias.

©Les Humanoïdes Associés – Bestia Volume 1 – Corc – 2025
Une histoire de kaiju à la française

©Les Humanoïdes Associés – Bestia Volume 1 – Corc – 2025
Dans une jungle urbaine au décor post-apocalyptique, Jacquie est en chasse. Dotée d’outils futuristes, elle vogue d’immeuble en immeuble à la recherche de ces Bestias qui ravagent tout sur leur passage, tuant bon nombre d’humains. Pour des raisons obscures mais indéniablement personnelles, sa nouvelle cible, la Bestia des Cécropias semble éveiller chez elle une attention particulière. Lors de sa mission, elle rencontre Kevyn, qui lui, subit la bête et connaît parfaitement le quartier. Le jeune homme passionné de mécanique vit de petits trafics pour boucler les fins de mois et subvenir à ses besoins ainsi qu’à ceux de son père handicapé. Ce duo contrasté, entre l’héroïne froide, dure, entièrement concentrée sur sa mission et son acolyte enthousiaste qui a le don de se jeter dans des situations dangereuses, crée une dynamique narrative mêlant tension et complémentarité. Dès leur rencontre, leurs deux personnalités se heurtent et les clashs s’enchaînent. Si elle n’est pas très subtile, leur relation est amusante et attachante.

©Les Humanoïdes Associés – Bestia Volume 1 – Corc – 2025
Les tensions ne manquent pas et quelques indices disséminés de-ci de-là sur la nature des Bestias aiguisent la curiosité. Sont-elles dangereuses car maléfiques et foncièrement mauvaises ou tentent-elles simplement de survivre dans un environnement qui n’est plus adapté ?

©Les Humanoïdes Associés – Bestia Volume 1 – Corc – 2025
Réveillez la bête qui sommeille en vous
Divisé en sections, à l’image de la métropole tentaculaire où se déroule l’action, l’album adopte certains codes du manga. Dans un format européen, il transpose beaucoup de codes graphiques et de narration de la bande dessinée japonaise : choix du noir et blanc, lignes de vitesse et découpage dynamique très éloigné des traditionnels « gaufriers » franco-belge. Pour autant, Bestia n’est pas un manga. Ses personnages subissent une influence clairement européenne et la lecture se fait dans le sens occidental.

©Les Humanoïdes Associés – Bestia Volume 1 – Corc – 2025
L’aspect graphique est soigné. L’auteur fait le choix de dessiner peu de cases par page. Il laisse ainsi de la place au visuel, facilitant l’immersion dans cet univers fantastique à mi-chemin entre la science-fiction et la fantasy.
Se revendiquant des histoires de Kaiju japonaises, ces créatures fantastiques gigantesques et souvent monstrueuses qui ont une place prédominante dans l’imaginaire collectif, particulièrement dans la culture japonaise, cet album tient ses promesses. Entre courses-poursuites, combats, attaques dévastatrices, magouilles et trafics, Corc offre un récit avec de l’action, du mystère et un peu d’humour. Ce premier tome met bien en place l’univers et les fondements de l’histoire avec un rythme soutenu, une intrigue prenante et des personnages attachants. Même si cet album est avant tout un récit d’action, il pose des questions sur la génétique, l’urbanisme excessif et la condition animale.

©Les Humanoïdes Associés – Bestia Volume 1 – Corc – 2025
Une chronique écrite par : Emmanuelle DESSEIGNE
Informations sur l’album :
- Scénario : Corc
- Dessin : Corc
- Éditeur : Humanoïdes Associés
- Date de sortie : Le 2 janvier 2025
- Pagination : 218 pages en noir et blanc
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