Interview de Jean-David Morvan à l’occasion de la sortie du T1 des Amis de Spirou

C’est pendant la 50e édition du festival d’Angoulême fin janvier, que nous avons réalisé une interview de Jean-David Morvan, accompagné de son éditrice Christelle Pissavy-Yvernault, qui a accepté de répondre à nos questions à l’occasion de la sortie du tome 1 de la série Les Amis de Spirou. Avec un tel titre, cette rencontre ne pouvait que se faire !

Photo de Jean-David Morvan
Photo réalisée pendant l’interview de Jean-David Morvan.

Les amis de Spirou : Comment est venue l’idée de faire une série Les amis de Spirou ?

Jean-David Morvan : Elle vient de Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault, les historiens de Dupuis. Ils avaient depuis longtemps envie que le combat de Jean Doisy soit adapté en bande dessinée, et lorsqu’ils ont découvert « Irena », ils se sont dit que c’était exactement ça qu’ils cherchaient.

Les amis de Spirou : De là a germé l’idée de la BD ?

Jean-David Morvan : Oui. Ils ont mis à ma disposition la plupart des archives qu’ils avaient à son propos et des témoignages inédits. Le déclic a été la lecture de cet article qu’il a écrit en décembre 1944, « Devant deux tombes d’enfants ». À travers l’exemple de deux jeunes gens morts au combat, il y raconte à la fois sa tristesse et sa fierté d’avoir entraîné les lecteurs du journal dans la Résistance. Et à partir de ces éléments, je me suis dit que ça serait intéressant de traiter la biographie à travers le parcours d’un groupe d’AdS, dont chaque acte de résistance serait inspiré par ce code d’honneur.

Les amis de Spirou : À quel moment intervient l’idée d’une publication ?

Jean-David Morvan : Le directeur éditorial de Dupuis, Stéphane Beaujean a suivi l’affaire et m’a dit : « Oui c’est bien… Mais je crois qu’avec ces enfants qui entrent en résistance, vous tenez un truc intéressant ». Stéphane m’a dit d’axer mon histoire davantage sur les enfants et d’avoir Jean Doisy comme contre-point. C’était le début d’un chantier dantesque, mais on y est arrivé. Enfin j’espère…

Crayonné de la planche 16
Crayonné de la planche 16 © Les Amis de Spirou – BenBK, David Evrard et Jean-David Morvan – Dupuis (interview de Jean-David Morvan)

Les amis de Spirou : On parlait d’un one-shot. Mais maintenant, on parle d’un premier tome. On imagine que d’autres épisodes vont suivre ?

Jean-David Morvan : En fait, on a un concept pour neuf tomes, mais ce n’est plus nous qui décidons, c’est le public, par l’accueil qu’il fera à la série. Mais j’ai tout mis en place pour pouvoir le faire. J’ai commencé à présenter les familles : il y a des bourgeois, des communistes, des mineurs. Donc, comme je connais maintenant un peu la résistance, je sais comment je peux « exploiter » les familles, imaginer des arrestations et créer une saga complète.

Les amis de Spirou : Vous avez déjà une bible réalisée qui vous le permet ?

Jean-David Morvan : Christelle, notre éditrice, aimerait bien qu’elle soit écrite, mais je ne l’ai pas encore fait.

Les amis de Spirou : La version de l’album diffère de celle qui a été publiée dans le journal.

Jean-David Morvan : Oui, la version dans le journal est celle que nous avions imaginée dès le départ. Celle de l’album est une version remontée. Par exemple, il y a 4 pages qui sont dans le journal mais qui ne sont pas dans le premier album. On les a déplacées dans le deuxième tome.

Crayonné de la planche 17
Crayonné de la planche 17 © Les Amis de Spirou – BenBK, David Evrard et Jean-David Morvan – Dupuis (interview de Jean-David Morvan)

Les amis de Spirou : Comment vous êtes-vous documenté sur l’histoire ?

Jean-David Morvan : Hormis toute la documentation sur Doisy que m’ont donné les Pissavy-Yvernault, j’ai lu des bouquins et je continue à en lire. J’ai trouvé il y a quelques années un gros livre qui date de 1946 sur tous les actes de résistance belge. Je le trouve assez intéressant parce qu’il présente une certaine vision de l’époque. J’ai aussi commencé à creuser les principaux personnages de la résistance belge, et plus on approfondit, plus on se rend compte de l’importance de Jean Doisy dans ce mouvement et de l’intégrité de cet homme.

