Alix Senator tome 16 : l'Atlantide

Ça y est ! Après cinq albums, la scénariste Valérie Mangin, le dessinateur Thierry Démarez et le coloriste Jean-Jacques Chagnaud en terminent avec le cycle de l’Atlantide commencé en 2021.

Alix Senator tome 16 Casterman couverture

©Casterman – Alix Senator tome 16 : L’Atlantide – J. Martin, V. Mangin et Th. Démarez

Après avoir achevé la construction du bateau qui va leur permettre de traverser les mers du Nord pour rejoindre l’Atlantide, Alix et ses compagnons embarquent avec Nanto et Sertis, le couple au cœur de l’intrigue de l’album précédent. Sertis est la nouvelle grande prêtresse et emmène avec elle des prêtres dont certains ne cachent pas leurs hostilités envers les Romains. Très vite la tension monte alors que l’expédition approche de son but.

Alix Senator tome 16 Casterman planche 4

©Casterman – Alix Senator tome 16 : L’Atlantide – J. Martin, V. Mangin et Th. Démarez

Au Nord rien de nouveau

Historienne de formation, Valérie Mangin a de solides bases pour écrire des scénarii de bandes dessinées historiques. Elle n’hésite pas à parfois trahir la vérité historique pour mieux servir son histoire.

Alix Senator est une spin off d’une série devenue un classique de la BD franco-belge. L’objectif n’est donc pas de révolutionner le genre. Comme pour l’album précédent, le lecteur pourra dire : « classique mais efficace ». Oui mais… Il s’agit quand même de la fin d’un cycle, l’aboutissement d’une quête pour les personnages donc le lecteur pouvait espérer un traitement grandiose, épique même.

Alors, il y a des moments épiques dans cet album mais ils ne sont pas mis en valeur aussi bien par le scénario que le dessin ou la couleur. L’album se lit comme une suite de péripéties contenant certes des messages et réflexions intéressantes sur l’extrémisme religieux ou l’utilisation de nouvelles technologies, mais qui retombent à plats. Il est impossible de ressentir les émotions des personnages découvrant l’Atlantide et ses secrets parce que la mise en scène (ou en dessins) trop rigide et classique ne le permet pas.

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©Casterman – Alix Senator tome 16 : L’Atlantide – J. Martin, V. Mangin et Th. Démarez

Simplicité et efficacité mais sans plus

Thierry Démarez travaille depuis un moment avec Valérie Mangin. C’est un duo qui se connaît bien. Tout comme pour le scénario, le dessin et le découpage d’Alix Senator sont très classiques. Les cases sont bien rangées en lignes et en colonnes et rien ne dépasse de la case.

Mais de nouveau, cet album marquait la fin d’une longue recherche pour les personnages et donc cela amenait à un traitement différent, plus épique. Comme dit au paragraphe précédent, ce n’est pas le cas car c’est trop simple et donc les moments épiques ou dramatiques ne sont pas mis en avant ou d’une manière bien trop timide.

Quant aux couleurs de Jean-Jacques Chagnaud, elles sont dans la continuité de l’album précédent : vu le contexte de l’histoire, le choix de couleurs plus froides était logique mais de nouveau, ce choix donne un rendu terne à l’ensemble. Ajoutez à cela les traits rigides de Démarez et le résultat tue toutes émotions.

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©Casterman – Alix Senator tome 16 : L’Atlantide – J. Martin, V. Mangin et Th. Démarez

Une pierre de plus dans le mur

Que retenir de ce cycle de l’Atlantide ? Qu’il est loin d’être un événement ! Dommage au vu du sujet mais les auteurs ont choisi de garder leur formule habituelle plutôt que d’aller vers un traitement plus spectaculaire. Et en même temps, est-ce une surprise ? Alix Senator n’est pas là pour révolutionner la bande dessinée. Il doit rester un peu dans les pas de la série originelle même si les auteurs ont plus de libertés que ceux qui travaillent sur Alix. Si le message de l’album est plutôt bon, tout le reste manque d’ampleur et de grandiose attendus dans un péplum ayant pour sujet l’Atlantide. Finalement, cet album est juste une pierre en plus dans le mur de la série.