Star Pilot

emmanuelle

il y a 1 mois

Christophe Bec prend les commandes d’un space opéra, adapté de Grainger des étoiles une série de romans du maître de la science-fiction Brian Stableford et édité chez les Humanoïdes Associés.

Grainger est un pilote de spationef, l’un des meilleurs si l’on en croit la rumeur. Toutefois, lorsqu’il est récupéré par un vaisseau appartenant à une grande compagnie après deux longues années passées sur une planète désertique, il laisse derrière lui la tombe de son meilleur ami, et sa liberté. En effet, l’entreprise qui l’a sauvé exige qu’il s’acquitte en retour de vingt mille crédits – une dette colossale, que l’on met toute une vie à rembourser. Mais ce que tout le monde ignore, c’est que Grainger a ramené de son séjour un mystérieux parasite, bavard mais loyal, que lui seul entend. Dès lors commence pour Grainger et son étrange compagnon une mission périlleuse.

« Vous, les humains, vous avez une belle expression : ne prends pas tes rêves pour la réalité »

Grainger, le personnage principal est un des meilleurs pilotes de sa galaxie, d’où son surnom qui donne son titre à l’album. Il n’a pas la langue dans sa poche et est loin de l’image du parfait gentleman. Dans cet univers, les humains « 100% terriens » sont devenus rares, les espèces sont principalement des hybrides humais/insectes ou humains/animaux. Notre pilote est, quant à lui, un humain non modifié. Peu engageant, un poil méprisant envers ses compagnons d’aventure, il semble froid et endurci et manque légèrement de charisme. La présence d’un parasite, qui a élu domicile dans son corps et parle constamment dans sa tête, est un élément original qui apporte de la légèreté et de l’humour au récit, les deux acolytes étant très souvent en désaccord.

L’essentiel de l’intrigue, contrairement à ce que le titre et la couverture pouvaient laisser croire ne se passe ni dans l’espace ni aux commandes d’un vaisseau, mais dans les entrailles de la planète Rhapsodie où trahisons et rebondissements s’enchaînent dans un déroulé narratif très classique.

« C’est quoi ce trou à rats ? Jamais vu une ville aussi moche de toute ma vie ! »

Côté graphisme, les décors de Pedro Virgil sont convaincants, servis par un trait fin et épuré. Les scènes de combat sont réalistes et particulièrement les victimes des armes à impulsion. En revanche, les hybrides mi-humains mi-animaux manquent cruellement de crédibilité : têtes d’écureuil, de cochon ou de chien sont directement « posées » sur un corps humanoïde provoquant un sentiment d’étrangeté. La mise en couleur d’Aretha Battistutta est assez sombre, reflétant bien l’ambiance souterraine de la mission dans les entrailles de la planète Rhapsodie.

Après une entrée en matière prenante avec le sauvetage de Grainger, Star Pilot est une BD de science-fiction qui se perd un peu dans un récit convenu et un univers qui manque un peu de fondement, portée par des personnages qui peinent à convaincre.

Chronique écrite par : Emmanuelle DESSEIGNE

Informations sur l’album :