Les amis de Spirou : Cette recherche d’information, à quel moment se déroule-t-elle ?

Jean-David Morvan : Je le fais tout en travaillant. La journée, j’écris des BD et le soir, je lis. Mais pas que de la documentation, de tout.

Les amis de Spirou : Le scénario peut changer en fonction d’une lecture, alors ?

Jean-David Morvan : Bien sûr, ça m’arrive assez souvent d’ailleurs. C’est pour ça que je n’aime pas écrire les albums tout d’un coup, car j’aime bien pouvoir changer en cours de route si je trouve une meilleure idée. Quand c’est écrit, on peut aussi le faire, mais généralement, on est un peu plus réfractaire à tout bouleverser une fois le travail fini… Même si ça m’est déjà arrivé.

Photo de Jean-David Morvan
Photo réalisée pendant l’interview de Jean-David Morvan.

Les amis de Spirou : En tant que français, vous êtes entré dans un contexte historique belge qui est relativement différent de celui de « Madeleine ». En collaborant avec David Évrard, qui est belge, comment s’est déroulée la collaboration ?

Jean-David Morvan : Nous nous sommes connus en Belgique, à Saint Luc, au début des années 90. Moi, j’ai fait 3 mois à Saint-Luc. Puis 15 jours l’année suivante à l’ACA (Académie des beaux-arts de Bruxelles). Ensuite, j’ai laissé tomber les études. J’avais mieux à faire.

Les amis de Spirou : Vous assimilez très vite !

Jean-David Morvan : J’avais déjà signé mon premier contrat de BD donc je pouvais apprendre sur le tas. Plus risqué mais tellement plus stimulant… En revanche, je voulais juste rester à Bruxelles. Avec David, on s’appréciait bien, on a même eu des projets à cette époque-là, mais ils ne se sont jamais concrétisés. Des années plus tard, quand j’ai commencé « Irena », je cherchais un dessinateur dans un style « gros nez », comme on dit en Belgique, et je savais que David serait parfait.

Crayonné de la planche 21
Crayonné de la planche 21 © Les Amis de Spirou – BenBK, David Evrard et Jean-David Morvan – Dupuis (interview de Jean-David Morvan)

Les amis de Spirou : C’était donc une évidence de collaborer avec David Évrard sur les Amis de Spirou ?

Jean-David Morvan : On a aussi travaillé sur « Simone » avant d’entamer « Les Amis de Spirou ». Ça faisait longtemps que je voulais faire une série sur la Belgique avec Lui. Au début, je voulais la faire sur les Marolles, j’aime bien l’histoire de ce quartier-là, à Bruxelles. Sur « Les Amis de Spirou », ça paraissait évident que ce soit avec lui. N’oublions pas qu’il a participé au journal pendant des années, du temps de Thierry Tinlot, sous le pseudonyme de E411.

Les amis de Spirou : La même évidence pour BenBK ?

Jean-David Morvan : C’était le choix de David d’avoir un coloriste qui correspond aux standards de bandes dessinées belges et qui connaît parfaitement les références. C’était un bon choix.

Les amis de Spirou : Est-ce que tu t’es replongé dans les journaux de Spirou de l’époque ?

Jean-David Morvan : Grâce à Christelle et Bertrand, on a récupéré pas mal de journaux de Spirou en PDF, et notamment les billets du Fureteur qu’écrivait Jean Doisy. C’était important de pouvoir les lire. D’ailleurs, je vais creuser encore un peu parce que je voudrais bien connaître plus précisément les vraies bandes dessinées qui passaient à l’époque pour inspirer mes jeunes héros. L’idée c’est que leur petite page qu’ils distribuent devienne un vrai journal de résistance. Ils vont le structurer, il va grossir et c’est sans doute ce qui en amènera certains à leur perte.

Crayonné d'un projet de couverture
Crayonné d’un projet de couverture © Les Amis de Spirou – BenBK, David Evrard et Jean-David Morvan – Dupuis (interview de Jean-David Morvan)

Les amis de Spirou : Est-ce que tu as rencontré des Amis de Spirou de l’époque ?

