Alix Senator Tome 15 : les cercles des géants
Alix Senator, série spin-off du célèbre héros créé par Jacques Martin, continue son petit bonhomme de chemin en publiant un quinzième album en douze ans. Ce sont toujours la scénariste Valérie Mangin (qui a aussi écrit des scenari pour la série originale) et le dessinateur Thierry Démarez (le dernier Troyen) qui président à la destinée d’Alix désormais sénateur.
© Casterman, Alix Senator : “les cercles des géants”, J. Martin, V. Mangin et Th. Démarez
An neuf avant notre ère, Sud de l’Armorique. Le sénateur romain Alix et sa troupe continuent leur route vers l’Atlantide. Ils atteignent un village de pêcheurs et le chantier naval de Cellos qui va leur construire un bateau capable de résister au voyage en haute mer.
Mais le village est déchiré entre les partisans de la prêtresse Vinda, qui voit d’un mauvais œil des étrangers vouloir rejoindre la cité des Dieux, et ceux du chef du village, Matu, qui souhaitent aider Alix et ses amis.
© Casterman, Alix Senator : “les cercles des géants”, J. Martin, V. Mangin et Th. Démarez
Guerre civile
Valérie Mangin a-t-elle encore quelque chose à prouver ? L’historienne, devenue scénariste de bande dessinée depuis l’année 2000, a démontré ses qualités de conteuse en s’inspirant de l’Histoire.
La série Alix Senator est en ce moment dans un arc narratif que l’on pourrait appeler : « Atlantide », qui a commencé avec l’album le « disque d’Osiris » (2021) et qui arrive à son terme. Le scénario de Valérie Mangin repose sur de solides bases puisqu’elle décrit un village tiraillé entre ceux qui croient en la Dame de la Mer et suivent aveuglément la prêtresse Vinda, et les laïcs qui n’y voient que des superstitions : une atmosphère de guerre civile mélangée à une discrète romance entre la fille de la prêtresse et le fils de Cellos. C’est certes classique mais, il faut bien l’avouer, très efficace.
L’album se permet vers la fin une réflexion sur les actes de nos héros : ils souhaitent rejoindre l’Atlantide pour en apprendre plus sur ce peuple et ses connaissances afin d’en faire profiter le plus grand nombre. Et si ce savoir était néfaste pour l’humanité ? Il y a des secrets que les hommes ne doivent pas découvrir même avec les meilleures intentions du monde. De quoi faire douter Alix ?
À part cela, le lecteur aura droit à quelques références comme le village en Armorique peuplé de gens qui se battent entre eux… Et une scène de bataille digne des blockbusters hollywoodiens qui se termine au sommet comme un bon Hitchcock.
© Casterman, Alix Senator : “les cercles des géants”, J. Martin, V. Mangin et Th. Démarez
Dessins et couleurs conventionnels et efficients
Thierry Démarez est le dessinateur attitré de la série depuis le début. Il a déjà travaillé avec Valérie Mangin avant Alix Senator : un duo qui se connaît bien et qui collabore depuis plusieurs années.
La composition des cases suit une organisation rigide : aucun trait ne dépassera des bords, le dessin ne prendra jamais l’entièreté de la page. Encore une fois : classique mais efficace.
Alix Senator se veut une série plus réaliste qu’Alix et son contexte invite le dessinateur à aller vers la reconstitution historique. La scénariste indique que de temps en temps, elle se permet quelques anachronismes pour servir son histoire. Il y a donc un travail de composition pour les Atlantes qui est assez intéressant. C’est l’expérimenté Jean-Jacques Chagnaud qui a mis l’album en couleurs. L’histoire se passe en hiver sur la côte armoricaine, cette localisation imposait le choix de couleurs froides aussi bien pour le rendu des décors hivernaux que pour marquer les relations entre les deux factions du village : glaciales. Le choix est logique, mais le lecteur pourrait trouver certains passages ternes visuellement.
© Casterman, Alix Senator : “les cercles des géants”, J. Martin, V. Mangin et Th. Démarez
Un moment de lecture attrayant
Ce nouvel album d’Alix Senator ne révolutionnera pas la bande dessinée en général et franco-belge en particulier… mais ce n’était pas le but.
Par contre, il marque un nouveau jalon dans l’histoire de cette série qui continue son petit bonhomme de chemin. Cela a déjà été dit dans cette chronique : c’est une série classique dans son scénario et son dessin, les auteurs se reposant sur des bases conventionnelles (le couple d’amant appartenant à une des deux factions, le découpage des planches est sobre) mais elle est franchement efficace.
Une chronique écrite par : Frédéric P.
Informations sur l’album :
- Scénario : Valérie Mangin d’après les personnages créés par Jacques Martin
- Dessins : Thierry Démarez
- Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud
- Éditeur : Casterman
- Date de sortie : 04 septembre 2024
- Pagination : 48 pages en couleurs
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