Les aventures de Brume se poursuivent avec un quatrième tome qui nous permet d’en savoir davantage sur la petite sorcière du village de Groach. Jérôme Pélissier et Carine Hinder dévoilent de nouveaux pans du passé de leur héroïne.
Dans les premiers opus de Brume, on y découvrait une petite fille qui se prenait pour une sorcière que personne ne prenait au sérieux.
Il pleut depuis trop longtemps sur le village, la jeune sorcière s’ennuie en compagnie de son cochon, Hubert. Son copain Hugo vient la rejoindre pour lui proposer de faire un puzzle. Soudain débarque une grenouille qui suit le trio depuis qu’ils ont enquêté sur la piste de la disparition de Naïa. L’apparition de l’amphibien est une bonne occasion de briser la monotonie de ces journées pluvieuses. Prise d’une intuition, Brume pense que la grenouille est un humain qu’elle a transformé lorsqu’elle était la vieille sorcière. À l’aide d’Hubert, elle prépare une potion de transformation. La surprise est totale, c’est une autre sorcière, Drouk, qui débarque. Cette dernière expulse le trio du village et y fait régner le chaos. Expédiés sur une île lointaine, Brume, Hubert et Hugo vont affronter mille et un périls avant de se frotter à Drouk pour la lutte finale.
Chic, une nouvelle aventure !
À la manière d’un conte, le récit de Jérôme Pélissier est raconté par le cochon Hubert. À l’image d’une œuvre littéraire, le cochonnet s’exprime au passé simple pour narrer ses aventures en compagnie de Brume et d’Hugo. Comme pour se détacher de l’action, les textes sont insérés dans des cartouches narratifs.
Le langage prend une place importante au sein de l’histoire. Il participe pleinement à valoriser le caractère espiègle, voire impertinent de la jeune Brume. Audacieuse, elle n’hésite pas à tenir tête à la vieille Drouk ou à un pirate à qui elle vole son or. La fillette est courageuse et son insolence est à la hauteur de sa naïveté. Dans ce quatrième épisode, les deux auteurs se font plaisir par de jolis clins d’œil au vocabulaire fleuri du capitaine Haddock et à celui des pirates d’Astérix.
Casser les codes
Les planches de Carine Hinder traduisent le dynamisme du récit. Les habituelles vignettes s’extirpent des codes habituels de la bande dessinée. Elles sont toutes arrondies et bien souvent se présentent sous la forme de quadrilatères convexes ou concaves, ajoutant un grain de folie supplémentaire au tempérament de Brume. Le regard des lectrices et lecteurs virevolte dans tous les sens au rythme de cases qui brisent l’ordre et la rigueur habituelle d’une planche de bande dessinée.
La dessinatrice offre des ambiances tantôt inquiétantes, tantôt époustouflantes, parfois étalées sur de magnifique pleines pages. Le placement des lumières participe pleinement aux différentes atmosphères du récit.
Ce nouvel épisode de Brume et de ses deux compagnons est épique, on y retrouve les codes habituels de ce type d’aventure : un trésor, une île pas si déserte, un village maudit et une vieille sorcière revancharde. On se régale de cette histoire palpitante, sans temps mort, qui ravira tous les publics. Mais certains protagonistes n’ont pas encore dit leur dernier mot. Le passé de Brume est dévoilé, mais le cochon Hubert, celui qui est capable de narrer ce récit captivant en titi, n’aurait-il pas un secret, lui aussi ? À suivre…
Une chronique écrite par : Bruce Rennes
Informations sur l’album :
- Scénario : Jérôme Pélissier
- Dessin : Carine Hinder
- Couleur : Jérôme Pélissier
- Éditeur : Glénat
- Date de sortie : Le 01 octobre 2025
- Pagination : 72 pages en couleurs