Jean-David Morvan : Non, mais le père de Michel Chabotier, le directeur commercial de Dupuis, était un Ami de Spirou quand il était enfant, pendant la guerre, et il était totalement fan. Le père du libraire de La Parenthèse, à Nancy, Stéphane Godefroy, chez qui on a fait le lancement de l’album, était aussi un AdS.

Les amis de Spirou : Il faudrait lancer une opération dans le journal pour retrouver des AdS.

Jean-David Morvan : Ah oui, c’est une bonne idée ! Stéphane Godefroy justement, a imprimé tout un lot de cartes d’AdS, sans savoir que le service marketing faisait de même. On les offre aux lecteurs en dédicaces…  D’ailleurs, ce que je trouve intéressant dans les Amis de Spirou, c’est qu’on retrouve ce concept chez les fans de bandes dessinées d’aujourd’hui ou de mangas.

Les amis de Spirou : C’est à dire ?

Jean-David Morvan : Sur les forums, ils reprennent les noms de leurs personnages de manga préférés, avec des numéros, comme le faisaient déjà les lecteurs du journal quand ils entraient dans le club, il y a 80 ans. Que ce soit en 1940 ou en 2020, les jeunes aiment s’identifier de la même manière à leurs héros. J’ai d’ailleurs écrit une scène où les héros font comme les gamins d’aujourd’hui : ils se prennent en photo avec la couverture d’un album de BD, comme si c’était une partie d’eux. Il y a une vraie continuité à ce niveau-là, ce qui fait de notre BD une histoire moderne.

Projet de couverture en couleurs
Projet de couverture en couleurs © Les Amis de Spirou – BenBK, David Evrard et Jean-David Morvan – Dupuis (interview de Jean-David Morvan)

Les amis de Spirou : Est-ce que c’est facile d’écrire une histoire sur la mort et la guerre pour les enfants ?

Jean-David Morvan : C’est un peu ma spécialité donc j’ai l’impression que pour moi c’est facile. Ça ne veut pas dire que c’est toujours réussi. Mais c’est vrai que quand j’étais enfant, je n’aimais pas lire des livres écrits pour les gamins. J’ai l’impression que si on ne parle pas de sujets forts, on passe à côté des enfants. Si on réfléchit bien aux contes qui ont finalement bercé les jeunesses depuis des siècles, ce sont toujours des histoires horribles, amorales, avec des monstres, des gens, des enfants qui se perdent, qui sont mangés. Je pense que cette dureté, c’est quand même une école de la vie et la bande dessinée peut raconter des histoires comme ça.

Les amis de Spirou : Et pour convaincre les éditeurs ?

Jean-David Morvan : Quand je suis allé voir quelques éditeurs pour leur présenter « Irena », en disant : « J’ai une super idée, on va raconter la Shoah pour les enfants ! », on m’a répondu que j’étais un peu taré. Sans doute, mais je l’ai fait quand même. Et ce matin, pour l’album « Simone », j’étais devant 182 gamins passionnés par ce sujet, qui nous ont donné le prix des collèges d’Angoulême 2023 car ils ont envie de piger comment des gens ont pu mettre en œuvre des horreurs pareilles.

Les amis de Spirou : Les jeunes veulent comprendre.

Jean-David Morvan : Toujours. Et on leur donne des albums qui leur permettent de reconstruire l’histoire, de comprendre comment c’est arrivé, comment des gens ont pu dire qu’il fallait tuer tous les juifs… Et que ça semble normal à d’autres. Ils sont passionnés et me posent des questions géniales. On peut aborder ces sujets-là avec eux sans être mièvre… À condition de prévoir plusieurs niveaux de lecture dans l’album, car je veux qu’ils soient « tout public » et pas juste « jeunesse ».

Crayonné de la planche 27
Crayonné de la planche 27 © Les Amis de Spirou – BenBK, David Evrard et Jean-David Morvan – Dupuis (interview de Jean-David Morvan)

Les amis de Spirou : Comment travaillez-vous avec les dessinateurs ?

Jean-David Morvan : J’écris mon scénario, je décris toutes les cases, je détaille les dialogues case par case. Ensuite, David et moi, nous discutons beaucoup. On peut changer des scènes en cours de route. Et je relis et peaufine les dialogues jusqu’au moment de l’envoi en impression.

