Site icon Les Amis de la BD

Metropolia tome 1 : Berlin 2099

Après Renaissance, Neoforest ou encore Apogée, le scénariste Fred Duval revient avec une nouvelle série dans un univers dystopique aux éditions Dargaud. Metropolia se déroule, comme le titre l’indique, dans un Berlin futuriste et met en scène un polar mâtiné d’anticipation.

©Dargaud – Metropolia T1 : Berlin 2099 – Fred Duval et Ingo Römling – 2025

Berlin, 2099. Sasha, un jeune privé travaillant pour Metropolia, un consortium qui veille au bon fonctionnement de la ville qui compte à elle seule presque vingt millions d’habitants, se voit confier une mission d’infiltration. Au cours d’une vente aux enchères, l’acheteur d’une œuvre d’art augmentée, qui représente un crane composé de petites perles brillantes en 3D, est assassiné par une tueuse qui ne laisse qu’un escarpin connecté comme trace de son crime. À la poursuite de cette mystérieuse Cendrillon, l’enquête le mène dans l’immeuble « Le Florian », un fleuron technologique des années 2030. Caché sous l’identité d’un architecte venant pour une réhabilitation, Sasha finit par être lui-même traqué.

©Dargaud – Metropolia T1: Berlin 2099 – Fred Duval et Ingo Römling – 2025

« Le XXIIe siècle sera piétonnier ou ne sera pas »

Dans ce monde futuriste, en 2099, à Berlin comme dans toutes les mégalopoles, l’énergie est devenue une denrée rare, et par conséquent, très chère. La marche et le vélo sont devenus la norme pour se déplacer. Les voyages sont un luxe et les pas des habitants, une monnaie. Quitter la ville coûte plus que ce qu’on peut gagner en une vie, alors Sasha Jäger enchaîne les missions, souvent dangereuses mais rémunératrices, pour la puissante société Metropolia. Le jeune homme prend beaucoup de distance avec ce travail alimentaire, guidé par une attente sincère et personnelle : rejoindre sa fiancée Alif qui vit aux États-Unis et ne plus communiquer avec elle que par le biais de la réalité virtuelle.

©Dargaud – Metropolia T1: Berlin 2099 – Fred Duval et Ingo Römling – 2025

Comme à son habitude, le scénariste développe un univers crédible, composé de réflexions pertinentes sur la possible évolution de la société basée sur les travers de notre monde contemporain. L’enquête menée par Sasha prend la forme d’un huis-clos dans l’immeuble connecté « Le Florian », qui devient un personnage à part entière. Une atmosphère particulière s’installe, empruntant les codes du polar avec un crime, une enquête et des rebondissements. Ce thriller s’imprègne du décor urbain et futuriste imaginé par les auteurs, d’une manière tout à fait pertinente mettant en scène l’intelligence artificielle, la domotique et les objets connectés. Le récit est dense et le rythme de l’intrique est soutenu, voire un peu rapide. En effet, certains indices découverts par Sasha ne sont pas révélés au fil de l’enquête mais lors du dénouement qui peut paraître un peu précipité.

©Dargaud – Metropolia T1: Berlin 2099 – Fred Duval et Ingo Römling – 2025

L’immeuble des pas perdus

Dès les premières pages de l’album, le goût pour l’urbanisme de Fred Duval, qu’il a instillé dans ses précédentes séries de science-fiction, se retrouve dans ce Berlin réaliste mais visionnaire. Pour illustrer ce premier tome, il s’est associé à l’allemand Ingo Römling, le dessinateur de la série Les chroniques de l’univers, éditée également chez Dargaud. Son style dynamique tient parfaitement le rythme de l’enquête. Ses dessins sont riches en détails, autant dans les décors impressionnants de la ville et de l’immeuble où les pas se font voler, que pour les personnages, même secondaires, qui marquent le récit. Martha, l’énigmatique voisine de Sasha qui, comme le fait remarquer l’IA du Florian est « trop brillante pour être une simple livreuse », en est le parfait exemple.

©Dargaud – Metropolia T1: Berlin 2099 – Fred Duval et Ingo Römling – 2025

Porté par une esthétique cyberpunk qui n’est pas sans rappeler les films Blade Runner de Ridley Scott ou encore Le cinquième élément de Luc Besson, l’album cache d’autres clins d’œil. Le tatouage capillaire de Sasha par exemple, évoque le personnage d’Aang dans la série Avatar, le dernier maître ou encore les graphismes urbains qui rappellent ceux du jeu vidéo Cyberpunk 2077.

La mise en couleur de Christophe Bouchard est soignée et le choix des lumières, avéré dès la couverture, sert parfaitement le scénario dans les différentes ambiances qui parsèment le récit.

Les auteurs proposent avec Metropolia une BD entre science-fiction et enquête policière. L’univers dystopique dans lequel évoluent leurs personnages est convaincant et interroge le futur de notre société avec la raréfaction des ressources naturelles et la consommation excessive d’énergie. Bien qu’auto-conclusif, cet album est présenté comme le début d’une série. La prochaine mission de Sasha est prévue pour avril 2026 et permettra de suivre les nombreux fils rouges tendus dans ce premier tome très réussi.

Une chronique écrite par : Emmanuelle Desseigne

Informations sur l’album :

Vous pouvez discuter de l’album Metropolia tome 1 : Berlin 2099 sur notre groupe Facebook des Amis de la bande dessinée.

Nous avons fait le choix d’être gratuit et sans publicité, néanmoins nous avons quand même des frais qui nous obligent à débourser de l’argent, vous pouvez donc nous soutenir en adhérant à l’association des Amis de la bande dessinée. L’ensemble de l’équipe vous remercie d’avance pour votre aide.

Consultez la liste de nos librairies partenaires pour vous procurer l’album Metropolia tome 1 : Berlin 2099

Quitter la version mobile