Les amis de Spirou : Vous écrivez les 60 pages en une fois ?

Jean-David Morvan : Non, comme je le disais plus haut. J’écris entre 12 et 15 pages à chaque fois. C’est livré par morceau. Comme il y a beaucoup d’échanges avec David, on retravaille parfois des scènes, comme dans « Irena ». Souvent, j’ai une idée, David en a une autre, on les confronte et on en trouve une encore meilleure. Comme c’est moi qui suis crédité au scénario, j’ai tout intérêt à utiliser les bonnes idées des dessinateurs ! HAHA !

Les amis de Spirou : Avez-vous toujours fait attention à cette chute à la fin de l’histoire qui préfigure l’épisode suivant en pensant à la prépublication dans le journal ?

Jean-David Morvan : On n’a pas écrit « Les Amis de Spirou » en pensant à la prépublication dans le journal. Ça, on nous l’avait demandé pour le premier épisode de « Spirou » que j’ai fait avec Munuera, “Paris sous Seine”, mais ce n’était pas une très bonne idée. Ça ne correspond pas exactement à notre style, mais on ne pouvait pas faire autrement. Pour « Les AdS », je travaille uniquement par séquence. Ce que j’aime vraiment, c’est concevoir des scènes avec un ton particulier dont on peut se souvenir : une ambiance, un rythme, une couleur, et pas uniquement une suite de péripéties.

Couverture de l'album
Couverture de l’album © Les Amis de Spirou – BenBK, David Evrard et Jean-David Morvan – Dupuis

Les amis de Spirou : Combien de temps a duré la réalisation de l’album ?

Jean-David Morvan : C’est allé assez vite. Environ un an et demi. Le deuxième ira plus vite car on a presque perdu 6 mois pour le remontage.

Les amis de Spirou : Avoir un graphiste assez jeunesse pour raconter cette histoire, c’était un choix de ta part ?

Jean-David Morvan : Comme je l’ai dit, ça s’est décidé assez naturellement, d’autant plus que c’était déjà un choix assumé sur « Irena ». C’est un piège à lecteur dans la mesure où plus le dessin est réaliste, moins je peux aller loin dans la dureté des scènes : si elles sont trop dures graphiquement, les lecteurs vont saturer et refermer le livre très rapidement.

Les amis de Spirou : C’est une manière de mettre une distance…

Jean-David Morvan : Voilà. « Irena », c’est l’histoire du ghetto de Varsovie, il y a beaucoup de morts, alors comment on fait ? Je ne voulais rien édulcorer et, grâce au dessin de David, j’ai pu raconter des scènes horribles sans choquer les lecteurs. Sur « Les amis de Spirou », c’est encore un peu différent, car le style de David est finalement dans la tradition du Journal de Spirou. C’est Franquin, puis Conrad, puis David. J’exagère volontairement, car ÉVIDEMMENT, je ne les compare pas.

Les amis de Spirou : Mais c’est une certaine lignée.

Jean-David Morvan : D’ailleurs, ce qui est intéressant, c’est qu’« Irena » était classé en jeunesse alors que pour « Les ADS », comme on est vraiment dans la lignée de la bande dessinée belge traditionnelle, l’album ne passe pas comme une BD jeunesse.

Première planche terminée
Première planche terminée © Les Amis de Spirou – BenBK, David Evrard et Jean-David Morvan – Dupuis

Les amis de Spirou : Ce qui peut être perturbant pour les lecteurs…

Jean-David Morvan : Pour « Irena », on avait perdu les gros lecteurs de bandes dessinées à cause du dessin, justement. Heureusement, certains y sont venus quand même et ont beaucoup été émus par l’histoire. On nous parlait de « dessin enfantin » alors que pour « Les AdS », il n’y a pas cette remarque. Donc, je pense que c’est vraiment la question de la tradition du dessin et la filiation qui prime.

Les amis de Spirou : Et pour David, c’était bien de revenir chez Dupuis…

Jean-David Morvan : On n’a pas quitté Glénat pour autant, mais c’est un retour aux sources. David avait tellement aimé travailler dans le journal de Spirou sous le pseudo de E411 que, pour lui, c’est émouvant de revenir chez Dupuis et il en est très content. Comme dans le temps, il travaillait avec Thierry Tinlot, on a donné à ce dernier le rôle de l’abbé Thierry dans une séquence.

Les amis de Spirou : La BD est typée belge, mais il faut aussi toucher un public français, non ?

Jean-David Morvan : Je crois que les lecteurs français ne verront pas la différence. En revanche, en Belgique, on a été invités au JT, on était 4e des ventes sur Amazon derrière le livre du prince Harry, ce qui est quand même assez dingue.

Les amis de Spirou : Comment travaillez-vous pour la documentation historique de la partie graphique ?

Jean-David Morvan : Je prépare la documentation historique, je cherche des photos, des documents et je crée mes scènes d’après les endroits existants, notamment dans la tour de l’église de Charleroi. J’ai trouvé les visuels des escaliers intérieurs, du clocher, etc. C’était super… Sauf qu’on n’a pas retenu cette séquence, haha. Malgré tout, ça me passionne de faire ça, ce qui n’empêche pas David d’en chercher de son côté, bien sûr.

Photo de Jean-David Morvan et Christelle Pissavy-Yvernault
Photo réalisée pendant l’interview de Jean-David Morvan (avec Christelle Pissavy-Yvernault).

Les amis de Spirou : Avez-vous des sources d’informations particulières ?

Jean-David Morvan : Les bouquins sur la Résistance, et beaucoup de recherches sur Internet. Les cartes postales, c’est un truc qui marche bien parce qu’il y a souvent moins de différences entre des cartes postales de villes entre 1880 et 1940 qu’entre 1950 et 2000. On retrouve assez bien les lieux. J’essaye de comparer.

Christelle Pissavy-Yvernault : À propos de Jean Doisy, on est allé jusque dans la maison qu’il habitait pendant la guerre, pour essayer de comprendre comment elle était agencée à l’époque.

Jean-David Morvan : On a bien étonné les gens qui y vivent en ce moment, ils ne s’y attendaient pas du tout. Et ne connaissaient pas son histoire.

Christelle Pissavy-Yvernault : La documentation c’est aussi, pour Jean Doisy ou Jean Dupuis, une recherche particulière dans les dialogues, parce qu’ils avaient tous les deux une certaine façon de s’exprimer. Donc parfois, je complétais les dialogues écrits par Jean-David en disant “Non, non, Jean Doisy ne pourrait pas parler comme ça. Il était beaucoup plus littéraire que ça”.

Jean-David Morvan : Bon, le poème sur les nazis qui ont des petits zizis, c’est juste de moi. Il n’y a aucune documentation.

Photo de Jean-David Morvan et Dominique Bertail
Jean-David Morvan (et Dominique Bertail) pendant une rencontre sur l’album Madeleine résistante durant le festival d’Angoulême 2023.

Les Amis de Spirou : Connaissais-tu notre communauté avant la série ? As-tu un petit mot pour eux ?

Jean-David Morvan : Oui, bien sûr, je connaissais votre groupe. Maintenant, on est tous des Amis de Spirou donc on peut avancer main dans la main. Il y en a quelques-uns qui s’étaient un peu excités, si je me souviens bien, sur notre « Spirou » (avec Jose-Luis Munuera). Jose-Luis et moi, on avait une vision très claire de ce qu’on voulait faire avec « Spirou » et je comprends que ça ne plaisait pas à tout le monde. Le temps passant, ça va un peu mieux.

Les Amis de Spirou : Mais ça va mieux… le temps vous réhabilite.

Jean-David Morvan : Oui, on commence à avoir des gens qui nous disent : “Ah mais c’était bien quand même !”  On était jeune, on aimait bien, donc merci les amis et voilà, le temps arrange bien les choses et moi je suis hyper content d’être un Ami de Spirou.

Les Amis de Spirou : Un dernier mot sur ton actu ?

Jean-David Morvan : Il y a le deuxième album de « Madeleine Riffaud » qui va arriver le 25 août. À la fin de cette année, il y aura le second tome de « Simone » et pour « Les Amis de Spirou », peut-être en septembre 2024. Ou avant, qui sait… Optimiste, partout, toujours !

Propos recueillis par Adrien LAURENT (avec l’aide de Cédric et Xavier GOFFINET)

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